Intervention relative à la feuille de route régionale « Chimie verte et biocarburants » – Orientation 2014-2016
Par Bernard Péré – Intervention en séance plénière du 16 décembre 2013
Chères collègues, chers collègues,
La feuille de route qui nous est présentée là a le mérite de bien poser la globalité de la démarche et la nécessité de prendre en compte différents paramètres qui peuvent s’avérer difficile à concilier : les arbitrages entre les objectifs de développement économique et la prise en compte des impératifs du développement durable. Ils peuvent être divergents si on ne balise pas la mise en œuvre de cette voie prometteuse.
La définition d’une stratégie régionale dans ce domaine implique une compréhension globale d’un système complexe : de l’amont à l’aval il faut bien intégrer le cycle de vie.
La substitution du pétrole en faveur d’une chimie du végétal représente à priori une piste intéressante. La mobilisation de la biomasse est cependant moins importante que pour les biocarburants.
Le premier écueil à éviter est la sécurisation des approvisionnements qui ne doit pas impacter la production alimentaire. Par ailleurs l’importation de biomasse est à exclure, il faut au contraire, comme il écrit ici, rapprocher au mieux le traitement chimique des sources de biomasse (bilan énergétique oblige).
De même, les industrialisations des procédés et prétraitements devront se faire à proximité des gisements. Sans oublier que la recherche de procédés économes et efficients est également essentielle.
La forêt et l’agriculture sont ici en première ligne : j’ajoute un point important, sous entendu mais pas explicitement exposé dans la feuille de route, c’est le rôle important des résidus de récoltes que l’on doit laisser au sol (ou utilisés pour la production de fumier, compost) afin de préserver l’enrichissement en carbone du sol agricole et forestier. Rappelons que la matière organique est un facteur essentiel de fertilité (nous en avons perdu les 3/4 depuis 70 ans), or le problème est moins sensible pour la forêt … que pour l’agriculture.
Puisqu’un comité de pilotage doit être mis en place, je demande qu’un/e élu/e écologiste y siège afin d’y apporter son expertise.
Je vous remercie.