Centrale Nucléaire de Braud-Saint-Louis, de la poudre aux yeux comme cure de jouvence
A l’heure des atermoiements du gouvernement pour annoncer la fermeture programmée de la centrale de Fessenheim, alors que d’importants travaux ont été engagés pour une mise aux normes post-Fukushima, son homologue du Blayais subit le même sort, avec de lourds investissements destinés à changer les générateurs de vapeur.
Certes, la centrale de Braud-St-Louis n’a pas bénéficié pendant la campagne présidentielle d’une promesse électorale de fermeture, alors qu’elle est issue de la même génération que Fessenheim, mais ces investissements destinés à prolonger la vie de la centrale de 30 ans ne présagent rien de bon en matière de virage énergétique, et de sécurité. En effet, quand bien même certains éléments d’une centrale peuvent être changés, cela n’est pas le cas pour d’autres, comme les enceintes de confinement ou les cuves des réacteurs car ils sont soumis à une trop forte radioactivité. Ces éléments pourront-ils conserver leur efficacité pendant encore plusieurs dizaines d’années ? Sans compter le coût que représentent ces « cures de jouvence » alors que les filières d’énergie renouvelables françaises peinent à se développer et que 90% des crédits de recherche alloués aux énergies vont au nucléaire.
Devant cet aveuglement, Europe Ecologie – Les Verts réitère sa demande pour que le périmètre particulier d’intervention datant des années 1980 soit revu et intègre la communauté urbaine de Bordeaux.
A cette même demande faite il y a un an, l’ancien Préfet avait évoqué la possibilité de créer une zone de surveillance renforcée allant jusqu’à 30 à 40km autour de la centrale. Cette zone consisterait à mesurer la radioactivité dans l’environnement et à prendre des arrêtés adaptés.
Même si personne n’est à l’abri en cas d’accident nucléaire, le peu que l’on puisse faire doit être prévu. Aussi, nous invitons Monsieur le Préfet à aller au bout de la démarche initiée par son prédécesseur. Etant entendu qu’il s’agit d’une mesure transitoire en attendant que soit programmée la fermeture définitive de la centrale de Braud-St-Louis. Nous rappelons que la Communauté Urbaine de Bordeaux avait voté une motion en ce sens et demandé à ce que le processus visant à prolonger sa durée de vie soit abandonné.
Monique de Marco, Présidente du groupe Europe Ecologie – Les Verts du Conseil Régional d’Aquitaine
Les Elus Europe Ecologie – Les Verts de la Communauté Urbaine de Bordeaux : Gérard Chausset, Clément Rossignol, Laure Curvale, Pierre Hurmic, Marie-Claude Noël, Frédéric Danjon, Bruno Asseray, Isabelle Haye, Franck Joandet
Stéphane Saubusse, Secrétaire Régional d’Europe Ecologie – Les Verts