UTILITÉ SOCIALE : CHANGEONS NOTRE FAÇON DE PENSER

Conférence-débat « Quelle richesse pour nos territoires », organisé dans le cadre du mois de l’ESS par l’association Clorophylle, à l’Espace Culturel François Mitterand de Romilly sur Seine (Aube), le 28 novembre.

Le contexte de crise dans lequel nous nous trouvons est l’indicateur qu’une mutation profonde de nos modèles est nécessaire. Aberrations et contre sens font partie du décor : des aliments parcourant des milliers de km, de la mal bouffe et une agriculture qui se meurt ; un épuisement des ressources, un impact sur le climat, et la construction d’aéroport que l’Etat défend par la force… Nous sommes coincés entre des exigences de court terme (emploi) et des exigences de long terme (environnement, santé publique…). Il y a un enjeu à sortir du cloisonnement et notre incapacité à penser les choses globalement ralenti ce processus. C’est particulièrement vrai pour les politiques publiques qui doivent aujourd’hui :

– repenser leur façon de faire, notamment en reconsidérant la manière de comptabiliser la richesse et intégrer le lien social;
– reconnecter le social, l’économique et l’environnement ;
– reconnaître et s’approprier cette nouvelle façon de penser ;
– reconnaître la contribution économique du monde associatif ;
– rendre visible ce qui n’est pas visible ;
– repenser la méthode des politiques publiques, via la co-construction par exemple.

Concrètement des dispositifs de soutien aux acteurs de l’ESS ont été mis en place par le conseil régional Champagne-Ardenne. Et pour aller plus loin et aller dans le sens de ce qui précède, nous tentons de :

– renforcer la transversalité de notre dispositif PROGRESS (aide aux acteurs)en faisant en sorte que les politiques en matière de culture, d’agriculture, de formation, de mobilité , etc… reconnaissent l’ESS et par exemple en co-instruisant des dossiers
– territorialiser notre politique, en instaurant un droit à l’expérimentation territoriale pour mieux démontrer l’efficacité de l’ESS , son décloisonnement …

Dans cette dynamique, le conseil régional a fait le choix de signer la charte du réseau d’accompagnement des emplois et des activités d’utilité sociale en Champagne-Ardenne*. Pour mieux écouter et soutenir les pistes de solution des associations face à un problème complexe auquel nous sommes confrontés collectivement.
* Pourquoi la région s’est engagée en signant la charte d’utilité sociale du collectif d’associations haut- marnaises ?

Lors des assises de l’économie sociale et solidaire de 2011, la région s’est engagée en signant une charte d’utilité sociale, qu’elle annexe désormais aux conventions qu’elle signe avec des structures associatives. Alors que durant le mois de l’ESS, plusieurs débats portent sur cette question de l’utilité sociale, petit focus sur les 3 raisons de cette signature : – parce qu’il s’agit là d’une démarche pragmatique de dialogue, de responsabilité qui nous aide à répondre à une question difficile : comment dans un contexte de raréfaction de l’argent public, ne pas fragiliser le monde associatif, et poursuivre une répartition ne mettant pas les structures en concurrence ? – pour mieux reconnaître le rôle clef du monde associatif, véritable soupape sociale en période de crise, vecteur de lien et de transformation sociale. – parce qu’il s’agit de co-construire la politique publique, enjeu de la décentralisation et de la participation de la société civile, marque de progrès de toute société. Enfin, rappelons une attente forte du conseil régional à l’égard de cette démarche : qu’elle se diffuse dans les 4 départements (engagement parallèle de la CRES**).
** CRES : Chambre régionale de l’Économie Sociale

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