Les interventions des élus concernant le budget sont réparties en quatre temps :
– les grands équilibres généraux par Michel Hecquet
– les politiques des Vice-Présidents écologistes par Myriam Cau
– La mise en perspective de certaines politiques régionales que nous soutenons par Marielle Cuvelier
– Conclusion de Jean-François Caron
Marielle Cuvelier :
« Notre effort pour répondre aux besoins des habitants et à la dynamisation de notre région ne s’arrête pas à nos politiques ambitieuses au sein de l’exécutif.
L’ensemble des conseillers régionaux EELV s’implique également pour mener à bien la transition écologique et sociale de la région Nord – Pas de Calais.
Cette transition passe dans un premier temps par une nouvelle conception du soutien à l’activité économique. Au-delà des actions de soutien au coup par coup (par exemple mobilisation pour le maintien de La Redoute, Française de mécanique, ADEVIA, …), le groupe EELV porte le projet d’une politique d’anticipation pour nos entreprises afin de préparer le futur en repérant et en orientant les secteurs en difficulté vers des activités durables réellement porteuses d’avenir et génératrices d’emplois.
Pour nous, le soutien à l’activité économique doit orienter vers une plus grande responsabilité sociale et environnementale de nos entreprises. Afin de rendre le conseil régional exemplaire en la matière nous avons introduit des clauses sociales et environnementales dans les marchés publics et soutenons activement le développement de l’économie sociale et solidaire en Nord – Pas de Calais.
Le maintien de budgets indispensables tels que les budgets associatifs ou le bouclier anti-crise participe de cette économie sociale et solidaire.
La dynamisation de l’activité économique repose aussi sur la capacité de la Région à attirer. Attirer et retenir nos habitants, et notamment nos jeunes, de nouveaux entrepreneurs, des touristes, …
Dans cet objectif, la Région a misé sur un regard nouveau sur son territoire avec le classement du bassin minier au patrimoine mondial de l’UNESCO porté par un élu EELV. Elle a aussi misé sur le développement du tourisme culturel avec le Louvre Lens qui a pour but de susciter ambition et énergie pour notre région mais aussi de créer de nouvelles activités, de nouveaux emplois, de nouveaux publics, avec tous ceux qui empruntent le train de cette dynamique. Cette stratégie que nous avons soutenue est au rendez vous du succès : 900 000 visiteurs en un an.
Il est en outre certain que si nos moyens sont plus comptés qu’hier, il faut faire des choix, et sur ce point, EELV considère qu’il est impérieux de limiter le gros événementiel, même s’il attire du monde, pour privilégier les acteurs du quotidien qui, pour certains, souffrent d’un financement insuffisant et vivent difficilement. Ce qu’ils font ne se voit pas toujours, pas assez, mais reste un élément très important du tissage du lien social. Ils sont le ferment de l’éducation populaire. Assurément, il faut valoriser et soutenir plus qu’hier, les nombreux acteurs de cette activité culturelle, diverse par sa nature, mais aussi par les territoires qu’elle recouvre. Dans ce cadre, nous portons une attention plus particulière à deux sujets :
- la question des équilibres territoriaux avec bilan et suivi des subventions attribuées sur les différents territoires régionaux pour avoir une vue cartographique des aides attribuées dans un contexte de baisse des subventions affichée cette année, notamment pour 4 structures : ONL, Fresnoy, Théâtre du Nord, Pictanovo,
- le renforcement des conventionnements associatifs pluriannuels car ils stagnent en nombre, associé à un bilan des affectations par territoire et par habitant.
Tout autant que l’économie, le social ou l’environnement, le sport constitue un atout dans la stratégie de développement de notre territoire. Le soutien de l’institution à l’organisation de la Route du Louvre, qui promeut une pratique sportive ouverte au plus grand nombre, du marathonien au randonneur, et réunit chaque année plus de 15 000 participants est un exemple symbolique de sport populaire et de pratique sportive amateur contribuant au rayonnement et à l’attractivité de la Région.
Par contre, nous ne désespérons pas de voir cesser le soutien de notre Institution à des sports qui ne sont pas écolo-compatibles tels que les aides aux sports mécaniques carbonés et polluants (sports automobiles, motocross et autres rallyes), mais aussi les sports utilisant les armes à feu. Cela semble prêter à sourire souvent mais il s’agit là d’une question de cohérence avec les principes de Développement Durable que nous portons par ailleurs.
L’aide directe aux sportifs médaillés nous semble à réorienter progressivement vers les clubs plutôt que les individus dans le sens d’une récompense collective plutôt qu’une gratification individuelle.
Pour les élus EELV, l’aménagement du territoire est aussi un élément clé de l’attractivité du Nord Pas De Calais.
A ce titre et dans le cadre de l’ANRU, nous veillons à la réalisation de l’ensemble des projets en cours et à la responsabilisation des parties prenantes pour mener les programmes de réhabilitation urbaine dont notre territoire a grandement besoin. Qu’il s’agisse des nouveaux projets pour l’ANRU 2 ou du plan 100 000 logements, ces politiques changent le visage des quartiers. Elles doivent continuer à améliorer concrètement la vie des gens en luttant contre la précarité énergétique et en faisant toujours davantage participer les habitants pour réduire la fracture sociale et politique.
