Raout. De tous bords, ils déboulent à Copenhague.
Pas question pour les principaux leaders politiques hexagonaux de louper ce sommet climatique, un événement qui passionne de plus en plus les Français et dont dépend le sort de la planète. La plupart ne disposeront pas de l’accréditation nécessaire pour pénétrer dans le saint des saints des réunions officielles, mais qu’importe, puisque l’important est d’y être vu. Avec la possibilité de se rabattre sur le « Climat Forum 09 », sorte de festival off des ONG ou de participer à l’une des trois « mobilisations citoyennes ». Ségolène Royal sera présente « en tant que présidente de région, à l’articulation du local au global », assure son entourage. Sa rivale Martine Aubry fera un saut en avion de deux jours, les 15 et 16 décembre, pour promouvoir sa « nouvelle solidarité écologique ».
« In et off ». Le PCF envoie son numéro 2, Pierre Laurent, tête de liste probable en Ile-de-France, pour l’émanciper de l’ombre de Marie-George Buffet. Chez les anticapitalistes « Olivier[Besancenot, ndlr]y va pour la manif du 12 décembre, dans un des deux bus du NPA », raconte Alain Krivine. Grâce à leur carton aux européennes, les écologistes se targuent « d’être dans le in et dans le off ». Cécile Duflot, la patronne des Verts, a embarqué hier dans « le train des associations » affrété par la SNCF au départ de Paris via Bruxelles, où doit monter une poignée d’eurodéputés écolos. Dont José Bové mais pas Daniel Cohn-Bendit, en convalescence.
Yannick Jadot fait partie des eurodéputés d’Europe Ecologie les mieux lotis : avec son badge de « membre suppléant de la délégation du Parlement européen », cet ex de Greenpeace compte faire dix jours de lobbying pour les objectifs ambitieux de Strasbourg : « Tu es dans les discussions, mais sans négocier », précise-t-il. « Je suis la seule Française représentante officielle du Parlement européen », trompette la vice-présidente du Modem, Corinne Lepage, qui, elle, se prévaut d’être « membre permanent ».
François Bayrou, lui, ne fera pas le déplacement. Le député vert Yves Cochet, infatigable pourfendeur de l’apocalypse pétrolière, a l’honneur d’être invité par Jean-Louis Borloo dans la délégation française avec une trentaine d’élus de tous bords. Dont Alain Juppé, le maire de Bordeaux, André Rossinot, celui de Nancy, et les corapporteurs de la loi Grenelle II. Signe d’une évolution, beaucoup d’élus de droite se sont bousculés au portillon. « Rien qu’à l’UMP, il y avait une trentaine de demandes, au-delà du cercle de spécialistes », note Bertrand Pancher, député de la Meuse.
« Contacts ». Pour occuper les élus, le cabinet de Borloo leur a mitonné des « rencontres bilatérales ». « On aura des contacts avec les délégations étrangères pour mieux comprendre leurs problématiques et préparer l’après-Copenhague », poursuit Pancher. Seuls Jean-Louis Borloo et sa secrétaire d’Etat, Chantal Jouanno, ont le statut de négociateurs. Ainsi que Nicolas Sarkozy, attendu le dernier week-end à Copenhague avec les autres chefs d’Etat pour sauver le climat.
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