Campagne de France Nature Environnement
Mardi 22 février 2011
Suite au retrait d’une partie de la campagne publicitaire de France Nature Environnement sur les excès de l’agriculture industrielle, Europe Ecologie Les Verts Basse Normandie s’inquiète de la persévérance du gouvernement français à refuser de voir la réalité des problèmes et de sa passivité à mettre en place les politiques qui s’imposent. Inquiétudes renforcées par les propos du Président du Conseil régional de Bretagne Jean Yves Le Drian.
Dans ce débat, il ne s’agit en aucun cas d’opposer la profession agricole, par ailleurs dans une situation économique pour le moins catastrophique, au reste de la population. Il n’existe pas de mondes juxtaposables, chacun étant impacté par les éventuels déséquilibres des autres secteurs. Malheureusement, ce sont bien les agriculteurs, embarqués par un système lobbyiste et capitaliste qui n’a que faire de ceux-ci, qui paient les pots cassés de cette politique agricole commune et de ses impacts sur les territoires. Il est temps que des décisions politiques soient prises pour répondre aux attentes des citoyens, des consommateurs, mais aussi des petites exploitations et des jeunes qui veulent s’installer.
L’UMP localement comme nationalement, dans la droite ligne de la petite phrase de Nicolas Sarkozy: «l’écologie, ça commence à bien faire», s’entête à nier les problèmes et refuse d’envisager les corrections nécessaires. Pour Europe Ecologie-Les Verts Basse Normandie, il est surréaliste de constater que ceux qui aujourd’hui dénoncent la stigmatisation des agriculteurs, soient ceux qui portent la responsabilité de la crise agricole et environnementale.
Pour Rudy l’Orphelin, porte-parole régional d’Europe Ecologie-Les Verts, et Maire adjoint de Caen, « le gouvernement ne sort pas de la logique qui consiste à faire payer par la collectivité la pollution résultant de l’agriculture. Il ne s’agit pourtant que d’appliquer les règles européennes comme le font les autres secteurs de l’économie. Epinglé par la cour des comptes dans son rapport de février 2010, l’Etat y est accusé de préférer faire payer au contribuable 1,8 fois plus pour réparer les dégâts que ce que ce dernier aurait à payer pour les prévenir. Il est temps de prendre enfin des décisions politiques d’avenir pour nos territoires, nos emplois, notre cadre de vie, et arrêter d’être au service de l’agroalimentaire et des marchés mondiaux non rémunérateurs.»
Pour Marine LEMASSON, Conseillère Régionale de Basse-Normandie, « à l’heure où vont désormais être mis en vente les paquets de cigarettes avec des photos représentant les conséquences du tabagisme, ceci à la demande de l’Etat, cette politique à double vitesse paraît surprenante. Plutôt que censurer cette campagne, il serait judicieux que le gouvernement français mette enfin les moyens pour respecter la réglementation européenne de la directive « eaux potabilisables » du 16 juin 1975, en terme de pollution par les nitrates ou par les produits phytosanitaires, et remette en cause les pratiques agricoles durablement marquées par l’encouragement au productivisme et le choix d’une agriculture intensive. C’est pourtant tout le contraire qui est décidé quand on connaît les orientations données par l’amendement du député Marc Le Fur dans la loi de modernisation agricole. Dorénavant, il sera possible de regrouper jusqu’à 2 000 porcs charcutiers, sans être soumis à enquête publique, quand auparavant ce seuil était de 450. Si clivage il y a dans la société, c’est bien le gouvernement qui ne cesse de mettre de l’huile sur le feu par ces encouragement à un système productiviste sans limite. Nous ne pouvons que constater les dégâts écologiques, mais aussi sociaux et économiques que cela engendre.»