Semaine des témoins de la bombe
Par Michel Daverat – Intervention à Lormont le 27 octobre 2012.
L’assemblée générale de l’association des vétérans des essais nucléaire (AVEN) c’est tenue à Lormont à coté de Bordeaux du 23 au 28 octobre 2012. Elle a rassemblée plusieurs centaines de victimes des essais nucléaires ou leurs familles. Elle a accueillie des délégations de l’association polynésienne Moruroa e tatou et les associations de vétérans britannique et Algérien.
Michel Daverat est intervenu en introduction des tables rondes et a apporté un message de paix, appelant à s’engager dans un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet des puissances nucléaires.
« La dissuasion nucléaire, tant soit peu qu’elle fasse peur, nous fait vivre sous la menace. Loin de nous protéger, nos arsenaux nucléaires sont devenus une cible pour les autres.
Nous sommes de plus en plus nombreux à constater que la sécurité dans le monde n’est pas assurée par la menace des armes nucléaires, mais par la fermeté de l’Organisation des Nations Unies, derrière laquelle les Etats se rangent. L’arme nucléaire reste inefficace dans la lutte contre le terrorisme, et les 20.512 bombes nucléaires engrangées par 9 nations dont la France, font courir un réel danger à l’humanité toute entière. »
L’élu régional est intervenu auprès des groupes parlementaires EELV, pour appuyer la demande de réformer de la loi Morin, pour une véritable reconnaissance et une juste indemnisation des victimes des essais nucléaires.
Mesdames et Messieurs,
Merci aux responsables de l’AVEN qui m’ont invité à participer à votre assemblée générale et qui m’ont donné la parole en ouverture de cette table ronde. Je suis conseiller régional d’Aquitaine où j’exerce une délégation au patrimoine naturel et à la biodiversité. Ce n’est pas à ce titre que je prends la parole aujourd’hui mais comme responsable politique ayant de fortes convictions contre les armes nucléaires.
Tout d’abord, je voudrais m’associer au souvenir de toutes les victimes des essais nucléaires qui sont aujourd’hui disparues. Perpétrer la mémoire est un devoir. Également, je voudrais saluer votre combat mené pour la reconnaissance du statut de victime, que vous soyez des anciens appelés, engagés, travailleurs civils ou habitants de zones contaminées, du Sahara ou de la Polynésie.
Sachez que vous pouvez compter sur le soutien des parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale de ma famille politique, dans le combat que vous menez pour réformer la loi Morin et obtenir une juste indemnisation. J’en profite pour vous présenter les excuses de Noël Mamère qui n’a pas pu répondre à votre invitation. Les contacts avec de nombreux parlementaires nous laissent à penser que ce dossier va enfin avancer, et que votre obstination de témoignage ne restera pas vaine.
Vous avez été les témoins de la bombe et de cette folle aventure. La dissuasion nucléaire, tant soit peu qu’elle fasse peur, nous fait vivre sous la menace. Loin de nous protéger, nos arsenaux nucléaires sont devenus une cible pour les autres. Nous sommes de plus en plus nombreux à constater que la sécurité dans le monde n’est pas assurée par la menace des armes nucléaires, mais par la fermeté de l’Organisation des Nations Unies, derrière laquelle les États se rangent. L’arme nucléaire reste inefficace dans la lutte contre le terrorisme, et les 20 512 bombes nucléaires engrangées par 9 nations dont la France, font courir un réel danger à l’humanité toute entière. La France possède 300 bombes nucléaires et en ces temps d’austérité budgétaire, le coût du nucléaire militaire en 2011 s’élève à 3 milliards 400 millions d’euros !
Je voudrais rappeler qu’une majorité de pays dans le monde se sont déclarés en faveur du projet de Convention d’élimination des armes nucléaires des Nations Unies. Cette convention prendrait la suite du Traité de Non Prolifération, mais la France et le Royaume-Uni y sont encore opposés à ce jour. De nombreuses personnalités, comme Stéphane Hessel, Albert Jacquard, Paul Quilès, Michel Rocard, ou encore le général Bernard Norlain, appellent aujourd’hui à l’élimination des armes nucléaires.
Il est donc urgent d’organiser enfin un grand débat public sur le sujet.
Et il est temps de s’engager dans un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet des puissances nucléaires.
Je vous remercie.
Légende photo : Michel Daverat conseiller régional EELV, au coté du Pasteur John Taroannui Doom, président du conseil œcuméniques des églises, représentant l’association Moruroa e tatou, et Bruno Barrillot, délégué au suivi des conséquences des essais nucléaires auprès du gouvernement Polynésien.