Le Service Public de l’Efficacité Énergétique, un outil régional pour amplifier la transition écologique en Picardie
Vendredi 15 novembre, le Président de Région présentait avec Christophe Porquier, vice-président Energie-Climat, la Directrice Générale de l’Ademe et le Préfet de Région, le nouveau dispositif d’accompagnement pour la rénovation thermique des logements picards.
Le Service Public de l’Efficacité Énergétique (SPEE) comporte plusieurs volets : « le premier, c’est aider les gens au diagnostic, le second, pour ceux qui souhaitent, les aider pour les travaux, et le troisième, c’est pour ceux qui ne pourraient pas avoir accès au crédit bancaire classique, de les aider sur le financement », a expliqué à l’AFP Claude Gewerc.
Avec le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) un programme ambitieux en la matière avait été adopté en mars 2012. Christophe Porquier (EELV) parlait alors d’« un scénario ambitieux, avec des objectifs clairs en matière de maîtrise énergétique, de développement des éco activités, qui prévoit que 90% de la production d’énergie soit issue des énergies renouvelables en 2050 ». Ce plan a en effet notamment pour objectif la rénovation thermique de 13 000 logements par an à l’horizon 2020 et la rénovation de 40% du parc privé tertiaire à l’horizon 2020.
Le projet de Service Public de l’Efficacité Énergétique, auxquels les écologistes sont particulièrement attachés, doit répondre aux objectifs du SRCAE. Il cible en priorité le logement privé et accompagne les ménages sur tous les aspects de leur projet de rénovation :
- Conseil aux habitants ;
- Mise en place d’un contrat d’assistance à la réalisation des travaux de rénovation ;
- Assurance du financement des travaux en permettant de supporter des remboursements sur 15 à 25 ans, comparables aux économies d’énergies générées par la rénovation ;
- Accompagnement des ménages dans la durée pour le suivi des consommations énergétiques et la maintenance des équipements.
Le SPEE doit être expérimenté pendant trois ans, sur trois à six territoires, pour permettre la rénovation thermique de 2 000 logements. 50 millions d’euros sont investis par la région pour cette expérimentation, avec l’aide de la Banque Européenne d’Investissement. A moyen terme, l’objectif est de 13 000 logements par an dont 10 000 dans le privé et 3 000 dans le logement social.
Pour Christophe Porquier « le Service Public de l’Énergie constitue une petite révolution car il permettra de fournir un service intégré alors que jusqu’ici tout était éclaté : audit, artisans et entreprises du bâtiment, suivi, financement. » Le service s’adressera à tous les propriétaires, et une solution de financement pourra leur être proposée. Celle-ci intégrera dans ses recettes les économies d’énergie réalisées et les certificats d’économie d’énergie.
Les élus EELV du Conseil Régional soutiennent l’objectif volontariste du SPEE de diminution de 50 à 75% des consommations d’énergie finale. Pour des travaux de 25 000 à 30 000 euros, il s’agira en effet de travailler à l’isolation des parois opaques, la réfection des toitures, le remplacement des fenêtres ou encore le remplacement des systèmes de chauffage.
Pour Virginie Schwarz (ADEME), qui intervenait lors de la conférence de presse, « le projet picard est abouti sur trois points : le financement ; le suivi qui assure la pérennité des économies pour les ménages ; et la stimulation des groupements d’artisans ».
Cette politique d’efficacité énergétique permettra en effet d’abord de réduire la facture des ménages et augmenter leur pouvoir d’achat. Elle permettra également de diminuer les consommations d’énergie et les rejets de gaz à effet de serre, à l’origine du changement climatique. Enfin, elle aura un impact sur l’économie picarde puisqu’on évalue à 650 le nombre d’emplois directs et indirects générés dans le secteur du BTP par la phase pilote du SPEE.