Motion Education. Assemblée plénière du 24 février 2011

La nouvelle vague de suppression de postes d’enseignants imposée par le Gouvernement à la rentrée 2011 atteint aujourd’hui le cœur même de la mission de service public de l’Education Nationale. Malgré la stabilité du nombre d’élèves dans la région, ce sont 359 postes supplémentaires qui doivent être supprimés en Basse-Normandie en septembre prochain : 154 postes d’enseignants (56 pour les lycées et 98 pour les collèges) dans le secondaire, 195 postes d’enseignants dans le primaire ainsi que 10 postes administratifs.

Cette politique suscite dans les territoires un fort mouvement de protestations car elle s’inscrit dans une dégradation continue du système éducatif. Elle se traduit concrètement par une recherche d’économies sans discernement : diminution des dotations horaires dans les établissements, suppressions de classes et d’options, appauvrissement de l’offre de formations etc. Les élus régionaux de Basse-Normandie dénoncent les conséquences négatives et injustes de ces mesures pour les élèves, leurs familles et les personnels : classes surchargées, baisse de l’accompagnement des élèves en difficulté, absences non remplacées, dégradation des conditions de travail …

C’est pourquoi l’ensemble des conseillers régionaux de la majorité siégeant au Conseil Académique de l’Education Nationale qui s’est réuni ce mardi 22 février a décidé, pour la première fois, de s’opposer à la carte des formations proposée par le ministère pour les lycées technologiques et professionnels. Cette carte illustre, à bien des égards, la logique comptable qui guide le Gouvernement.

Cette politique nuit par ailleurs aux efforts que mène notre Région afin d’améliorer le niveau de qualification et les conditions d’accueil de tous les jeunes dans les établissements bas-normands.

Ainsi, le Conseil Régional a accru de manière significative depuis plusieurs années les moyens qu’il met en œuvre en matière d’éducation. Son implication par élève est passée de 1 263 euros à 1 879 euros entre 2004 et 2010 en fonctionnement et en investissement, soit une augmentation de 50%. Si on y ajoute le coût moyen des rémunérations des agents des lycées, la contribution totale de la Région s’élève à 2 985 euros par élève.

Pourtant, depuis 3 ans, la Région a également dû assumer financièrement les conséquences des réformes imposées par le Gouvernement. La réforme des Bac Pro 3 ans a ainsi déjà coûté près de 10 millions d’euros d’investissements supplémentaires dans les lycées bas-normands. De nouvelles réformes, telle que celle du bac technologique, sont lancées sans concertation et sans évaluation préalable de leurs conséquences financières pour les régions.

La Région Basse-Normandie a, de plus, choisi de s’investir au-delà de ses compétences pour aider le pouvoir d’achat des familles et garantir à chaque élève les mêmes chances de réussite : carte-livre, gratuité des « boîtes à outils », des tenues professionnelles et des équipements de protection individuelle pour les lycéens des formations technologiques et professionnelles, fonds social régional pour soutenir les familles en difficulté …

Alors que ces efforts commencent à porter leurs fruits (amélioration des taux de réussite aux examens, diminution des sorties sans qualification…), la baisse des moyens consacrés à l’éducation au niveau national comme au niveau régional fait fortement peser le risque d’une régression en matière de qualité de l’enseignement, de justice sociale et de réussite des élèves.

En conséquence, le Conseil Régional de Basse-Normandie :

REAFFIRME que l’éducation et la formation représentent une priorité absolue de son action,

DENONCE la vision comptable de la politique gouvernementale qui conduit à la casse du service public de l’éducation,

EXPRIME son opposition à la nouvelle suppression de postes et de formations prévue pour la rentrée 2011 dans les lycées bas-normands,

DEMANDE au Gouvernement d’instaurer immédiatement un moratoire sur ces suppressions et sur les réformes en cours qui sont imposées dans la précipitation et sans concertation.

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