Des huissiers chez les travailleurs amiantés ?

Un cynisme indécent !

Modifiant son interprétation du type de préjudice à indemniser par le F.I.V.A. (Fond d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante), le tribunal de Grande Instance de Douai a ordonné le 27 octobre la restitution par certains malades de l’amiante de sommes qui leur avait été attribuées pour l’indemnisation de leur maladie – entre 5 et 10 000 euros pour chacun d’entre eux. 

Europe Ecologie Les Verts Nord-Pas-de-Calais, scandalisé par cette décision, demande officiellement aux pouvoirs publics de faire preuve de décence et de ne pas accabler les ex-salariés, déjà très affectés par leurs conditions de travail, en leur réclamant des sommes hier allouées, et aujourd’hui dépensées.

Les malades de l’amiante ont été empoisonnés, souvent sur leur lieu de travail, et ils sont des milliers à souffrir aujourd’hui de cancers et d’insuffisances respiratoires. Aujourd’hui, il est impossible de rendre leur santé aux victimes de l’amiante. Les indemniser – avec des sommes bien trop modestes au vu du préjudice subi -, est la seule solution, forcément incomplète, qui reste entre les mains des pouvoirs publics pour tenter de dédommager leur irresponsabilité passée en la matière. L’amiante, dont les premiers dangers avaient été signalés au début du siècle, n’a été totalement interdite qu’en 1997.

Europe Ecologie Les Verts rappelle qu’en plus de la vigilance sur les conditions de travail, seul le principe de précaution peut garantir que des salariés ne risquent pas leur vie au motif d’une incertitude sur une toxicité , comme c’est hélas encore aujourd’hui le cas avec les fibres céramiques réfractaires, encore autorisées, et les nanos fibres utilisées dans certaines industries. 

D’autre part, EELV tient à exprimer une nouvelle fois son attachement à la suppression en amont des substances à risque CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques). C’est bel et bien d’une vraie politique de santé publique ainsi que de l’amélioration du dialogue et du respect  des travailleurs dans l’entreprise dont nous avons besoin pour éviter les catastrophes sanitaires à venir.