Interview de Fatima Abla

Fatima Abla, « Mon positionnement s’est renforcé »

Bonjour Fatima. Qu’est-ce que ça fait d’être réélue conseillère régionale ?
Ça fait du bien ! Je suis très heureuse de ma réélection. Je vais ainsi pouvoir continuer le travail réalisé dans la précédente mandature. Pendant le premier mandat, il y a besoin d’un peu de temps pour prendre ses marques, pour approfondir sa connaissance des territoires, des acteurs et des prérogatives du conseil régional. Une réélection permet de gagner du temps pour aller à l’essentiel.

Tu avais été élue, en 2004, sous l’étiquette PRG, et tu avais rejoint le groupe des Verts. Maintenant, tu es membre à part entière du groupe Europe Ecologie. Qu’est-ce que cela change ?
Je sais que je dois ma réélection à ma bonne collaboration avec les Verts dans la mandature précédente et au fait que je me suis senti très en phase avec leurs positions. Nous avions alors fait le choix de former un groupe avec les Verts. Ce positionnement a progressivement mûri et s’est renforcé. En parallèle, la stratégie du PRG m’a paru de moins en moins efficace car elle manquait d’ambition pour défendre un projet. Ma prise de distance avec le PRG et ma belle expérience avec les élus Verts m’ont rapprochée d’Europe Ecologie. Bien sûr, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain : nous avons eu beaucoup de réunions de fond, pour discuter du programme et du projet politique à proposer aux Picards. Ce travail commun m’a donné l’envie de continuer, d’où ma présence sur les listes Europe Ecologie pour les élections régionales.

Maintenant, nous sommes huit élus Europe Ecologie au conseil régional. Pour être forts, nous devons être unis. Alors que pendant la précédente mandature, je pouvais plus facilement être isolée, je suis maintenant totalement intégrée à un groupe dynamique et solidaire, qui a envie de faire bouger les lignes.

Pour faire bouger les lignes, faut-il continuer dans la dynamique initiée par la constitution d’Europe Ecologie ?
Trop souvent, les partis politiques deviennent des porte-drapeaux, c’est-à-dire qu’ils se soucient davantage de défendre leur structure que d’agir concrètement pour le bien de la population. Pour moi, il est important de dépasser les structures partisanes classiques, afin de se rassembler autour de ce qui donne du sens à la politique : les valeurs, les volontés communes, les projets de société. Les partis politiques doivent s’ouvrir, et ne pas considérer qu’une fois arrivés au pouvoir, ils ont la science infuse. Par rapport à ces enjeux, Europe Ecologie montre un chemin intéressant pour renouveler notre appréhension de la politique.

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