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Hydrocarbures.. où en est-on ?

Fiche énergie :

ENERGIES FOSSILES : HYDROCARBURES

Rédacteur : Alain MALLET Date de mise à jour : Décembre 2002

1- SITUATION ACTUELLE :

On assimile PETROLE et GAZ NATUREL au terme d’HYDROCARBURES sont essentiellement formés d’HYDROGENE et de CARBONE.

Energie fossile NON RENOUVELABLE présente sous forme d’accumulations dans les sédiments en sous-sol sur les continents ou sous la mer.

Dernier gisement important mis en production en 2002 : GIRASOL au large de l’ANGOLA avec une profondeur d’eau supérieure à 1300 m. Une telle mise en production implique des conditions de genèse et de production en limite de processus.

90% des hydrocarbures existants ont été découverts.

Leur pouvoir calorifique élevé a conduit à les utiliser principalement comme source énergie.

1 tonne de PETROLE = 1000 m3 de gaz = 1.5 tonne de charbon Cette équivalence permet d’exprimer les réserves combustibles en T.E.P. (Tonne Equivalent Pétrole)

Les combustibles fossiles couvrent aujourd’hui plus de 85% des besoins énergétiques mondiaux :

Pétrole 40% Gaz naturel 23% Charbon 22%

Nucléaire et hydroélectrique 7% chacune

Solaire- géothermie éolien bois ou biomasse 1%

Réserves Mondiales

Prolifération de qualificatifs : Flou entretenu en partie intentionnel permettant aux PRODUCTEURS et aux SOCIETES de brouiller les chiffres à des fins politiques et commerciales.

Le chiffre le plus exact est celui des RESERVES EN PLACE.

Le chiffre utile est celui des RESERVES RECUPERABLES ou PRODUCTIBLES déduit du précèdent à l’aide du COEFFICIENT DE RECUPERATION . Il dépend de l’état des techniques d’exploitation , de la nature du gisement et du contexte économique au sens large.

L’expérience montre qu’il est d’environ 30 à 35% pour le pétrole et de 80% pour le gaz et qu’il variera peu.

PETROLE Réserves productibles au 1er janvier 2002 (Comité Professionnel du Pétrole) 140 730 million des tonnes soit 44 années de production au rythme de consommation actuel chiffre reste stable par rapport à l’année 2000

La part des pays de l’O.P.E.P. a augmenté et est de 80%

L’ARABIE SAOUDITE représente plus du quart du total

L’IRAK 11 %, l’AMERIQUE DU NORD 2.6%, l’EUROPE OCCIDENTALE 1.7%

GAZ NATUREL

Pas de statistiques aussi précises que sur le pétrole Un rapport très complet mais conteste Global Naturel Gas Prospectives a été publié par International Gas Union en octobre 2000 pour KYOTO. Les réserves de gaz naturel conventionnel représenteraient 70 années de production au rythme actuel pour un total d’environ 150 000 milliards de m3

40% des réserves sont au Moyen-Oorient dont 16% en IRAN et au moins 30% dans l’ex -URSS. Le reste est assez dispersé.

HYDROCARBURES NON CONVENTIONNELS On regroupe sous ce terme des Hydrocarbures dont l’existence est démontrée mais qui pour des raisons technologiques et économiques n’ont pas été exploités.

Les hydrates de gaz

Le service géologique américain a récemment estime la quantité de méthane présent sous forme d’HYDRATE dans les fonds sous marins et les sols gelés arctiques à 2 fois le volume équivalent de METHANE des réserves prouvées de charbon, pétrole et gaz réunis.

Cette évaluation est probablement optimiste et la présence d’ACCUMULATIONS importantes exploitables et rentables reste à démontrer . Par contre leur déstabilisation thermique due à l’effet de serre en libérant de grandes quantités de METHANE pourrait jouer un rôle fondamental, déjà prouve au cours des 60 000 dernières années, sur l’évolution des climats.

Les gaz dans les aquifères et les sédiments sous compactés Là aussi, des quantités considérables ont été avancées, surtout aux Etats-Unis et en ex URSS. Elles ne paraissent pas devoir jouer un rôle important dans le futur et ne sont plus comptabilisées.

Le méthane de houille (C.B.M. Coalbed Méthane)

La présence et la production de méthane à partir des accumulations de charbon est possible et incontestable. toutes les grandes sociétés pétrolières ont étudié le sujet. Elle restera peu importante compte tenu des conditions d’exploitation.

Sables et schistes bitumineux

Les SABLES BITUMINEUX souvent associes à de l’huile lourde sont en surface ou proches de la surface : leur exploitation relativement aisée est grosse consommatrice d’énergie et polluante.

Elle n’a pu jusqu’à présent être effectuée dans des conditions satisfaisantes mais un prix du pétrole relativement élevé permettra de le faire. Les réserves potentiellement récupérables du Canada et du Venezuela sont équivalentes aux réserves de pétrole du Moyen Orient.

