Session du Conseil Régional du 12 décembre 2011- vote du budget

– INTERVENTION de Françoise Coutant, porte-parole du groupe EELV au Conseil Régional de Poitou-Charentes  –

Dans le contexte de crise dans lequel nous nous trouvons, avec la baisse des subventions de l’Etat, les collectivités doivent se recentrer sur des projets répondant aux besoins des populations.

Un budget doit être construit en fonction des trois piliers du développement durable, associant la gouvernance – écoute mutuelle et prise de décisions concertées.

Nous nous félicitons :
–    De l’expérimentation, en 2012, permettant la mise en place de circuits courts pour l’aide alimentaire.
–    Des fonds alloués à la lutte contre la précarité énergétique et pour la maîtrise des dépenses d’éclairage public.
–    Du maintien de l’aide importante au logement social (réhabilitation de logements neufs dans le cadre de la maîtrise des consommations d’énergie)
–    De la hausse des investissements dans les équipements sportifs, en particulier sur les territoires ruraux et les zones urbaines sensibles.
–    Du renouvellement de conventions pluri-annuelles avec les associations environnementales, ainsi que la mise en œuvre de nouvelles conventions.
–    De la sensibilisation transversale à l’accessibilité au travers de l’agenda 22 et d’avoir initié la mise en accessibilité de certaines infrastructures.
–    Du développement de l’offre TER, ainsi que de la poursuite du travail sur le schéma régional de mobilité durable avec un travail concerté sur les territoires.
–    Des politiques transversales concernant le plan égalité hommes/femmes et le plan vélo régional.

Nous sommes vigilants quant à :
–    la mise en œuvre des actions liées à ces objectifs.
–    les réponses apportées aux associations fragilisées du fait de certains choix du gouvernement : il est indispensable que la Région maintienne ses engagements.
N’aggravons pas les politiques de l’Etat.
–    Pour cela il convient de réorienter les investissements vers les priorités répondant aux urgences actuelles.
Au lendemain du sommet de Durban, nous avons encore plus conscience des difficultés des états à travailler ensemble à l’émergence de mesures communes.
Localement il faut donc mettre en œuvre des actions efficaces en terme de politiques énergétiques.

Quelles sont nos priorités ?
Nous, élu-e-s Europe Ecologie Les Verts, nous voulons répondre aux besoins de nos concitoyens.
Nous souhaitons un développement économique responsable favorisant l’emploi local durable dans le respect de l’environnement.

Pour ces raisons, l’inscription au budget de plusieurs millions d’€ pour l’extension du Port de plaisance ne nous semble ni opportun ni justifiée. Voici les principales raisons qui justifient notre position :
–    Economie : nous avons une occasion historique d’impulser la conversion écologique de la filière nautique locale (au niveau de la gestion et de la répartition des investissements sur les différents ports) ; il n’est pas besoin d’agrandir le port pour favoriser le développement des PME écologiques.
–    Social : En terme d’emplois, le projet annonce 240 emplois, ce qui, rapporté à l’investissement, équivaut à 210 000 € par emploi (à titre de comparaison, dans la réhabilitation de logements un emploi revient à 70 000 €) ;
–    La plaisance reste un loisir surtout accessible aux personnes les plus aisées. En cela, nous ne sommes pas d’accord avec les propos de la Présidente en séance. Une place à l’année coûte entre 850 € pour un bateau de 2 mètres et 20 000 € pour un bateau de 10 mètre. De plus, la création d’une place dans ce port coûterait 38 500 € par anneau, plus de deux fois le SMIC annuel !
–    Environnement : Nous savons que les travaux d’extension vont amener une quantité très importante de sédiments dans la fosse d’Antioche. Or, ces sédiments ne se compactent pas sur un temps « humain » mais sur un temps géologique. Nous sommes donc très inquiets des conséquences sur le milieu naturel. Enfin, l’impact des changements climatiques n’est pas pris en compte alors qu’il est primordial de savoir que deviendra le littoral Atlantique dans les prochaines décennies.

Aussi, nous saluons la responsabilité politique dont fait preuve la Présidente de Région aujourd’hui en soulignant notre opposition constante au projet et en indiquant de manière claire que nous ne nous associons pas aux lignes concernant le port de La Rochelle dans le projet de budget 2012.

En conséquence, nous voterons ce budget qui, par ailleurs, intègre de nombreux projets que nous avons contribué à construire, auxquels nous apportons toute notre énergie et notre volonté, et que nous continuerons à porter.

 

 

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