Décentralisation : libérer l’énergie des territoires (Tribune Reflets Déc.2012)
En 2004, l’acte II de la décentralisation a confié aux Conseils régionaux de nouvelles compétences, renforçant ainsi la capacité d’action des régions. Depuis, elles ont largement su démontrer leur aptitude dans l’exercice de ces responsabilités, que ce soit dans le domaine de la formation professionnelle, de la gestion des lycées ou dans celui des transports régionaux.
L’année 2013 est annoncée comme celle qui marquera une nouvelle étape dans le processus de décentralisation de la France. Cet acte III de la décentralisation doit être une nouvelle étape vers la régionalisation de notre pays, régionalisation que nous sommes nombreux à attendre. Elle doit permettre de créer une nouvelle architecture institutionnelle, plus efficace et équitable, qui permette de répondre aux défis de la transition écologique et sociale en s’appuyant sur des valeurs de proximité et de solidarité. L’actuelle majorité gouvernementale en avait fait, à juste titre, l’un de ses arguments de campagne. Les Régions attendent donc des actes forts.
Or, les interventions de certaines associations d’élu-es et plusieurs annonces gouvernementales nous font craindre un manque d’ambition, une frilosité face à la réforme, voire le retour d’un certain conservatisme centralisateur. Des avancées seraient en partie remises en cause, à l’exemple du transfert aux régions de la gestion pleine et entière des fonds européens de cohésion. Dans le même temps, les collectivités locales, et en tout premier lieu les régions, peinent à retrouver leur autonomie fiscale et des capacités financières dignes de leurs ambitions et des enjeux des territoires.
Ne pas marquer cette législature par un acte fort de la décentralisation, renforçant le pouvoir d’action des régions par un large transfert de compétences et de moyens d’action serait une grave erreur pour le développement futur de nos territoires. Les écologistes se mobilisent pour que cette nouvelle étape tant attendue ne soit pas un simple ravalement des compétences. La France du XXIème siècle doit sans attendre s’inscrire dans l’Europe des régions.