Grosse semaine européenne sur le climat : les ministres restent sourds aux appels du Parlement

Grosse semaine européenne sur le climat : les ministres restent sourds aux appels du Parlement

Yannick Jadot, député Europe Ecologie, réagit après une semaine européenne importante pour la protection du climat qui a vu le Parlement européen, les ministres des finances et ceux de l’environnement se prononcer à 46 jours du début du Sommet de Copenhague :

« Si les parlementaires européens ont pris la mesure des enjeux climatiques et envoyé les bons signaux, les ministres des finances ont bloqué tout avancement sur des engagements chiffrés en matière de soutien aux pays du Sud, alors que les ministres de l’environnement avancent trop lentement. L’Union européenne ne parvient pas à prendre le leadership en vue de Copenhague ! »

LUNDI : Le Parlement montre la voie !

Les parlementaires de la Commission environnement envoient un message consensuel et fort : l’Union européenne doit être prête à aller au-delà d’un engagement de réduction de ses émissions de 30% d’ici à 2020 par rapport à 1990, et aider les pays du Sud à faire face au défi climatique en mobilisant au moins 30 milliards d’euros par an d’ici à 2020, en plus de l’aide publique au développement. Le compte y est !

MARDI : Les ministres des finances continuent de bloquer la position européenne.

La réunion des ministres des finances européens sur la question de l’aide financière aux pays du Sud est un fiasco. Les pays de l’Est craignent de devoir contribuer plus que ce qui est équitable, quand la France ou l’Allemagne préfèrent attendre la dernière nuit de Copenhague pour faire une proposition chiffrée… une attitude qui voue le Sommet de Copenhague à l’échec. Ces deux pays utilisent la catastrophe humanitaire à venir dans les pays du Sud comme une arme de négociation. Indécent !

MERCREDI : Les ministres de l’environnement avancent mais ne décollent pas.

Le conseil environnement avance sur certains dossiers, en fixant notamment des objectifs mondiaux de réduction des émissions à l’aviation ou au transport maritime internationales – respectivement 10 et 20% d’ici à 2020 par rapport à 2005. Mais les ministres se cachent derrière un prétendu manque d’engagements des autres partenaires pour refuser de passer immédiatement à un objectif d’au moins 30% de réduction des émissions européennes. C’est oublier que le Japon, la Norvège, l’Afrique du Sud ou encore la Chine s’engagent sur des efforts supérieurs à ceux de l’Europe.

Ce sera donc aux chefs d’Etat et de gouvernement, lors du Sommet européen des 29 et 30 octobre prochains, de choisir : soit ils décident de passer tout de suite à un objectif de réduction de leurs émissions de 30%, se préparent à passer à 40%, et suivent les demandes du parlement sur l’aide au Sud et alors l’Europe assumera sa responsabilité devant l’humanité ; soit ils décident de poursuivre une stratégie a minima et Copenhague sera un échec complet.

Entre égoïsmes nationaux et intérêt de l’Humanité, les parlementaires ont tranché. Aux chefs d’Etat de faire de même et de dire clairement aux citoyens dans quel camp ils comptent jouer. »

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