Intervention concernant la démocratie participative -JEAN-LOUIS ROBILLARD

Séance Plénière 20 & 21 octobre 2011

« Merci, Monsieur le Président.

 La présentation de ces éléments de stratégie et d’outillage en matière de démocratie participative est un moment réjouissant et historique pour Europe Écologie Les Verts et pour la région. Historiquement, les enjeux de la démocratie participative sont portés par les Verts, puis par Europe Écologie, depuis toujours, et en particulier au Conseil régional depuis 1992.

Aujourd’hui, avec ce rapport d’orientation, c’est la première fois qu’une région se dote d’un programme structurant sur la question en vue d’une généralisation.

 Cette décision est issue d’une série d’expérimentations et d’échanges qui ont permis de faire la preuve de l’utilité de la démocratie participative, de son apport et de la faisabilité du tout. La démocratie, cela se construit, c’est même un des fondements de notre modèle démocratique. Le rôle des citoyens et la manière de les considérer font, en effet, partie des écrits fondateurs de notre modèle démocratique.

 Aujourd’hui en particulier, la crise politique que nous vivons, la complexité des enjeux auxquels la société est confrontée, la perte de lien social et l’affaiblissement des collectifs changent considérablement la donne et appellent à l’invention de nouveaux modes de faire.

En parallèle, l’expertise des citoyens, leur accès à l’information, leur souhait d’être entendus ont également beaucoup évolué. La démocratie participative est à la fois un vecteur de considération, de reconnaissance, et donc d’inclusion sociale, c’est à la fois une garantie de mieux apprécier les besoins, en s’appuyant sur l’expertise d’usage et donc sur l’intelligence collective dans la construction des projets. C’est une démarche de mobilisation, d’adhésion, de responsabilisation des habitants dans les projets qu’ils contribuent à construire.

On le voit maintenant, la démocratie participative, loin de s’opposer à la démocratie représentative, la renforce, l’enrichit, mais pour mieux fonctionner, la démocratie participative requiert du temps, de la méthode ; c’est le sens de l’outillage ici proposé par Myriam CAU, Vice-présidente, et je tiens à saluer l’ambition et la cohérence de la boîte à outils qui nous est proposée.

Parmi les moyens déployés, il faut souligner la place particulière des nouvelles technologies de l’information, dont on sait combien elles font évoluer la manière d’informer les citoyens, leur manière de s’approprier, d’entrer en discussion, de passer à l’action. En ce sens, la décision proposée par Myriam CAU de développer l’open data est très intéressante. Par cette transparence sur les décisions de la collectivité et les informations, elle crée de la confiance avec les habitants et à l’instar du modèle Wikipédia, elle permet d’ouvrir des espaces d’innovation et de créativité qui nous aideront à transformer l’action publique de l’innovation sociale, de l’innovation urbaine. De nouveaux services voient le jour à travers ces nouvelles formes d’outillage.

 Charge à nous, élus régionaux, de nous saisir de ces outils proposés pour faire avancer nos politiques, sans oublier que le contact direct avec nos concitoyens reste le moyen le plus efficace d’une écoute active de leurs préoccupations.

 Pour conclure, je souhaiterais illustrer l’efficacité des méthodes participatives pour éclairer les questions qui nous préoccupent. Vous savez que lundi dernier, nous avons clôturé la mission d’enquête « Demain, je serai agriculteur ». Pour mener à bien ce travail, j’ai souhaité m’appuyer sur une démarche participative, avec des discussions ouvertes à toutes les parties prenantes, avec des temps de travail collectifs, où, de façon partenariale, tous les acteurs ont construit ensemble les propositions du Livre blanc sur l’installation agricole en Nord – Pas de Calais.

Cette question de l’installation et de la transmission des exploitations agricoles était bloquée, figée, depuis de nombreuses années sur des positions idéologiques, antagonistes et irréconciliables parfois. Pourtant, en ouvrant à de nouveaux acteurs, en se donnant de nouveaux objectifs communs, un chemin a été parcouru. Il semble aujourd’hui possible de construire une nouvelle politique régionale à l’installation. »

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