Jean-Marc Ayrault à Lacq : enfin plus de transparence et d’information sur l’industrie chimique en Béarn ?
Le premier ministre sera donc en Béarn le 22 novembre pour saluer la reconversion du bassin de Lacq.
L’idée de valoriser le gaz de Lacq sur place est une idée ancienne. Beaucoup de voix s’élevaient il y a de nombreuses années pour que le Béarn bénéficie d’une juste répartition de la richesse. Nous sommes loin du compte. On peut légitimement regretter que ce qui a été réinvesti en Béarn ne soit qu’une très infime partie des bénéfices qui ont été tirés du sous-sol.
De cette aventure de Lacq on dit que le Béarn aurait acquis une « culture du risque » qui attire aujourd’hui des activités liées à la chimie. Il y aurait chez nous une « acceptabilité » du risque industriel.
Il n’y a pas plus de « culture du risque » en Béarn aujourd’hui qu’hier. Une culture ça se construit. En fait il y a un manque d’information et un manque de concertation. La présence de sites classés Seveso en nombre nécessiterait une information et une sensibilisation du public bien plus importante que ce que l’on connait à ce jour.
Des informations diffusées par des associations montrent que l’histoire se répète. Si l’on veut que la « reconversion » se fasse avec les Béarnais il faut arrêter de penser que les populations ne peuvent pas comprendre, qu’elles n’auraient pas les connaissances nécessaires.
Qu’en est-il de la pollution par le tétrachlorure de carbone ? Qu’en est-il des nanoparticules ? Comment deux wagons de chlore peuvent-ils dérailler sans provoquer plus d’émotion et d’information en direction des populations voisines ?
Les emplois qui sont maintenus aujourd’hui le sont aussi grâce à de l’argent public alors que des cadeaux ont été faits à certaines entreprises comme Total, exonérée de la TGAP (taxe qu’elle aurait dû payer sur les réinjections de produits dans le sous-sol béarnais).
Loin de nous l’idée de refuser par principe l’industrie chimique. Mais elle doit et peut être propre. Il faut de la transparence. Il faut y mettre les moyens. Il faut en avoir la volonté. Des emplois, c’est précieux en temps de crise. Cela mérite donc encore plus d’attention et plus de démocratie.
Alice Leiciaguéçahar, conseillère régionale.
David Grosclaude, conseiller délégué aux langues et cultures régionales.
Bernard Péré, Président du groupe EE-LV au Conseil régional d’Aquitaine.