Le manque d’exploitants met en danger l’élevage normand (Ouest France)

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Actualité

Mardi 09 juillet 2013
Les céréaliers gagnent 3 à 4 fois plus que les éleveurs. François Dufour, chargé de l’agriculture à la Région Basse-Normandie, tire le signal d’alarme.

24 100 € dans la Manche. Ce revenu 2012 par exploitant agricole (avant impôt) est le plus faible des départements de l’ouest. Il est de 25 200 € dans l’Orne, 29 300 € dans le Calvados, et… 97 800 € en Ile-de-France, 70 000 € dans le Centre (Ouest-France du 4 juillet).

Ces chiffres, François Dufour, vice-président EELV du conseil régional chargé de l’agriculture, les lit comme un signal d’alarme. « Attention, dit-il, les éleveurs sont en grande difficulté, avec des revenus 3 à 4 fois inférieurs aux céréaliers. Si nous ne prenons pas garde, nous allons au-devant de graves difficultés, alors que la Basse-Normandie est une terre d’élevage par excellence. »

700 départs, 400 arrivées par an

François Dufour est d’autant plus inquiet que le nombre d’exploitants fond comme neige au soleil : de 55 000 en 1988 à 24 000 en 2010, il a plus que divisé par deux ces vingt dernières années. « Dans les six ans qui viennent, un agriculteur bas-normand sur deux aura l’âge de la retraite. Face à cela, la reprise des exploitations s’anticipe. Il faut ouvrir nos métiers à un maximum de gens. La transmission familiale ne fonctionne plus comme avant. »

Dans un contexte de fin des quotas laitiers en 2015, l’élu du sud-Manche, agriculteur lui-même, a donc décidé de prendre son bâton de pèlerin pour défendre l’élevage normand et promouvoir les aides agricoles régionales, « beaucoup trop méconnues » à son goût.

En Basse-Normandie, 400 nouveaux exploitants s’installent chaque année, alors que 700 actifs agricoles disparaissent. La Région élargit la gamme des aides à l’investissement avec « Accede Agri », mesure adoptée par les élus le 23 juin. « C’est expérimental. Nous allons prendre en charge la moitié des intérêts d’emprunts pour le démarrage d’activité. Un budget de 100 000 € est alloué. »

Autre priorité : la formation agricole. « 150 jeunes bénéficient, par an, du contrat de parrainage, c’est une formation professionnelle. Sur l’ensemble de ces mesures, résume François Dufour, on doit faire mieux dans un contexte de chômage massif des jeunes de moins de 25 ans. »

Jean-Jacques LEROSIER.

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Photo : Ouest France

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