Intervention relative au protocole d’accord avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI)

Par Peggy Kançal. Intervention en séance plénière du 22 octobre 2012


Monsieur le Président, mes chers collègues,

Ce fonds de la BEI, abondé par des banques régionales, est l’outil structurant principal de notre politique régionale climat air énergie, parce qu’il va rendre possible la concrétisation de centaines ou milliers de projets en faveur de la transition écologique de l’Aquitaine (maitrise des consommations, rénovation énergétique des bâtiments et développement des énergies renouvelables).

Au-delà des moyens financiers générés au service des acteurs et des projets aquitains, c’est un message très positif que la Région Aquitaine envoie vers le monde bancaire, qui fait aujourd’hui défaut en France malheureusement sur le financement des projets industriels, de l’innovation en général et plus particulièrement de l’économie verte : la réalité vécue par les PME-PMI-ETI du secteur des énergies renouvelables, qui ont été écrasées par la politique gouvernementale précédente, est qu’ils parviennent partout ailleurs dans le monde à trouver des partenaires bancaires privés pour développer leurs projets (éoliens, solaires, méthanisation, géothermie,…) comme l’a démontré récemment l’étude économique publiée par le groupe HSBC, sauf en France, du fait de la frilosité persistante des banques à financer ce type de projets, du fait du risque présupposé. Or, qu’une Région comme la nôtre engage ce fonds – en cohérence complète avec les objectifs du paquet énergie climat européen et avec les derniers avis adoptés par le Comité des Régions (stratégie Energy 2050) – vient délivrer un message de confiance, de conviction que l’économie verte ou « bas carbone », selon la terminologie européenne, constitue les filières industrielles d’avenir, de création de richesses environnementales et sociales, et donc à ce titre un marché en plein essor, avec un niveau de risque tout à fait limité et acceptable.

La proposition que je formule est de pouvoir, grâce aux instances de gestion du fonds (comité de pilotage mentionné page 20)

  • Mesurer, au fil des années, la contribution des différents outils du fonds au financement de projets démonstrateurs, de projets clés en terme de production d’énergie verte, et donc une contribution très significative à l’atteinte de nos objectifs énergétiques régionaux ;

  • Estimer les impacts socio-économiques de consolidation, de développement du tissu économique régional autour de l’économie verte (nombre d’entreprises créées/consolidés/nouveaux, projets interclusters générés, construction de filières, comme celle des éco matériaux biosourcés par exemple, opportunités de formation etc)

Ainsi nous aurions des indicateurs précieux sur la dynamique de croissance du secteur de l’économie verte en Aquitaine – que nous pourrions comparer à d’autres filières d’activités : au plan national et européen, des études économiques rassemblées par le CLER (Comité de Liaison des Energies Renouvelables) ont déjà pu révéler que les énergies renouvelables sont bien plus intensives en emplois que la filière électronucléaire par exemple (trois fois plus d’emplois créés en moyenne), mais nous avons besoin données spécifiques sur la situation aquitaine. Il me semble que la mise en œuvre de ce fonds, qui constitue un levier financier exceptionnel, est l’occasion de se doter d’un tel outil de pilotage.

Je vous remercie.

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