42 000 décès par an, en France, sont liés à la pollution. La pollution de l’air est devenue un véritable enjeu de santé publique. Même si les premières mesures ne datent pas d’hier, la pollution continue d’exister.
À Caen, c’est en 1965 qu’elles ont été lancées à l’initiative de médecins à la pouponnière de l’hôpital de Caen par l’APPA (Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique). Depuis 2000, c’est Air COM qui surveille la qualité de l’air, à Caen et dans toute la Basse-Normandie. Cette association regroupe des représentants de l’État, des industriels, des collectivités territoriales et des associations de défense de l’environnement.
En 2012, le seuil de recommandation et d’information pour les particules fines a été dépassé, dans le Calvados, de 19 à 21 jours et 33 jours à proximité des axes routiers.

“La France paye des amendes pour non-respect des normes de pollution de l’air”

Clara Osadtchy, conseillère régionale EELV, a été réélue présidente d’Air COM, en juillet dernier. Côté Caen l’a interrogée.

Quel est votre rôle au sein d’Air COM ?
En tant que présidente, j’essaie de sensibiliser les collectivités et le grand public à la pollution de l’air.

Comment mesure-t-on la qualité de l’air, à Caen ?

Grâce à des stations de mesure. Il y en a une, par exemple, au niveau du pont de Vaucelles. Ces stations mesurent la qualité de l’air en temps réel. Nous pouvons faire des prévisions dans les 12 heures à venir.

Comment se déclenchent les alertes ? 

Lorsqu’il y a un pic de pollution, l’alerte est donnée à la préfecture qui informe les médias. Eux-mêmes relayent l’information.

Il semble qu’il y ait de plus en plus d’alertes à la pollution aux fines particules. Pourquoi ?
Ce n’est pas une impression. Depuis le 1er janvier 2012, les seuils réglementaires ont été revus à la baisse au niveau national pour se rapprocher de l’Europe. Mais cela fait des années que la France paye des amendes pour non-respect des normes de pollution de l’air.

D’où vient la pollution de Caen ?
Des industries, de la circulation, des feux de bois… mais Caen et son agglomération ne sont pas les seules visées. La pollution n’a pas de frontière, celle de Caen vient aussi du bassin industriel de Rouen ou encore des Pays de l’Est.

Lorsqu’il y a des pics de pollution, des messages s’affichent sur le périphérique pour inciter les automobilistes à réduire leur vitesse, est-ce suffisant ?
Non puisqu’il s’agit d’une incitation. Seul le préfet pourrait l’obliger. D’autres mesures pourraient être mises en place, comme la gratuité des transports publics lors des alertes, par exemple.