La CRIIRAD diffuse en temps réel des informations sur les pollutions radioactives (air, eau, aliments) suite à l'accident nucléaire au Japon.

SYNTHESE DU 20 MARS

Ce dimanche matin 20 mars, plusieurs médias français se sont fait l’écho d’informations selon lesquelles « des traces de radioactivité ont été mesurées dans certains produits alimentaires provenant de villes proches de la centrale de Fukushima Daiichi ». Les niveaux de contaminations seraient sans danger. Ces informations sont erronées.

Des résultats d’analyses sur les denrées alimentaires sont enfin disponibles (les denrées type épinards ou salades reçoivent des dépôts radioactifs depuis plus d’une semaine). Bien qu’ils restent très (trop !) parcellaires, ils attestent toutefois de l’importance des dépôts radioactifs.

- Des niveaux de contamination très élevés – et non pas des traces de radioactivité – ont été mesurés dans des épinards : de 6 100 Bq/kg à 15 020 Bq/kg pour l’iode 131, avec une moyenne de 10 450 Bq/kg.

- Les lieux de prélèvements ne sont pas situés dans des villes proches de la centrale de Fukushima Daiichi : il s’agit de 7 villes de la Préfecture d’IBARAKI (voir la carte de localisation sur le site CRIIRAD) situées à 100 km environ au sud de la centrale.

- Il suffit qu’un enfant de 5 ans ingère 10 000 Bq d’iode 131 pour qu’il atteigne la limite annuelle maximale admissible de 1 mSv. Pour les enfants de moins de 2 ans, la limite de dose est atteinte avec l’ingestion d’environ 5 500 Bq (soit une activité nettement inférieure à celle contenue dans les épinards de la préfecture d’Ibaraki).

- Les aliments contaminés (produits à risque comme les légumes à feuille, le lait et les fromages frais) doivent être retirés de la consommation. Ils ne sont pas "sans danger". Bien sûr, il ne s'agit pas de fortes doses de rayonnements et de risque immédiat. Rien à voir avec les niveaux d'exposition des équipes qui interviennent sur la centrale de Fukushima. Il n'en demeure pas moins que des mesures de protection sont indispensables : la contamination du fait de l'ingestion d'aliments contaminés s'ajoute à l'inhalation de gaz et d'aérosols radioactifs et à l'irradiation par les panaches radioactifs et par les dépôts au sol.

Voir le détail sur le site de la CRIIRAD.