SEANCE PLENIERE DU JEUDI 14 AVRIL 2011
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Groupe EUROPE ECOLOGIE - LES VERTS
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Question posée par Marielle Cuvelier
Objet : Grand Emprunt, Recherche et Enseignement Supérieur
Le Grand Emprunt du gouvernement rebaptisé Plan d'Investissements d'Avenir (PIA), à
travers l’ensemble des appels à projets – de type Equipex/Labex/Idex/IHU/IRT/SATT -
bouleverse la structure de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, déjà soumis à une
recomposition permanente depuis 4 ans.
Le gouvernement veut focaliser autoritairement le potentiel technologique et d’importants
moyens financiers sur quelques opérations et disciplines économiquement et/ou politiquement
rentables visant une soi disant excellence et visant à favoriser l’innovation et la prise de
brevets au bénéfice de quelques grands groupes dont il espère faire les champions industriels
de demain.
Dans le cadre du PIA, 22 milliards d'euros seraient dédiés au plan national à l’enseignement
supérieur et à la recherche dont 7,7 milliards d'euros pour 7 projets d’initiative d’excellence
(IDEX).
C’est une véritable compétition qui s’est engagée, mettant en concurrence l’ensemble des
équipes de recherche des universités et des organismes de recherche.
Beaucoup de scientifiques ont postulé à ces nouvelles structures, non pas parce qu'ils les
approuvent, mais parce qu'ils ne veulent pas prendre le risque de se retrouver demain hors-jeu,
sans le label « Labex » que très peu obtiendront, label annoncé comme le Sésame pour obtenir
les moyens de travailler, puisque le soutien de base semble appelé à disparaître. Des milliers
d'heures de travail sont détournées de leur objet, chercheurs et universitaires n'ayant d'autre
choix que de consacrer toujours davantage de temps à répondre à des appels d'offre, à
empaqueter leurs travaux sous forme de "projets", à chercher à s'insérer dans tel réseau, telle
fondation…
Dans le cadre de ce plan, les établissements de la région Nord Pas De Calais, coordonnés par
le PRES, ont présenté 8 projets de laboratoires d'excellence (LABEX), 15 projets
d'équipements d'excellence (EQUIPEX), deux projets de cohortes, un projet d'institut
hospitalo-universitaire (IHU), un projet de société d'accélération de transfert de technologie
(SATT) et un projet d'Institut de recherche technologique (IRT).
Le 25 mars 2011, la sentence est tombée. Au niveau national, 100 Labex ont été retenus, 7
projets d’Idex présélectionnés, et 6 Instituts Hospitalo-universitaires. Mais le projet
« initiative d'excellence » (IDEX) de l'université Nord de France ne figure pas parmi les sept
présélectionnés. A ce jour, seul un LABEX et cinq EQUIPEX ont été retenus pour notre
Région. Les réponses sont encore attendues pour l’IRT et le SATT. Bien maigres résultats au
regard de la qualité de la recherche dans notre région et de la masse de travail qui a été
déployée pour répondre à ces appels d’offre. Comment en sommes nous arrivés là ? Quels critères ont joué ? Quel sort sera réservé aux
laboratoires régionaux et à leur recherche, qui n’ont pas été retenus ? Comment, dès lors, faire
émerger et financer de nouveaux projets de recherche ? Quel peut être le rôle de la Région ?