Finies les grandes ambitions, la France, en panne sur le climat, rejoint le ventre mou des états européens.
Le discours de la nouvelle ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet confirme l’enlisement de l’ambition climatique de la France.
Dans une négociation mal engagée, où l’urgence diplomatique prime sur l’urgence climatique, on attendait beaucoup plus de la France.
Contrairement à Copenhague où le bal des égos des dirigeants européens avait annihilé toute perspective de leadership européen, la Commission européenne joue pleinement son rôle à Cancun, replaçant l’Europe au centre de la négociation. Dès lors, le rôle des ministres européens consiste moins à commenter la négociation qu’à indiquer l’ambition climatique que l’Union doit se donner dans les prochaines semaines et à convaincre les autres parties à la négociation d’élever leur propre niveau d’ambition.
En rappelant pour une énième fois le compromis européen vieux de trois ans, selon lequel l’Europe réduira de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, la France déçoit. Le contraste était fort avec la ministre espagnole qui, quelques heures plus tôt, annonçait le soutien de son gouvernement en faveur d’un objectif de 30%. L’Espagne rejoint ainsi le Royaume-Uni, le Danemark ou encore le ministre allemand de l’environnement.
La France est désormais dans le ventre mou de l’Europe. Elle envoie un bien triste message : la France ne croit pas dans l’économie et les emplois du futur. Elle aligne sa politique climatique sur sa politique énergétique : pour se faire remarquer, elle peut toujours compter sur le moratoire unique au monde qu’elle vient d’annoncer sur l’énergie solaire !