L’aménagement d’un territoire c’est aussi la mobilité de ses habitants et de ses marchandises.
L’effort d’investissement entrepris est essentiellement orienté vers le développement des infrastructures ferroviaires ou leur amélioration, vers le matériel roulant avec l’achat de rames plus capacitaires, sur les pôles d’échanges, sur la mise en accessibilité, ce qui va dans le sens d’offrir un meilleur service aux usagers des transports collectifs.
Notre action au sein de la commission s’oriente vers l’affirmation de l’axe stratégique fort de l’écomobilité, soit le développement des alternatives à la voiture individuelle ou les alternatives à la route à longue distance par le développement du fret ferroviaire, du système fluvial régional, du maritime et la logistique intermodale. Les objectifs sont de réduire les nuisances liées à la route (pollution, lutte contre le réchauffement climatique, congestion…).
Au-delà des nécessaires investissements précisés précédemment, il nous parait indispensable de travailler au changement de comportements de nos concitoyens pour générer une évolution notable de leur comportement en matière de déplacements et atteindre l’objectif régional du doublement de la fréquentation du TER à l’horizon 2020 inscrit dans le Schéma Régional des Transport et des Mobilités. Une expérimentation en Région portant sur l’incitation à l’usage du TER a montré que sur un panel de personnes qui n’avaient jamais pris le train, 36% ont été fidélisées. Le groupe EELV propose donc un amendement dont l’objectif est la mise œuvre de dispositions similaires à celles utilisées dans cette expérimentation pour atteindre le doublement de la fréquentation à l’horizon 2020.
Soulignons également les actions développées dans le cadre du plan vélo et qui contribuent au développement des modes doux et au rayonnement touristique de notre territoire (véloroutes voies vertes, relais vélos, maisons du vélos, …) .
Le volet développement du littoral avec le projet Calais Port 2015 constitue un projet régional d’importance pour le développement économique de notre Région. Pour autant, sa réalisation pleine entière et son succès pour le littoral et plus largement pour le Nord-Pas de Calais suppose que plusieurs conditions soient réunies : la mise en place effective de la maison du projet, amenée à suivre les différents impacts notamment environnementaux de la démarche et l’amélioration de l’accessibilité ferroviaire de notre littoral.
Nos politiques d’aménagement et d’attractivité ne seraient rien sans un investissement au service de la qualité de vie en Nord Pas de Calais.
Cette qualité de vie passe par le renforcement du lien social, l’implication dans la vie publique et le sentiment d’appartenance à un collectif. Ceci commence au cours de la formation et tout particulièrement dans nos lycées où l’éducation et la formation de nos jeunes sont un investissement pour l’avenir.
Les lycées, qu’ils soient d’enseignement général, technique ou agricole, sont d’abord les lieux de vie et d’épanouissement des lycéens, des personnels enseignants et non enseignants. En tant qu’écologiste, notre groupe imagine les lieux d’enseignement de demain comme des « maisons des savoirs, de la citoyenneté et de la formation tout au long de la vie ». Nous les espérons ouverts sur leur environnement et accessibles à toutes et tous, à pied, en fauteuil, à vélo, et nous soutenons une amplification du développement du bio dans les cantines pour une restauration saine et équilibrée.
Les lycées sont donc un important levier de la transition vers cet avenir que nous appelons de nos vœux : un avenir écolo, durable, convivial.
Sur la formation, nous souhaitons plus particulièrement attirer l’attention sur la situation particulière des boursiers du secteur sanitaire et social, afin que le montant de leur bourse et les conditions d’attributions soient comparables aux autres bourses sur critères sociaux de l’enseignement supérieur. Grâce à nos interventions, le montant des bourses régionales a été réévalué. Nous appelons de nos vœux à ce que des mesures soient prises pour garantir l’égalité de traitement entre les étudiants suite aux augmentations intervenues cet été pour les bourses du CROUS.
On peut espérer que la région soit plus encore une collectivité qui soutient et accompagne les initiatives associatives qui, au quotidien, créent du lien, donnent du contenu à la démocratisation culturelle, à la solidarité, au lien social, au sens critique, à la joie de vivre et de partager tout simplement.
L’ensemble de ces politiques évoquées par Myriam Cau et moi-même sont autant de leviers vers la transformation économique et sociale de la Région.
Initiée depuis le début du mandat, cette transformation entre en 2014 dans une phase de capitalisation et de valorisation des résultats de ses travaux.
Les neuf opérations de développement apportent déjà des résultats thématiques (rénovation thermique, santé, …) mais aussi en terme de méthodologie : plus value de la transversalité, chef de projet trans-direction, etc. Tous ces résultats doivent être repris dans la gouvernance des grands projets structurants portés par le Conseil régional en veillant à une finalité partagée par tous en cohérence avec les schémas stratégiques engagés. Comme l’a souhaité le Président Percheron, la Commission dédiée à la transformation déclinera en 2014 sa méthode sur de grandes ambitions régionales : Nausicaa, zoo de Maubeuge et évidemment la troisième révolution industrielle.»