Séance plénière exceptionnelle consacrée à la réforme territoriale
Par David Grosclaude – Intervention en séance plénière du 26 janvier 2015.
Madame la ministre, Monsieur le président, mes chers collègues,
Je pensais que par cette réforme nous allions aussi parler d’Europe, je croyais qu’il fallait penser Europe ! Je le regrette mais cette dimension européenne était absente de nos débats ce matin.
Depuis quelques semaines, nous n’avons que des analyses bien hexagonales. Nous nous comparons avec d’autres régions hexagonales, à nous-mêmes ! Certes les économistes qui nous ont fait des communications ce matin sur la nouvelle région avaient reçu une commande, donc ce n’est pas leur faute.
Mais qu’allons faire avec nos régions à taille prétendument européenne. Rien ne va changer. Le rapport reste quasiment le même entre nos régions et celles de nos voisins.
Une fois rassemblées nos budgets respectifs (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes), cela ne fait malgré tout que la moitié de celui de nos voisins aragonais : 5,25 milliards d’euros pour 1,3 millions d’habitants soit le quart de notre future région. Ce sont des chiffres connus mais il faut les rappeler.
Je pourrais prendre d’autres exemples.
Très ambitieuse au départ dans les annonces, la réforme nous propose un bien maigre résultat. Et pour les régionalistes comme moi c’est très décevant.
Je ne parlerai pas de la simplification que l’on avait promise aux citoyens. Qui pourrait prétendre que cette réforme rendra les choses plus claires ? Personne ! D’ailleurs demandez dans la rue et vous entendrez dire : « cela ne change rien » !
Je ne reviendrai pas sur le péché originel qui a consisté à parler du cadre avant de parler de ce que l’on devait mettre à l’intérieur. Nous voilà avec l’Aquitaine d’Aliénor ! Mais sans Aliénor ! Nous voilà avec l’Aquitaine d’Aliénor mais avec un pouvoir central qui ne lâche rien !
Nous voici donc avec de nouvelles cartes. Nous voici affairés à des additions de populations, de kilomètres de voie ferrée, de lycées, de budgets, de politiques, de règlements d’interventions… Bientôt nous jouerons à chercher un nom…
Enfin une question me permettra de terminer mon propos. Je profite de la présence de la ministre pour la lui poser :
Que va faire l’État ? Quelles réformes l’État va-t-il s’imposer pour s’adapter ? Comment va-t-il prouver qu’il fait confiance aux Régions ? Nous savons qu’il ne nous accordera aucune fiscalité supplémentaire. Va-t-il nous dire que ce qu’il nous impose est trop difficile à faire pour lui ? Combien d’académies dans notre région par exemple ? Une, deux, trois ? Une pour Bordeaux, une pour Limoges et une pour Poitiers ? A quel niveau l’État est-il capable de s’engager pour réformer les circonscriptions administratives dans lesquelles il agit ? Nous touchons là à la question de la simplification et à la question des coûts.
Je vous remercie.