Réservation obligatoire dans les Trains Corail entre Cherbourg – Caen – Evreux et Paris : un petit goût amer de LNPN
Comme seule réponse à l’augmentation du nombre de passagers sur ses lignes, la SNCF propose que la réservation devienne obligatoire sur la liaison Corail Intercités Cherbourg – Caen – Evreux – Paris dès décembre 2011. Cela aura comme conséquence directe outre une complication supplémentaire une hausse du prix du billet de 1,5 euros par voyage et de plusieurs dizaines d’euros pour les abonnés.
Mickaël Marie, président du groupe des élus EELV au Conseil Régional de Basse-Normandie s’élève contre cette mesure : « Aujourd’hui la liaison Cherbourg – Paris est un succès commercial, or à cause de l’absence de volonté de la SNCF et de l’Etat, cela se traduit paradoxalement par une dégradation progressive des conditions de voyage. Si la SNCF concrétise son idée, elle imposera alors une double peine ferroviaire en compliquant le quotidien des voyageurs qui subissent déjà aujourd’hui les conséquences de son manque de mobilisation pour cette ligne. »
L’élu régional s’interroge : « Le Conseil Régional de Basse Normandie a investi 22 millions d’euros dans la réhabilitation de voitures Corail Intercités, il mène une des politiques les plus attractives en matière de tarification TER avec comme objectif – en passe d’être rempli – d’augmenter le nombre de passagers (40 % entre 2004 et 2009). L’Etat de son côté, en tant qu’organisateur des lignes Intercités, cherche lui à … limiter le nombre d’usagers des trains ! Le jour où est inauguré la LGV Rhin-Rhône, nous pouvons nous demander si la politique ferroviaire nationale sert vraiment à faire circuler des trains tant on a la désagréable impression qu’elle ne sert en fait qu’à glorifier certains chantiers pharaoniques hors de toute réalité. »
Pour Jérôme Bourlet, Vice-président de la commission Transports du Conseil régional de Haute Normandie : » Nous ne pouvons nous empêcher de faire le rapprochement avec le projet LNPN car la réservation obligatoire, l’augmentation du prix du billet est précisément ce qui attend les futurs usagers d’une ligne à 10 milliards d’euros qu’il faudra bien rentabiliser… »
A quelques semaines de l’ouverture du débat public sur le projet LNPN, cette actualité laisse un goût amer car cela illustre – si il y’en avait encore le besoin – la situation de la ligne Cherbourg-Paris qui se répercute dans les deux régions traversées.
Ainsi, Jérôme Bourlet conclut : « Cela montre aussi que c’est aujourd’hui que doivent être menées des améliorations sur cette ligne ; par plus de régularité, plus de confort, plus d’amplitude horaire et surtout plus de trains ! Ce serait la moindre des choses pour la ligne Intercités la plus rentable de France ! Demain, en 2017 ou en 2025, il sera trop tard. »
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Jérôme Bourlet, vice-président de la commission transports du Conseil régional de Haute Normandie
Mickaël Marie, président du groupe des élus EELV au Conseil Régional de Basse-Normandie