Fuites radioactives à Civaux : un « non événement » très inquiétant
Une fois encore l’opacité est la règle dans la gestion du risque nucléaire.
Le déroulement des événements concernant les fuites radioactives de tritium dans la nappe phréatique à Civaux révèle des dysfonctionnements aussi bien dans la sécurité réelle de la centrale que dans la façon de communiquer l’information à la population :
– un prélèvement d’eau a été réalisé le 4 janvier ;
– les résultats de son analyse auraient été reçus le 13 janvier – alors que la commission locale d’information (CLI) – chargée d’informer le public sur la centrale de Civaux – s’est réunie le 12…
– l’information a été publiée sur le site internet d’EDF le 18 janvier ;
– les membres de la CLI et le grand public ne l’ont appris – grâce à la vigilance de la presse locale – que le 20 janvier.
Cela n’est même pas qualifié d’ « incident », ni même d’anomalie, puisque EDF nie toute conséquence sur l’environnement et souhaite déclasser l’événement du niveau 1 au niveau 0 sur l’échelle INES.
Cette pollution radioactive est pourtant due à deux défaillances dans la sécurité de la centrale : une vanne restée ouverte (combien de jours ? On ne le saura sans doute jamais) et un bassin de rétention fissuré – ce qui semble indiquer une fuite permanente de tritium.
La nappe phréatique étant située sous la centrale, à proximité de la Vienne , il est fort improbable que, comme le prétend EDF, l’environnement soit indemne ! Nous sommes particulièrement inquiets pour la qualité des eaux de la Vienne qui alimentent la ville de Châtellerault en eau potable. Les citoyens ont droit à des informations fiables et transparentes en temps et en heure.
Le groupe des élu-e-s EELV au conseil régional espère que l’Autorité de Sûreté Nucléaire confirmera son intention de saisir la justice pour faire la lumière sur cette double défaillance, qui s’ajoute à une longue liste d’incidents, dont certains dus à la sécheresse ou aux crues.