valorisation de la forêt et filière bois
L’opération s’inscrit dans la problématique de la biodiversité.
La biodiversité perdue l’est irrémédiablement. Le président de la Commission européenne, durant la semaine verte en juin 2010, indiquait : « C’est notre monde que nous risquons de perdre. Nous avons donc tout intérêt à faire attention car si nous coupons cette ligne de vie, nous n’en aurons pas d’autres. ». L’impératif écologique remet en valeur l’ensemble des services de la nature produits par la forêt et la nécessité de les développer.
Ces services multiples sont classés en deux grandes catégories :
- Les services d’auto-entretien qui concernent la formation des sols, les substances organiques décomposées qui participent à la construction des sols, la production et le recyclage de nutriments (azote ou carbone), la formation de matières biologiques par les végétaux qui contribue à la fertilité des sols, le recyclage de l’eau, principal véhicule des éléments nutritifs, le maintien de la biodiversité.
- Les services de régulation du climat par la captation des émissions de dioxyde de carbone (par la photosynthèse, une partie est transformée en oxygène), de la qualité de l’air et de l’eau (purification de l’eau par les écosystèmes par la destruction et à la décomposition de déchets organiques), des maladies (régulation de la présence des pathogènes humains présents dans l’atmosphère).
La santé et le bien-être des individus dépendent de ces services rendus. Aujourd’hui, ces services sont fragilisés et leur perte est peut être irrémédiable, alors même que le Nord – Pas de Calais est déjà un territoire très urbanisé et la 21ème région française en termes de boisement. Ces services, biens communs essentiels, sont difficiles à estimer. Il est néanmoins nécessaire pour la région de se donner les moyens de les apprécier pour mieux les sauvegarder, voire les développer.
La forêt a de multiples usages, en particulier le bois qui peut en être produit est une ressource à transformer en actif. Deux sous-secteurs se développent particulièrement et sont à conforter :
- Le bois de construction qui a de nombreux avantages de plus en plus reconnus. En particulier, il est très peu consommateur en énergie, au regard des autres matériaux de construction. Isolant performant, il est de plus en plus utilisé à cet usage. De tous les modes de construction, la maison en bois est celle qui possède l’empreinte écologique la plus faible. De plus, un usage plus répandu du bois de construction peut être générateur d’emploi.
- L’usage du bois énergie pour les chaufferies collectives (bâtiments scolaires, administratifs, logements, etc.) et réseaux de chaleur à haut rendement énergétique, ainsi que pour les particuliers, est une énergie renouvelable qui contribue à l’indépendance énergétique de la région.
Ces deux marchés sont interdépendants. L’exploitation forestière produit des grumes utilisées en bois construction et des branchages pour le bois énergie. Le bois énergie appelle particulièrement le développement de circuits courts.
Notons que la balance commerciale montre (deuxième poste déficitaire) que, malgré une France « boisée », nous importons de grandes quantités de bois que nous pourrions a priori produire nous-mêmes.
Cette exploitation de la ressource bois ne peut s’effectuer sans un souci aigu de sa régénérescence et de la valorisation de la forêt.
La structuration de la filière régionale nécessite de travailler simultanément sur les différents maillons de la chaîne : l’identification et l’exploitation de la ressource, son renouvellement, la première et deuxième transformation, la livraison de l’ouvrage et son recyclage.
Les acteurs sont nombreux : des propriétaires publics (Etat, Collectivités locales) et privés en passant par les professionnels de l’exploitation des forêts et les entreprises de la première et de la deuxième transformation.
Cette « gouvernance » existe et se développe, concrétisée pour l’essentiel par l’interprofession régionale qui regroupe l’ensemble des acteurs et partage une vision de plus en plus affinée de ce domaine d’activités.
Plusieurs politiques régionales sont concernées : la trame verte et bleue, le plan forêt, le développement de la filière bois avec un contrat de filière, les pôles de compétences.