Intervention sur le contrat de partenariat avec SNECMA Propulsion Solide au Haillan

Par Monique De Marco – Intervention en séance plénière du 20 décembre 2010

Monsieur le Président, mes cher/es collègues,

Je souhaiterais faire une intervention générale sur ce dossier mais aussi en même temps sur deux autres qui nous paraissent assez semblables, à savoir :

– le dossier n° 8 concernant l’accompagnement des restructurations de l’industrie de la défense avec un plan de redynamisation à Dax

– le dossier n° 9 projet de l’Aérocampus de Latresne.

Nous nous félicitons que la Région s’implique dans la reconversion des entreprises de l’industrie de la défense vers le secteur civil. La restructuration de l’industrie de la défense par le gouvernement touche en effet durement beaucoup d’entreprises de notre région et il serait regrettable qu’une fois de plus ce soient les salariés de ces entreprises qui paient les pots cassés.

Néanmoins, le groupe Europe Écologie – Les Verts se montre très réservé quant aux catégories de secteurs d’activités privilégiés pour cette reconversion et notamment le secteur de l’aéronautique. Investir massivement dans ce secteur risque dans quelques années d’amener de gros désappointements car le transport aérien est l’un des modes de transport le plus générateur de gaz à effet de serre et le plus polluant.

Tôt ou tard, le renchérissement du prix carburants fossiles et la nécessité d’une taxe carbone sur le kérosène, seront inévitables.

En effet, le kérosène des avions est le seul carburant au monde à ne pas être soumis à une taxe, et les émissions de GES de l’aéronautique ne sont pas concernées pour le moment par le protocole de Kyoto.

Tôt ou tard, tous ces facteurs se conjugueront et dans un proche avenir, le secteur aéronautique traversera alors une crise grave que nous devons anticiper dès maintenant en tant que responsables politiques. Certes, des avions voleront toujours dans le futur et il y a besoin d’en faire la maintenance et d’en construire de nouveaux, mais la sobriété énergétique devra être de mise, lutte contre le réchauffement climatique oblige.

Aussi, ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier. La restructuration de l’industrie de la défense doit d’abord prioritairement se tourner vers les industries vertes, des industries véritablement d’avenir et d’utilité sociétale. Des milliers d’emplois seront ainsi préservés et pérennisés beaucoup mieux que dans des secteurs apparaissant aujourd’hui prestigieux mais qui risquent de connaître le même sort que l’industrie de la sidérurgie et de la métallurgie chez nous.

Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons sur ces trois délibérations.

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