Les dirigeants européens doivent reprendre le leadership sur le climat
Bruxelles, le 27 octobre 2009 – A la veille du Conseil européen des 29 et 30 octobre, au cours duquel il sera question de la conférence des Nations Unies sur le climat, les députés du Groupe des Verts/ALE demandent aux dirigeants de l’UE de maintenir leurs ambitions sur cette question.
Dans ce contexte, les Verts européens ont lancé une nouvelle campagne sur le climat via leur site internet. Cette campagne en ligne (www.climatecircus.com) montre le décalage entre le discours des dirigeants de l’UE et des leaders mondiaux, et les mesures réelles qu’ils sont prêts à prendre pour lutter efficacement contre le changement climatique.
Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie du Groupe des Verts/ALE estime que
« L’Europe doit véritablement reprendre les rênes des négociations sur le climat au niveau mondial. Nous sommes à quelques semaines du sommet des Nations Unies à Copenhague, et les discussions piétinent : un mouvement audacieux et ambitieux de la part de l’Union européenne pourrait revigorer le processus de négociation. Il en va de l’avenir de la planète et de l’avenir de l’Europe.
En faisant un copié-collé des perpétuelles vieilles promesses, l’Union européenne n’est plus la championne climatique qu’elle prétend être. Généralisé à l’ensemble de la planète, son niveau d’ambition conduirait à un réchauffement de notre planète de plus de 4°C, donc à une catastrophe humanitaire inacceptable. D’autres pays ont pris des engagements à la hauteur de leur responsabilité, désormais supérieurs à ceux de l’Union européenne. Si les dirigeants européens veulent continuer à jouer un rôle, ils doivent impérativement s’engager à une réduction des émissions de gaz à effets de serre inconditionnel de 30% d’ici à 2020 (par rapport aux niveaux de 1990). Et si elle veut réellement limiter le réchauffement de la planète à 2°C, elle doit être prête à aller jusqu’à une réduction de 40% d’ici 2020 lors du Sommet de Copenhague afin d’agir à la hauteur de sa responsabilité. Elle doit également s’opposer aux transferts de l’air chaud (surplus de droits à polluer des pays de l’ex bloc soviétique) de la première à la seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto.
Pour assurer le leadership de l’Europe, le Conseil doit également suivre la résolution prise par la Commission environnement du Parlement la semaine dernière : faire une offre chiffrée et juste de soutien aux pays du Sud, soit au moins 30 milliards d’euros par an (d’ici 2020), en spécifiant que ces fonds doivent être additionnels à l’aide publique au développement. Dans les conclusions du Conseil pourrait figurer la nécessité de mobiliser un financement précoce pour les pays en développement, à hauteur de 5 à 7 milliards d’euros par an pour les trois prochaines années. Cette avancée pourrait être intéressante, en espérant bien sûr qu’elle soit maintenue par les chefs d’Etats. »