AFP : Après le Japon, les écologistes réclament un référendum sur le nucléaire

Dépêche AFP
Les écologistes, Daniel Cohn-Bendit en tête, réclament un référendum sur le nucléaire en France après l’accident à la centrale japonaise de Fukushima, espérant en faire un thème de la campagne de 2012 face à l’UMP et au PS, traditionnellement pro-atome.

Alors que Nicolas Sarkozy doit rencontrer ce lundi à 18H00 les ONG associées au Grenelle de l’environnement pour faire le point sur le dispositif, ce rendez-vous pris de longue date devrait se concentrer sur le nucléaire.

Lundi, après un week-end où il s’est vu critiqué pour des propos jugés trop mesurés sur le Japon, le ministre de l’Industrie Eric Besson a estimé que la situation y était « préoccupante », n’écartant pas le scénario d’une catastrophe nucléaire.

Face à cela, les écologistes dont la plupart réclament une sortie du nucléaire dans les 20 à 30 ans en France et un développement des énergies renouvelables, sont montés au créneau.

Sur les ondes, les leaders d’Europe Ecologie-Les Verts Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot ont demandé un référendum. Depuis l’Amérique du Sud où il est en tournage avant de se décider sur ses ambitions présidentielles, Nicolas Hulot, parfois critiqué par les « écolos » pour sa position mesurée sur le nucléaire, a fait de même.

Tirant « la sonnette d’alarme », l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit appelle d’ailleurs la gauche à mettre cette consultation « à son programme » pour 2012.

Yves Cochet, lui, veut que le référendum ait lieu « maintenant », histoire de voir « de quelle manière » le PS s’associera « à nous pour (le) demander ». « Ca sera une sorte de test, de critère de bonne volonté » pour « un contrat de gouvernement commun à partir de 2012 », estime le député, candidat à la primaire écologiste.

Mais « on imagine mal le président de la République passer d’un contrat avec Kadhafi sur le nucléaire (en Libye) à un référendum pour sortir du nucléaire », ironise Yannick Jadot (ex-Greenpeace), auprès de l’AFP. Pour l’eurodéputé EELV proche d’Eva Joly, M. Besson « s’exprime d’ailleurs aujourd’hui comme s’exprimait le ministre japonais il y a un mois en disant +on maîtrise les risques+! ».

Critiquant un PS « incapable d’avoir une position explicite et homogène en interne » sur la question, il souhaite que le référendum figure dans l’accord de gouvernement avec les socialistes en 2012, prenant exemple sur les coalitions en Allemagne.

De son côté, M. Besson dénonce la récupération politique de cet accident : il vaudrait mieux, « ne serait-ce que par solidarité avec les Japonais, attendre, avant de nous empoigner en France, la fin du scénario en cours au Japon ». Et de renvoyer les écologistes à l’élection présidentielle où ils auront « largement l’occasion de défendre leur thèse ».

Affirmant que « la mise en relation de la question nucléaire et de la question des énergies renouvelables est un peu fausse », la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a également estimé dimanche qu’il n’était pas opportun aujourd’hui de « tirer, en quelque sorte, avantage du drame qui est en train de se passer » pour en faire un sujet politique.

« Désolés! Oui nous trouvons plus préoccupante la menace nucléaire que le fantasme islamiste agité par l’UMP, ou le feuilleton primaire-DSK qui passionne le PS », leur répond sur son blog, Denis Baupin (EELV).

A six jours des cantonales, l’accident japonais bénéficiera-t-il à EELV? Toutes proportions gardées, le rassemblement avait profité, aux européennes de 2009, de l’effet « Home », le documentaire de Yann Arthus-Bertrand diffusé quelques jours avant.

(©AFP / 14 mars 2011 12h28)

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