Orientations budgétaires 2012 : intervention de Christophe Dumont sur les transports

Christophe Dumont, Président du groupe EELV

Débat en assemblée plénière du Conseil Régional sur les orientations budgétaires 2012

Intervention de Christophe Dumont sur les transports

Je répondrais principalement à mon collègue Bernard Dekens, pour lui dire que je suis en accord avec lui pour trouver inacceptable la situation de la ligne Charleville-Givet, et que nous sommes en désaccord pour l’incinérateur de Givet, qu’il nomme « centre de valorisation de la biomasse ». Incinérateur de l’autre côté de la frontière, biomasse ici, si seulement, ce n’était qu’une question de vocabulaire, de sémantique ! Mais hélas, j’ai bien peur qu’il ne s’agisse pas de cela… La Région a refusé de subventionner ce projet, et elle n’est pas la seule à s’être posé des questions : même l’ADEME nous avait alerté sur l’opacité de ce dossier, son promoteur se refusant à transmettre les pièces nécessaire. Et quand le Préfet fait un rapport pour dire sensiblement la même chose, ce n’est quand même pas rien ! Vous nous dites qu’il s’agit de valorisation de déchets de papeteries, qu’il s’agit en immense partie de papier. Or, Nature et Avenir a interrogé les 42 papetiers qui sont les plus proches. Et ils ont répondu qu’il ne s’agissait pas que de papier, puisque, justement, le papier ils ont tout intérêt à la valoriser en le réutilisant. Mais il s’agit à 62% de plastique d’emballages, et 6% d’agrafes, donc du métal. On est pas vraiment dans la biomasse à 95% qu’on nous vante, reconnaissons-le.

Oui, décidément, remettons-nous en à l’enquête publique, et à la contre-expertise citoyenne, financée en partie par la Région, et à son comité de pilotage dans lequel siège ma collègue Joëlle Barat. Je leur fais confiance, et j’attends avec une certaine curiosité, et sans à priori, leurs conclusions.

Sur la ligne Charleville-Givet, en effet la plus fréquentée de la Région, j’ai eu l’occasion de l’emprunter vendredi, pour aller manifester à Givet. J’ai mis 1H15 à rentrer, dans un train flambant neuf, alors qu’il y a quelques années, on mettait 50 minutes. Alors, oui, bien entendu, il faudra mettre RFF devant ses responsabilités, et oui, bien entendu, il est anormal de devoir payer 1,5 millions d’euros par an de péage pour circuler à 10km/h. Mais le problème, c’est que les caisses de RFF sont vides : le président de Réseau Ferré de France, Hubert du Mesnil, a prévenu : il manquera un milliard d’euros cette année pour boucler les comptes alors que la dette de l’établissement dépasse déjà 27 milliards d’euros. Engageons le bras de fer, quitte à revoir nos engagements contractuels avec l’Etat, puisqu’il exerce un chantage odieux à l’égard des collectivités, et, par la même, des usagers des transports, exigeant que celles-ci mettent « la main à la poche », tout en les exhortant, dans les discours officiels, à ne pas exercer la clause de compétence générale.

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