Alors que la phase principale de construction du réacteur expérimental ITER* doit démarrer en 2012 à Cadarache, les difficultés financières s’accumulent et le budget prévu est loin d’être suffisant.
Les nouvelles estimations budgétaires de début 2010 ont pratiquement triplé les coûts de construction du réacteur ITER. Elles s’élèvent maintenant à la somme considérable de 16 milliards d’euros, dont 7,2 milliards à charge de l’Europe. La Commission européenne déclare qu’il manque à ce jour 1,4 milliards d’euros pour financer la seule partie européenne de ce projet, et ce, pour la seule période 2012-2013. Un montant similaire supplémentaire étant nécessaire pour 2014-2015.
« Avec la situation actuelle de crise financière en Europe, plus personne ne veut payer » prévient Michèle RIVASI, eurodéputée Europe Ecologie. « La seule solution est donc de stopper ce projet, économiquement désastreux et techniquement dangereux ! Ce projet, à l’image de l’EPR en Finlande, est appelé à devenir un véritable gouffre financier : qui nous dit que les coûts, déjà énormes, n’augmenteront pas à l’avenir ?
Quant aux coûts de fonctionnement (si un jour il fonctionne!) et aux coûts de démantèlement, ils n’ont plus été revus depuis 2001, » ajoute la députée européenne.
Yannick JADOT député européen Europe Ecologie ajoute : « Le dépassement budgétaire d’ITER n’est pas seulement impensable dans la situation de pénurie financière actuelle, il est également inacceptable du point de vue du fonctionnement des institutions européennes de contrôle des dépenses. Comment peut-on en arriver à une telle situation sans que des mécanismes d’alerte et de correction aient été mis en place ? Avec un tel surcoût, les dépenses européennes en matière énergétique vont être trois fois plus importantes pour le nucléaire que pour toutes les autres énergies, y compris les renouvelables. A l’heure où l’enjeu pour l’Europe consiste à développer une économie sobre en énergie, fondée sur des nouveaux secteurs industriels comme les renouvelables, créateurs de centaines de milliers d’emplois, les gouvernements européens doivent cesser la gabegie nucléaire. »
*L’Union européenne cofinance à hauteur de 45,46% la construction de ce réacteur expérimental à fusion thermonucléaire. Les autres pays partenaires internationaux participent chacun pour 9% au coût de la construction ; il s’agit de la Chine, du Japon, de la Corée, de la Russie et des Etats Unis.