la rénovation thermique des bâtiments

L’opération « Rénovation thermique des bâtiments » est aujourd’hui en cours de mise en œuvre sous l’appellation « 100 000 logements ».

Le Nord – Pas de Calais compte environ 1 750 000 logements dont 80% ont été construits il y a plus de 20 ans. L’essentiel de ce patrimoine bâti s’étant développé avec une faible prise en compte des dimensions énergétiques et environnementales, la consommation énergétique moyenne d’un logement régional se situe à plus de 300 kWh/m²/an (avec des consommations pouvant atteindre dans certains cas 700 kWh/m²/an). Les conséquences en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de factures énergétiques ou d’inconfort du point de vue sanitaire (qualité de l’air, humidité, ventilation,…) sont élevées et frappent d’abord les plus défavorisés : les inégalités écologiques se superposent aux inégalités sociales. De plus, le modèle d’aménagement et d’urbanisme développé en région depuis plus de 50 ans (lotissements de maisons individuelles en milieu de parcelle) contribue à l’amplification du dérèglement climatique.

L’objectif du facteur 4 (division par 4 des consommations énergétiques d’ici 2050) ne peut être atteint que par une réduction massive des consommations des énergies fossiles par les transports et le bâtiment, représentant 47% des consommations énergétiques en Nord – Pas de Calais

 

Construire une intervention publique régionale en matière d’efficacité énergétique et environnementale, en tenant compte des caractéristiques sociales des habitants, permettra de relever plusieurs enjeux qui peuvent être classés en deux catégories selon que l’on retienne l’intervention sur le bâti ou l’intervention à l’échelle d’un territoire.

Du point de vue de l’intervention sur le bâti, émergent les enjeux suivants :

 

  • des enjeux climatiques : le logement représente une part significative de la consommation d’énergie régionale, et donc un gisement potentiel d’économies d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre ;

 

  • des enjeux sociaux : les économies d’énergie réalisées représentent à terme un gain significatif de pouvoir d’achat pour les habitants ;

 

  • des enjeux économiques : la réhabilitation de qualité énergétique et environnementale du parc régional de logements anciens est un levier puissant d’activité (et donc d’emplois potentiels) pour l’ensemble des entreprises régionales, ainsi que pour les filières des éco-matériaux ;

 

  • des enjeux sanitaires : la réhabilitation énergétique et environnementale, dans la mesure où la question de la ventilation est convenablement traitée, permet une amélioration significative du confort et de la qualité de l’air intérieur des logements.

 

Du point de vue de l’intervention à l’échelle d’un territoire, apparaissent :

 

  • des enjeux d’aménagement du territoire : d’une manière générale, en parfaite résonance avec la Directive Régionale d’Aménagement (DRA) sur la maîtrise de la périurbanisation, une telle ambition de réhabilitation doit participer au renouvellement urbain en densifiant l’habitat, limitant la consommation foncière dans une approche de « ville intense ». Elle permet, à partir de bâtiments anciens existants ou de réhabilitation de friches bâties par exemple, d’augmenter l’offre de logements avec une proportion de logements neufs supplémentaires (par exemple, logements sociaux et très sociaux en articulation avec le Plan Local de l’Habitat).

 

  • des enjeux territoriaux : la question de la réhabilitation doit s’ancrer dans des stratégies locales de développement comme celle du Louvre-Lens et des écocités minières ou d’autres opportunités de développement portées par les territoires.

 

Ainsi, la réduction, voire la maîtrise de la facture énergétique des ménages, l’amélioration du confort dans les logements anciens ou dans des formes urbaines densifiées, mais également le développement adapté de la filière économique (de la fabrication d’éco-matériaux à l’évolution des compétences et des emplois dans le secteur du bâtiment), sont autant d’enjeux contribuant à la fois au bien-être de la population et au développement d’emplois locaux, tout en pensant aux générations futures.

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