Intervention concernant la démocratie participative – MAJDOULINE SBAI

Séance Plénière 8 & 9 septembre 2011

« D’abord, dire que je me joins aux remerciements qui ont été formulés à Myriam CAU.

Effectivement, beaucoup de propositions issues du processus de coproduction relèvent des politiques « citoyenneté ».

Je partage, bien sûr, un certain nombre de conclusions.

Je voudrais dire trois choses.

Premièrement, la démocratie et la démocratie participative ont besoin du mouvement social, des associations et des initiatives citoyennes. C’est pourquoi la politique citoyenneté, et pas simplement la politique citoyenneté mais l’ensemble des politiques régionales, soutient des initiatives citoyennes, qu’il s’agisse de politique culturelle ou de politique sportive ; on en soutient des milliers dans la région.

Dans le cadre de la politique citoyenneté, on a fait le choix d’accompagner le développement et la qualification de la vie associative dans notre région, en considérant que cette vivacité du monde associatif allait enrichir la démocratie.

On le fait de manière pragmatique… Je peux parler des têtes de réseau, des maisons des associations et de beaucoup d’autres exemples, qui ont la charge également de former les bénévoles.

Nous soutenons tout particulièrement la formation des bénévoles ou des gens qui souhaitent accéder à des fonctions  associatives.

On a fait le choix également de soutenir des grands sujets d’intérêts généraux, par exemple, la lutte contre les discriminations ou encore la solidarité internationale ou la lutte contre la pauvreté et la précarité ou la consommation responsable ; ce sont des choix que nous avons faits.

Deuxièmement, on a une attention particulière au fait que la démocratie ou la crise de la démocratie se manifeste en particulier dans les milieux les plus modestes, c’est-à-dire qu’il y a un décrochage démocratique qui touche les quartiers d’habitat social, les quartiers défavorisés. D’ailleurs, c’est assez flagrant lorsqu’on superpose une carte de l’abstention et une carte des zones urbaines sensibles, on voit à quel point cette réalité est criante.

On a donc un soutien tout particulier à la lutte contre les inégalités territoriales, sociales et à la cohésion sociale dans notre région. Ce soutien se manifeste par deux choses, et vous en avez eu des témoignages, donc je ne m’attarderai pas sur la question.

L’appui méthodologique que l’on apporte à des communes et à des communautés de communes pour élaborer des projets de cohésion sociale sur leur territoire se manifeste aussi au soutien direct que nous apportons à des projets de développement local, social, urbain.

Tout à l’heure, Rudy ELEGEEST et Bernard BAUDE ont témoigné des dispositifs de type gestion urbaine de proximité, qui sont, en fait, le fait de faire appel à l’expertise d’usage des habitants des quartiers populaires pour participer à l’amélioration du cadre de vie, mais aussi favoriser le lien social.

Je voulais dire aussi que cela peut aller jusqu’à des formes très innovantes d’autogestion ; par exemple, il y a eu un témoignage du comité de quartier Fresnoy-Mackellerie, qui a choisi, finalement, de se réapproprier des délaissés urbains pour, soi-même, créer, initier, des formes d’autogestion. Je pourrais citer aussi des exemples d’initiatives municipales comme celles menées dans la ville de Grande-Synthe.

Un dernier point sur l’éducation populaire, parce que, tout à l’heure, une question a été formulée dans la salle et parlait de « susciter le désir de démocratie ». Je pense que c’est un élément très important, parce que l’injonction de participer, c’est bien, mais encore faut-il que les gens aient envie.

Je pense que l’enjeu de redynamiser l’éducation populaire dans notre région est vraiment très important. La région Nord -Pas de Calais est une région qui a toujours innové dans la capacité qu’elle avait de donner une place essentielle aux citoyens dans la coproduction des politiques publiques, dans des formes d’autogestion innovante, et je pense que là-dedans et dans la « capacitation » citoyenne, nous y sommes très attachés.

L’éducation populaire a vraiment un rôle à jouer et nous souhaitons, aux côtés de l’ensemble des acteurs de l’éducation populaire de la région, réfléchir ensemble et les inviter à travailler avec nous sur ces deux enjeux phares : la lutte contre les inégalités et la revivification de la démocratie. Je pense qu’ils seront à nos côtés.

Nous souhaitons, et c’est une des conclusions, d’ailleurs, du processus de coproduction, pouvoir approfondir et redynamiser les démarches d’éducation populaire au service de la démocratie régionale. »

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