Cancun, une histoire de paquets…
Gros paquet, paquet moyen, mini-paquet, pas de paquet… On parle beaucoup de paquets à Cancun. Par « paquet », on entend un ensemble de décisions sur tout ou partie des sujets clefs de la négociation (cf billet d’hier soir). Alors qu’il ne reste plus qu’un après-midi de négociation, quatre scénarios types sont encore possibles.
Le premier, très peu probable, est le « gros paquet ». C’est à dire un accord sur tous les sujets clefs de la négociation. En particulier, et c’est ce qui ferait de ce paquet un succès, sur la continuation du Protocole de Kyoto et l’objectif d’un accord légalement contraignant pour tous les pays.
Le second scénario, le «paquet moyen», est encore jouable. Dans celui là, on trouve un langage vague qui ne tranche ni sur Kyoto, ni sur le caractère légalement contraignant des engagements des autres pays. Ces deux objectifs survivent, mais sous perfusion notamment européenne. Tout les reste est accepté. En particulier, les pays reconnaissent que les promesses de réduction des émissions sont aujourd’hui insuffisantes pour sauver le climat et que l’année 2011 doit permettre d’élever l’ambition de ces promesses.
Dans le «mini-paquet», les pays font comme s’il n’y avait pas ce problème d’ambition. Tout le reste est accepté, en particulier la vérification des actions aussi bien des grands paysémergents que des Etats-Unis. La communauté internationale prend ainsi le chemin d’une approche « pledge and review » : chacun promet ce qu’il veut et tant pis si la somme des ambitions ne suffit pas à sauver le climat. Au moins, on pourra vérifier si les promesses sont tenues ou non.
Difficile d’imaginer un paquet plus faible. Certes sur l’adaptation, les forêts, la technologie ou le financement, les pays pourraient facilement trouver un accord. Mais ces sujets sont otages des sujets politiquement chauds ci-dessus.
Enfin, un scénario qui n’est toujours pas à écarter : l’absence d’accord. Cela signifierait sinon la mort tout du moins le « gel politique » des négociations internationales sur le climat pour plusieurs années. A l’image des négociations commerciales. Sauf que le commerce peut attendre, pas le climat… Le jeu des dernières heures serait alors de faire porter la responsabilité de l’échec sur le voisin. Cette année, la Chine ne finira pas au pilori médiatique. Elle a montré trop d’ouverture pour cela. Les Etats-Unis, le Japon ou la Russie sont de bien meilleurs candidats. A moins que la Bolivie décide de claquer la porte des négociations avant tout le monde, pour protester contre le capitalisme vert…