Climat: les Verts dénoncent « l’ambivalence » de la France et « Barroso II »
BRUXELLES – Les élus français du groupe des Verts au Parlement européen ont dénoncé mardi « l’ambivalence » de la position de la France dans les négociations internationales sur le climat et émis de sérieuses réserves sur la nouvelle Commission européenne.
« Il y a une ambivalence de la position de la France qui bloque l’annonce d’objectifs chiffrés pour les financements de l’UE afin d’aider les pays du Sud à lutter contre le réchauffement du climat et vend l’idée que (Nicolas) Sarkozy et (Jean-Louis) Borloo vont sauver les négociations internationales », a dénoncé Yannick Jadot au cours d’une rencontre avec la presse à Bruxelles.
« Le plan Borloo (ministre français de l’Ecologie) est intéressant, mais étonnamment isolé », a-t-il souligné.
« Il ne s’inscrit ni dans le cadre européen, ni dans le cadre de l’ONU, ce qui est contreproductif, car il génère une confusion sur la réalité des engagements de l’UE vis-à-vis des pays du Sud », a-t-il expliqué.
Ce texte d’une quinzaine de pages prévoit un effort de solidarité – 450 milliards de dollars sur 20 ans – envers les pays les plus pauvres « parce que le réchauffement climatique prépare une catastrophe humanitaire sur leur sol ».
« Ces montants affichés de 450 milliards de dollars sur 20 ans sont très en dessous des 120 milliards (100 milliards d’euros) par an » entérinés par les dirigeants de l’UE lors de leur dernier sommet, note Yannick Jadot.
Les élus verts français, qui se rendront à tour de rôle à Copenhague entre le 5 et le 19 décembre pour « jouer un rôle de lobby » et « suivre les négociations », sont par ailleurs très réservés sur la « Commission Barroso II ».
Ils s’inquiètent du fait que le commissaire à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, soit « pronucléaire et procharbon », comme le commissaire à l’Industrie, l’Italien Antonio Tajani.
Ils sont par ailleurs sceptiques sur la création du poste de commissaire au Climat confié à la Danoise Connie Hedegaard, car « faute de bataillons il risque d’être une coquille vide et de se transformer en porte-parole de la négociation climatique ».
(©AFP / 01 décembre 2009 13h03)