Intervention relative au contrat d’Objectifs et de Moyens TV7-TVPI
Par David Grosclaude – Intervention en séance plenière du 27 juin 2011
Ce dossier est très symptomatique de la situation de l’audiovisuel en France.
Nous avons le système le plus centralisé qui soit et nous vivons en quelque sorte une misère médiatique, particulièrement quand on nous compare à nos premiers voisins de l’autre côté des Pyrénées, mais aussi quand on nous compare à la plupart des pays d’Europe.
Nous sommes pauvres en télévisions et quand nous pourrions enrichir l’offre, nous sommes victimes du système centralisé qui capte de façon tout à fait contestable les évolutions techniques, comme la télévision numérique par exemple.
On aurait pu profiter de cela pour permettre la naissance de télévisions régionales viables et de service public. On a fait le contraire et on continue de la faire.
Autant vous dire, mes chers collègues, que donner le droit aux collectivités de faire des Contrats d’Objectifs et de Moyens pour le développement de programmes de télévision régionale, est, de mon point de vue, très en dessous de ce qu’il faudrait faire. Mais faudrait-il encore que notre collectivité ait les moyens —économiques et politiques— de faire plus.
C’est en cela que nous plaidons pour à la mise en place de télévisions publiques régionales au sens plein du mot.
Reste à discuter de quelle façon, si ce sera de l’interrégional ou pas, reste à discuter de qui peut et qui doit piloter la chose. Mais à l’heure où des incertitudes pèsent sur le service public « en région », il serait temps de penser à un système qui permettrait de voir émerger enfin de vrais télévisions publiques régionales.
Sans doute faut-il penser à répartir la redevance audiovisuelle de façon à pouvoir créer des télévisions publiques hors Paris et indépendantes.
Nous n’en sommes pas encore là et donc il nous faut compenser les manques. Il faut essayer d’enrichir le paysage audiovisuel régional avec les moyens du bord et sans attendre que le système audiovisuel français hypercentralisé soit réformé, même s’il y a urgence en la matière.
Nous avons donc participé aux travaux du comité de suivi et nous y avons fait plusieurs remarques et plusieurs propositions.
- Nous avons appuyé les demandes des producteurs aquitains afin qu’ils soient associés encore plus à la réalisation des programmes des télévisions privées qui seront concernées par le COM. Et nous serons vigilants sur ce point.
- Nous avons demandé la prise en compte de notre politique linguistique avec une présence assurée de l’occitan et du basque : et pas de façon homéopathique. Il faut que ce soit une présence significative, de qualité professionnelle.
- Nous serons attentifs au fait que l’aide de la Région sera l’occasion d’une amélioration de la qualité générale des programmes des bénéficiaires du COM.
Nous sommes heureux que le comité de suivi ait été unanime sur l’ensemble de ces points et qu’il ait pris la décision de voir régulièrement comment est appliqué le COM par des réunions régulières avec TV7-TVPI tout au long de l’année.
La somme engagée n’est pas négligeable et donc cela nous oblige à être attentifs.