200 fermes disparaissent en France chaque semaine

Nous ne pouvons plus accepter que 200 fermes disparaissent en France chaque semaine
Intervention de Christophe Dumont, dans le cadre du vote du budget 2013, de la Région Champagne-Ardenne

 » Monsieur le Président, mes chers collègues,  le budget de l’agriculture est en baisse ; mais un gros travail a été réalisé et tous nos dispositifs ont été revisités à l’aune des priorités régionales : notamment la priorité à l’installation et le soutien à l’élevage, j’ajoute que la 6ème commission a montré la voie en conditionnant les aides de la région depuis plusieurs exercices à des critères sociaux, et, plus récemment, environnementaux.

La priorité numéro un est donc à  l’installation et à l’emploi en agriculture : nous ne pouvons plus accepter que 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, notamment au profit d’exploitations de plus en plus grandes, ce phénomène est spécialement dramatique en zone d’élevage. 63 % des exploitations ont ainsi disparu en Haute-Marne depuis 30 ans, et plus de la moitié dans les Ardennes C’est pourquoi les crédits de l’installation passent de 400 à 700000 euros dans notre budget, et c’est une politique cohérente qui est mise en place, une chaîne qui va du repérage des cédants en amont à l’accompagnement du nouvel installé en passant par une politique régionale volontariste en matière de foncier agricole.

En matière de repérage une expérience a été menée dans les crêtes pré ardennaises qui essaimera en 2013 dans chacun de nos départements car sans repérage les terres libérées vont trop souvent à l’agrandissement, pour le foncier la convention de portage passée avec la SAFER qui vise à geler pour 6 mois ou un an aux frais de la région des terres qui changent de main le temps de réaliser plusieurs installations dans ou hors cadre familial, dans le domaine d’élevage, de circuits courts, de l’agriculture biologique.Ce sont ainsi 120 hectares qui ont permis 5 installations  plutôt qu’un agrandissement à Malandry dans le nord est des Ardennes et deux autres opérations de portage verront bientôt le jour dans la Marne et en Haute –Marne. Faire pousser des fermes sur notre territoire, c’est aussi ce que nous faisons en aidant l’association terres de liens dont l’action est complémentaire de notre convention SAFER et dont les premières actions devront voir le jour en 2013.

La politique que la région définit dans la concertation avec tous les acteurs de la profession en matière d’installation recueille l’adhésion de tous, elle préfigure les assises de l’installation qui auront lieu en région dans les prochains mois et dont nous serons les têtes de file. J’ajoute que nos collègues de l’opposition ont voté en faveur des crédits à l’installation et à l’emploi en agriculture jeudi en commission, même si ils n’ont pas poussé   la cohérence jusqu’à voter les économies réalisées ailleurs pour y parvenir.

L’autre priorité régionale c’est l’élevage, Vous avez signé, Monsieur le Président, en septembre, deux contrats de filière avec la profession dans le domaine du lait et de la viande bovine ; il y a  urgence à venir en aide à nos éleveurs et je salue l’avis de notre commission qui demande  qu’on revoie à la DM la possibilité de rétablir l’aide a la mécanisation de groupe pour le matériel d’élevage.

Nous approuvons le recentrage des aides à l’agro-alimentaire vers les abattoirs de la région après l’excellent rapport du Conseil économique et social régional sur la question : il est clair qu’il n’est pas de circuits courts sans abattoirs, mais il n’y aura plus, demain, d’abattoirs de proximité sans développement des circuits courts.

Nous approuvons aussi l’esquisse d’un plan protéines végétales régional limité pour l’instant a la luzerne mais que nous vous proposons d’élargir pour viser l’autonomie en protéine végétale sur les exploitations, car c’est cela aussi les circuits courts, nous vous proposons d’y travailler dans les prochains mois, en entamant une concertation, ou en créant un nouveau volet aux contrats de filière.

L’agriculture bio a pâti des efforts budgétaires demandés au budget agricole, nous espérons également que nous pourrons y remédier en DM, nous remplirions ainsi notre rôle en faveur d’une agriculture de territoire, il faut en effet comparer les 8 millions de budget régional de l’agriculture aux 560 millions d’euros d’aides directes de la PAC versées dans la région ;  les reculs successifs du projet de reforme de la PAC, notamment sur le plafonnement des aides, les concessions faites cette semaine encore par la commission agricole du parlement européen à l’agro-industrie doivent nous conduire encore plus à concentrer nos aides en faveur d’un modèle alternatif créateur d’emploi, générateur de valeur ajoutée, qui maintienne nos paysans dans nos campagnes : le modèle d’agro-écologie prôné ces dernières semaines par le ministre Le Foll nous montre la voie. »

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