LES SCHISTES BITUMINEUX

Présents un peu partout sur la planète et surtout aux Etats-Unis , ils doivent être fortement chauffes et donnent peu d’hydrocarbures mais leur volume est considérable. Exploitation consommatrice d’energie et polluante.

2- ANALYSE CRITIQUE

-  PETROLE Au rythme de consommation actuelle , la ressource est épuisée dans 44 ans. Ce n’est évidemment pas ainsi que les choses vont se passer.

1- La ressource est surévaluée Le chiffre officiel fourni est la compilation sans vérification des chiffres donnés par les producteurs. Les pays de l’O.P.E.P. (80% du pétrole restant ) dont les quotas de production sont fixés en fonction de leurs réserves ont tout intérêt à gonfler leurs chiffres.

2- Une estimation technique faite par des cabinets spécialisés avec des données obtenues par "scouting" (espionnage industriel) est beaucoup plus réaliste.

Ces experts mettent l’accent sur la notion de PIC MAXIMUM DE PRODUCTION qui est atteint lorsque l’on a produit la moitié des RESERVES MONDIALES RECUPERABLES

Ce pic est atteint :

-  en 2010 pour les plus pessimistes (par ailleurs les plus compétents)

-  en 2020 pour les plus optimistes.

Ils sont par contre d’accord pour prévoir une forte augmentation des prix à l’approche de ce pic.

3- On prévoit une augmentation de la demande de 50% d’ici à 2020.

4- Contrairement à ce qui est souvent dit, la marge d’amélioration de la récupération est pratiquement nulle.

-  GAZ NATUREL 1- Le chiffre souvent avancé de 1 siècle de réserves fait l’amalgame entre gaz conventionnel et gaz non conventionnel.

2- Le chiffre officiel est de 70 ans au rythme actuel.

3- Les estimations TECHNIQUES des experts font état d’un PIC MAXIMUM DE PRODUCTION dès 2030.

4- On peut par contre être optimiste pour le gaz car compte tenu des conditions de mise en production et de transport plus délicates et onéreuses que le pétrole, les sociétés ont eu tendance à minimiser certaines découvertes voire à les occulter !

SYNTHESE

Une fois atteint le PIC MAXIMUM de la courbe de production du pétrole vers 2010, on assistera à une envolée durable des prix du pétrole brut.

Le contexte deviendra alors favorable à une plus forte utilisation du gaz naturel surtout comme carburant et comme combustible car ce sera la solution la plus simple, la plus rapide et la moins polluante.

La pétrochimie se tournera vers les sables bitumineux et le charbon mais elle aura à résoudre le problème de la pollution. On comprend mieux les réticences des Etats-Unis à s’engager sur toute réduction des émissions polluantes lorsqu’on sait que les plus grosses réserves de charbon, de sables bitumineux et de schistes bitumineux sont en Amérique.

3- POSITION DES VERTS

-  La fin des hydrocarbures est proche et leur impact sur l’effet de serre un réalité.

Le contexte politique induit par leur concentration au Moyen Orient peut être un accélérateur de crise .

L’Europe doit prendre conscience que les Etats-Unis ne joue pas le même jeu qu’elle : ils possèdent apparemment tous les atouts mais il y a un arbitre : le CLIMAT et il peut siffler à tout moment ; avant même que soient mobilisées les énormes réserves énergétiques et polluantes qu’ils possèdent.

Il faut donc faire vite et prendre dès maintenant les mesures qui permettront de s’adapter aux nouvelles conditions.

En l’absence de VOLONTE POLITIQUE et d’incitation financières fortes pour promouvoir la MAITRISE DE L’ENERGIE et les ENERGIES RENOUVELABLES, il faut :

1 - s’opposer à toute orientation et décision confortant l’option NUCLEAIRE qui sera mise en avant, surtout en FRANCE, comme étant la solution miracle.

2- promouvoir l’utilisation du G.N.V. ( gaz naturel pour véhicules) pour les transports (40% de la pollution et de la consommation d’hydrocarbures). Le G.N.V est le moins polluant et le plus abondant des hydrocarbures.

Les mesures réglementaires et les infrastructures existent déjà pour équiper rapidement les flottes des collectivités locales, administrations et entreprises pour ensuite passer grâce à des mesures européennes à l’équipement de tous les poids lourds.

3- promouvoir les ECONOMIES ENERGIES qui peuvent permettre de gagner jusqu’à 30% des besoins énergétiques (voir scénario vert pou la FRANCE Alain DORANGE commission ENERGIE)

Ces mesures sont acceptables par les individus car elles ne bouleversent pas leur mode de vie. Elles permettront d’habituer les esprits et les comportements à des changements plus fondamentaux qui seront inévitables.


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