Pour réduire la dette et les déficits, un autre chemin est possible (Reflets – Sept. 2014)
Qu’il faille réduire la dette publique, et les déficits budgétaires qui l’alimentent, personne ne le conteste. Le débat n’est pas – ou n’est plus – là. Il doit s’ouvrir, en revanche, sur la meilleure manière d’y parvenir. Socialement juste (les efforts consentis doivent être équitablement partagés), réaliste dans sa trajectoire (sous peine de ne pas atteindre les objectifs fixés, et immanquablement les réviser), efficace économiquement, enfin, pour que le redressement des comptes publics soit utile à l’économie réelle.
Ce n’est pas cette stratégie, hélas, que le gouvernement semble vouloir mettre en œuvre, et ce ne sera pas sans conséquences sur les capacités d’action des collectivités. Réduire leurs moyens d’agir, c’est prendre le risque grave de compromettre, dans les territoires, l’emploi et les investissements locaux.
Un autre chemin existe. Pour restaurer des marges de manœuvres durables, pour alléger le déficit de notre commerce extérieur largement creusé par la facture énergétique, pour soutenir le développement d’une économie plus résistante aux chocs, c’est dans la transition écologique et énergétique que notre pays doit s’engager. C’est par là que nous pourrons réellement sortir des crises dans lesquelles nous nous débattons. Depuis l’après-guerre, nous avons vécu sur un modèle de développement « à crédit », et ce crédit est épuisé. Notre déficit écologique est plus lourd encore que le déficit budgétaire, et plus handicapant pour l’avenir.
La transition énergétique, ce n’est pas « simplement » une affaire d’environnement. C’est la possibilité, très concrète, de créer de l’activité économique dans le bâtiment, la rénovation thermique, les filières de matériaux écologiques, de créer de l’emploi et d’alléger les coûts de la vie de chacun-e. C’est parce que nous engagerons la transition que nous pourrons engager le redressement de l’économie, et préparer dans le même mouvement nos sociétés à un monde qui sera différent.