Pourquoi faut-il de nouvelles mesures pour une élimination totale des armes nucléaires ?
Le désarmement nucléaire est à l’ordre du jour. Barack Obama a annoncé cet objectif pour les États-Unis. La communauté internationale s’est montrée intéressée lors de la réunion du traité de non-prolifération, en mai 2009 à l’ONU, et la résolution du Conseil de sécurité du 24septembre 2009, votée à l’unanimité, en a fixé l’objectif. Les prochaines échéances devraient marquer des étapes décisives : en décembre 2009, les États-Unis et la Russie devaient renouveler le traité Start de diminution des stocks de missiles et de têtes nucléaires ; en mai 2010, le traité de non-prolifération tiendra sa conférence d’examen pour décider de nouvelles mesures de désarmement nucléaire.
Paradoxalement, la France se montre timorée pour envisager de nouvelles mesures de désarmement nucléaire. Après avoir fermé son site d’essais nucléaires de Moruroa et ses sites de production de matière fissile, et après la réduction d’un tiers de sa force aéroportée, la France semble dans une position d’immobilisme. Nous nous sommes félicités des mesures de désarmement nucléaire unilatéral. Nous appelons la France à prendre de nouvelles mesures de désarmement nucléaire, pour que notre pays prenne une place primordiale dans le concert des nations et trouve ainsi une nouvelle crédibilité. La situation mondiale actuelle est toujours dominée par les conceptions stratégiques issues de la guerre froide, fondées sur la possibilité d’une frappe nucléaire quasiment immédiate. Les arsenaux américains et russes demeurent prêts à déclencher une apocalypse nucléaire en quelques minutes.
La France doit prendre une initiative pour dénoncer cette situation inadmissible. Les milliers d’armes nucléaires dont disposent actuellement les États-Unis et la Russie n’assurent en rien la sécurité des citoyens de ces deux pays, mais compromettent la sécurité du monde.
La communauté internationale a voté, lors d’une assemblée générale de l’ONU, le souhait d’une convention d’élimination des armes nucléaires qui en préciserait les étapes et les dates butoirs. Lors d’un vote intervenu le 26 avril 2009, le Parlement européen a affirmé souhaiter une telle convention, en 2020, comme le demande le maire d’Hiroshima. La France doit soutenir ce projet de convention d’élimination totale des armes nucléaires, qui démontrera qu’une autre conception de la sécurité peut être élaborée sans recours à l’arme nucléaire.
Nous appelons la France à engager de nouvelles mesures de désarmement nucléaire. En donnant ainsi l’exemple, la France aura toute crédibilité pour proposer à la communauté internationale une conception de la sécurité dans un « monde libéré des armes nucléaires » (1).
(1) Selon le président des États-Unis.
Henry Alleg (écrivain), Didier Anger, Patrick Apel-Muller (directeur de la rédaction de l’Humanité), Daniel Durand (chercheur), Mgr Jacques Gaillot (évêque), Susan George, Stéphane Hessel, Albert Jacquard (généticien, philosophe), Venance Journé (chercheur au CNRS), Hélène Langevin-Joliot (physicienne), Stéphane Lhomme, Paul Quilès (ancien ministre de la Défense, maire), Pierre Rabhi, Bernard Ravenel, Rufus (comédien), Mgr Marc Stenger (évêque, président de Pax Christi France), Catherine Lecoq (comédienne, chanteuse, conseillère régionale), Michel Le Thomas (réalisateur), Patrick Schmitt (metteur en scène), Jacques Testart (biologiste, directeur de recherche honoraire à l’Inserm), Nils Andersson (coprésident de l’Association pour la défense du droit international humanitaire – Adif), Bernard Baissat (Union pacifiste de France), Abraham Béhar (président de l’Association française des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire), Arielle Denis (coprésidente du Mouvement de la paix), François Cosserat (président du MNLE, réseau « Homme & nature »), Monique Dental (présidente du réseau féministe « Ruptures »), Daniel Fontaine (président de l’Association des communes, départements, régions pour la paix, maire), Jean-Paul Hébert (Ligue des droits de l’homme), Claude Jousseaume (citoyen du monde, Union pacifiste, réseau « Sortir du nucléaire », syndicaliste à SUD CT), Dominique Lalanne (coprésident de l’association Armes nucléaires-Stop), Jacques Le Dauphin (directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix), Yannick Malenfant (secrétaire général de la fédération CGT défense), Maurice Montet (secrétaire de l’Union pacifiste de France), Denis Pelletier (Association des libres penseurs de France), Annick Sicard (Appel des cent pour la paix), Marlène Tuininga (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté), Pierre Villard (coprésident du Mouvement de la paix).
Marie-Christine Blandin (sénatrice), Michelle Demessine (sénatrice), Jean Desessard (sénateur), Robert Hue (sénateur, président du Mouvement unitaire progressiste), Bernard Hugo (sénateur-maire honoraire), Jacques Muller (sénateur), Dominique Voynet (sénatrice-maire), Yves Cochet (député), Jacqueline Fraysse (députée), Noël Mamère (député), Chantal Robin-Rodrigo (députée), Christiane Taubira (députée), François Alfonsi (eurodéputé), Sandrine Bélier (eurodéputée), Malika Benarab-Attou (eurodéputée), Jean-Paul Besset (eurodéputé), José Bové (eurodéputé), Pascal Canfin (eurodéputé), Daniel Cohn-Bendit (eurodéputé), Karima Delli (eurodéputée), Hélène Flautre (eurodéputée), Catherine Grèze (eurodéputée), Yannick Jadot (eurodéputé), Éva Joly (eurodéputée), Nicole Kiil-Nielsen (eurodéputée), Michèle Rivasi (eurodéputée), Jacky Hénin (eurodéputé), Patrick Le Hyaric (eurodéputé), Marisa Matias (eurodéputée), Marie-Christine Vergiat (eurodéputée), Lysiane Alezard (conseillère régionale), Sylvie Altman (conseillère régionale), Bénédicte Bauret (conseillère régionale, maire adjointe), Lydie Benoist (conseillère régionale), Josiane Bernard (conseillère générale), Patrice Bessac (conseiller régional), Philippe Camo (conseiller régional), Michelle Carmouse (vice-présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, maire adjointe), Jean-Claude Mairal (vice-président du conseil régional d’Auvergne, secrétaire national de l’Anecr), Gabriel Massou (conseiller régional), Francis Parny (conseiller régional), Véronique Sandoval (conseillère régionale), Joseph Tréhel (conseiller régional), Sylvette Amestoy (maire adjointe), Denis Baupin (maire adjoint), Pierre Cauchard, Desandes Georges, Mariette Gérard, Pierre Jancou (maire adjoint), Jean-Paul Le Glou (conseiller municipal, vice-président de Plaine Commune), Julien Le Glou (maire adjoint), Jean Rodier (maire adjoint), Anne Sabourin (conseillère de Paris), Cendrine Berger (conseillère municipale), Jack Bernard, Yolande Cavelot, Marc Denis, Jean-Pierre Laspougeas (militant associatif), Philippe Laville (enseignant, Ligue des droits de l’homme).