Plénière du 24 sepetmbre 2014. Discours de politique générale de Clara Osadtchy

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Notre assemblée plénière de rentrée intervient dans un contexte de bilan des grands évènements qui ont marqué l’été, que vous avez développé et qui seront présentés tout à l’heure.

Véritable vitrine pour la Basse-Normandie, moteurs locaux pour continuer d’inscrire dans la durée sur le plan territorial d’une part la filière équine, d’autre part le tourisme de mémoire et la culture bas-normande, nous tenons ici à féliciter et remercier l’ensemble des agents, bénévoles, entreprises et acteurs locaux qui ont permis ce succès important.
La Basse-Normandie a désormais le regard tourné vers le futur et vers sa sœur et voisine haut-normande. Le Premier ministre a en effet confirmé la fusion de nos régions à l’issue des élections régionales qui auront lieu à la fin de l’année prochaine. Cette fusion, que les écologistes appellent de leurs vœux, continue de faire parler d’elle.
De leur côté, les écologistes, élus et militants normands, se sont mis en marche de travail pour s’approprier le territoire voisin, comprendre ses identités plurielles, imaginer la Normandie à l’horizon 2025 et échanger sur les grands enjeux écologiques, sociaux, économiques de notre futur territoire. Des défis, il y en aura de nombreux à relever.
Par exemple, la Normandie sera une région marquée par son caractère littoral, soumise à des pressions naturelles importantes avec la montée des eaux, alors même que le littoral génère une attractivité croissante pour de nouvelles populations et une économie de plus en plus tournée vers le tourisme. Pilote à la fois du développement économique et de la formation professionnelle, notre région aura les clés en main pour mettre en œuvre une transition économique dont nous traçons déjà ici les prémisses avec le chantier des EMR ou la politique énergétique de rénovation thermique.
Je parle ici de climat, et je voudrais dire que nous devons nous réjouir de l’ampleur inédite des mobilisations de citoyens partout dans le monde à l’occasion du sommet international pour le climat organisé il y a deux jours à New York avec les grands chefs d’Etats, dont les conclusions ont été toutefois encore une fois décevantes. Plus que jamais, les experts sont pourtant unanimes sur la situation : investir dans l’écologie, ce n’est pas faire moins d’investissements pour le reste, mais au contraire préserver nos investissements futurs : le coût de l’inaction dans la lutte contre le changement climatique depuis 2012 est estimé à 8000 milliards de dollars, selon l’Agence internationale de l’Energie.
Mais si les Etats peinent encore à l’action, les collectivités locales ont aujourd’hui encore, et ici, prouvé toute leur compétence et leur volonté pour des politiques ambitieuses permettant la sauvegarde du climat et des ressources en énergie. Ainsi, en réalisant un partenariat avec le département de la Manche pour renforcer ses compétences dans le champ de la rénovation énergétique de l’habitat et en candidatant au programme européen Elena, la Région Basse-Normandie réalise un pas supplémentaire stratégique vers la transition énergétique dans les territoires.
Nous allons donc nous atteler à l’écriture d’un nouveau projet pour le territoire normand. Mais soyons vigilants : ce travail ne doit pas être le seul fait des édiles de nos deux régions, comme le match médiatique des dernières semaines le laisserait entendre.
Dans une Normandie faite d’inégalités, où une part importante de la population vit un sentiment de relégation ; de déclassement, notre responsabilité d’élus sera de s’assurer des conditions d’une construction démocratique, ouverte, du projet régional, et de la garantie d’une proximité indispensable pour restaurer la confiance entre politiques et citoyens.
Conserver la proximité, par exemple en co-construisant les politiques publiques ;
Garantir une égalité et une cohérence des territoires, pour que les métropoles et zones urbaines ne concentrent pas tous les moyens ;
Parler de coopération entre les territoires, entre les régions, pour que la réforme territoriale ne soit pas la réforme de la mise en compétition des richesses locales.
Alors seulement, en réunissant les partenaires économiques, la société civile, d’autres débats pourront être posés, comme celui de la capitale qui occupe étrangement la première place médiatique.
Enfin, la construction de la Normandie, la fusion de nos régions, nous en sommes convaincus, doivent se faire dans l’exigence d’une  approche réaliste de nos moyens. Si la politique nationale de resserrement des moyens financiers des collectivités touche malheureusement directement leur capacité d’action, et indirectement, dans les territoires, les emplois et les investissements locaux, nous devrons être attentifs à l’efficacité de la dépense publique, à l’équité des politiques publiques et au temps long.
Ça veut dire : des investissements publics réfléchis, utiles socialement, écologiquement, et durables par leurs effets. 

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