Vœu au gouvernement sur la politique énergétique de la France
Séance plénière du 3 octobre 2011
Présenté par les groupes de la majorité régionale,
à l’initiative du groupe Europe Ecologie Les Verts
Le 11 mars dernier, la centrale nucléaire japonaise de Fukushima a échappé au contrôle de son exploitant, déclenchant un accident nucléaire dont il est encore difficile aujourd’hui d’évaluer les dégâts. Mais il est déjà certain que cet accident est le plus grave depuis l’explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl.
Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima mettent en évidence la dangerosité des installations nucléaires. Cette actualité a fait croître l’inquiétude légitime de la population en France, où peu de territoires échappent à la proximité d’une centrale. De plus en plus de citoyens s’interrogent sur la pertinence du développement de l’énergie nucléaire.
En ce qui concerne notre Région, la sécheresse exceptionnelle qui a frappé la Vienne au printemps a menacé le fonctionnement de la centrale de Civaux et à partir de septembre, les données concernant le débit de la Vienne n’étant plus accessibles au public, nous avons dû faire pression pour qu’elles le soient à nouveau. Nous regrettons le manque de transparence de l’État à propos de l’énergie nucléaire et nous estimons qu’en tant que responsables politiques, il est indispensable de prendre en compte la gravité des risques encourus et l’inquiétude des populations.
C’est pourquoi le Conseil Régional de Poitou-Charentes se prononce pour la sortie progressive du nucléaire en France, pour la mise en place d’une vraie politique nationale de maîtrise de la consommation d’énergie et pour le développement à tous les niveaux, des énergies renouvelables et peu polluantes.
Le Conseil Régional de Poitou-Charentes, réuni en séance plénière le 3 octobre 2011, demande donc au Gouvernement :
– d’ouvrir les Commissions Locales d’Information (CLI) au public considérant que, selon la loi Transparence et Sécurité Nucléaire, « toute personne a le droit d’être informée sur les risques liés aux activités nucléaires » ;
– d’exiger d’EDF de ne recourir à la sous-traitance pour les activités liées à la maintenance, la sûreté et au démantèlement qu’en cas de nécessité absolue ;
– de respecter les procédures d’urgence et la transparence des informations concernant toutes les centrales nucléaires, notamment celles de notre territoire.
– de sortir progressivement, mais de manière très volontariste du nucléaire dans notre région comme dans d’ensemble du pays, en fermant d’abord les centrales les plus anciennes et celles qui présentent le plus de risques (sismiques, inondations, sécheresse…) et en renonçant à l’EPR de Flamanville.