La Basse Normandie a besoin de tous ses paysans !

Mrecredi 14 septembre 2011

Le ministère de l’agriculture publiait mardi les premières données de son recensement décennal agricole. En dix ans, la France a perdu 26 % de ses exploitations (- 173 000) et 22 % d’équivalent temps plein (- 210 000). Ce sont surtout les exploitations polyculture élevage qui ont disparu entre 2000 et 2010, avec une concentration au profit des très grandes exploitations et un développement des exploitations céréalières.

La Basse Normandie, région riche de sa diversité en polyculture élevage est logiquement beaucoup plus touchée, et perd ainsi en dix ans 34 % de ses exploitations, et 26% de ses emplois. Ce sont 23 exploitations par semaine qui ont disparut pendant cette décennie rien que dans notre région.

Alors que la liste des chômeurs ne cesse de s’allonger, Europe Écologie les Verts dénonce un système de développement agricole créateur d’inégalités et de dégâts croissants. La concentration des moyens de production dans les mains de quelques-uns profite effectivement plus aux grandes firmes agroalimentaires qu’aux paysans, bien souvent engagés dans un modèle agricole peu autonome et durable où les charges nécessaires pour produire à un cours mondial, enjeu de spéculations, ne permettent de dégager que de faibles revenus eut égard aux moyens de production engagés.

Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire Régionale d’EELV, « Il nous faut un pacte agriculture-société profondément renouvelé. La politique agricole commune développée jusqu’à aujourd’hui n’a cessé d’avantager, par les aides octroyées, un modèle industriel. L’inégalité de redistribution des aides engage d’ailleurs l’avenir agricole de notre région, favorisant les exploitations céréalières au détriment des exploitations de polyculture élevage. Les paysans n’ont fait qu’être utilisés, simple variable d’ajustement entre productivisme et mondialisation. Le modèle agricole développé par la PAC affaiblit économiquement le tissu agricole, tout en étant facteur de pollutions, de dégradations des ressources, dont l’eau, de désertification rurale et de perte de souveraineté alimentaire pour beaucoup de pays en développement… tout en étant très coûteux pour le contribuable !  ».

Pour François Dufour, Vice Président à l’agriculture de la Région, « La Basse Normandie a besoin de tous ses paysans et un nouveau deal agricole est possible. Dans un contexte de chômage et de précarité, il nous faut privilégier la création d’emploi et de valeur ajoutée, tout en préservant les différentes ressources. C’est dans ce but que dès le début de mon mandat j’ai réuni les acteurs régionaux de l’agriculture. Depuis, de nombreuses mesures on été prises à cet effet par le Conseil Régional, comme les aides favorisant l’installation, l’achat de matériel en commun, l’orientation et l’accompagnement des exploitations vers des systèmes durables, un plan protéines pour permettre aux exploitation d’être plus autonomes et économes, l’aide au développement des circuits courts pour une meilleure valorisation des produits ou encore l’intégration des denrées locales dans la restauration des lycées … Mais il nous faut aussi  compter sur un sursaut citoyen et une mobilisation de tous les acteurs afin que l’accès au foncier soit facilité pour les jeunes et les petites exploitations. Ceci relève en effet de l’intérêt général.»

Remonter