Orientations budgétaires 2012 : Intervention de Patricia Andriot sur l’économie et l’emploi

Patricia Andriot, vice-Présidente du Conseil Régional

Débat sur les orientations budgétaires 2012 du Conseil Régional, en assemblée plénière, le 14 novembre 2011

Intervention de Patricia Andriot

Monsieur le Président, chers collègues,

Je souhaiterais pour ma part partager quelques réflexions sur les orientations en matière de  développement économique en général, et sur l’Economie Sociale et Solidaire en particulier.

Comme l’a déjà dit mon collègue Christophe Dumont, président du groupe EELV, dans son intervention générale, je le redirai sur les questions économiques : nous partageons la plupart des grandes lignes des orientations proposées et tout particulièrement lorsque ces orientations mettent un accent sur l’emploi dans un triptyque economie – solidarité – environnement.

Oui, dans la période de « crise » économique et sociale profonde que nous connaissons,  nous croyons profondément que les voies de sortie passent par une refonde du modèle de développement qui misent sur une économie, sur des innovations technologiques et une refonte industrielle qui prend en compte d’emblée la qualité des emplois et son impact environnemental.

Vous l’aurez donc compris, nous souhaitons insister tout particulièrement pour que la politique économique régional  qui mise sur une économie durable, de proximité, de développement local, et on peut se féliciter, à cet égard, que cet enjeu figure en préambule de la première orientation.

Qu’entend-on par économie durable, locale, et de proximité ? Il s’agit de faire en sorte que chaque euro public soit générateur d’activité porteuse de valeur ajoutée supplémentaire dont on s’assure :

– qu’elle est bien distribuée, reste en Champagne-Ardenne, et qu’elle revient prioritairement aux plus modestes ;

–  qu’elle n’est  pas contre-productive écologiquement parlant et qui ne génère donc pas des dépenses d’argent public pour ensuite corriger des dégâts sur l’environnement

– qu’elle crée des emplois locaux, sur le territoire, non délocalisables, et de qualité c’est à dire qui préserve des conditions de travail décentes, respectueuses de l’être humain, ce qui est de moins en moins regardé comme tel en temps de crise.

Nous serons donc vigilants sur tous ces points au sein des dispositifs mis en place dans la commission économique et de la commission de vérification des aides et en particulier pour le soutien aux exportations.

A  noter aussi que la valeur ajoutée et les emplois, en particulier dans notre Région, qui se caractérisent par de nombreux territoires ruraux et de zones urbaines sensibles, n’est pas que le seul fait des entreprises capitalistiques. L’investissement public, mis à mal par la RGPP, comme l’économie sociale contribuent notoirement a l’économie champardennaise. Il est indispensable de reconnaitre ce triptyque économique et de ne pas les opposer les unes aux autres. Compte tenu des modes de gouvernance comme de distribution de la valeur ajoutée, ou aussi de la finalité et de l’innovation porté par les structures de l’ESS, il se trouve que ces entreprises, car c’est bien de cela dont il s’agit, sont particulièrement adaptée pour être des vecteurs d’un nouveau mode de développement dans tous domaines.

C’est pour cela que j’ai souhaité en tant que Vice-Présidente à l’ ESS, que ce secteur économique, dont je me félicite au passage que vous ayez souligné son importance et son rôle dans la Région dans votre intervention liminaire,  donc nous avons fait en sorte que l ESS soit à la fois vecteur de développement sur le territoires par la mise en place d’un droit à l’expérimentation territoriale, et soit aussi de plus en plus reconnue par les régimes de droit commun,   et en position de décloisonnement avec celle-ci en rapprochant les différents types de dispositifs

A ce titre, je regrette d’ailleurs que le DOB ne mentionne pas suffisamment la réalité de discussions et dispositifs qui sont initiées pour que les structures ESS contribuent pleinement aux autres politiques de la Région (agriculture, culture, transport de proximité, innovation sociale,…).

Enfin, un mot encore, pour regretter que ce DOB anticipe trop peu sur  un développement d’une économie décarbonnées, et dénucléarisée, n’en déplaise à Monsieur Dekens,  alors même que le travail prospectif en cours sur les perspectives économiques à l’horizon 2020, prévoit d’étudier sérieusement ce scénario.

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