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Kit Municipal

Dans le cadre de la prochain échéances des municipales, la commission culture propose un kit « pratique » permettant à l’ensemble des candidats de faire valoir nos propositions et notre méthodologie.

Ce document regroupe également deux annexes (sous forme de partage d’expérience) : un résumé de l’atelier sur cette thématique qui s’est déroulé lors des dernières Journées d’Eté de Quimper et une note programmatique des Verts Paris.

D’abord deux préalables centraux, liés aux fondamentaux des Verts :

1) L’éco-système culturel :

Comme pour le reste, nous envisageons le travail autour de la culture comme un “éco-système” intelligent (beaucoup plus qu’une filière professionnelle).

Un(e) artiste comme un(e) opérateur(rice) n’est pas suspendu dans le vide, elle/il est relié(e) en amont comme en aval à une chaîne de travail et d’activités qu’il est indispensable de prendre en compte et d’optimiser dans tout énoncé de politique culturelle.

“Quand on touche ici, ça bouge là”, ou comment refuser de traiter en vertical chaque corporation, chaque segment de la population, chaque circuit économique. Plus on est dans la proximité, plus cette vision intégrée (horizontale) est incontournable, et préalable.

Economie sociale et solidaire de la Culture, autonomie Accès, visibilité, respect et statuts pour chaque élément de la chaîne Optimisation, adéquation, dépenses raisonnables Un dialogue public/privé exemplaire Trans-sectoriel, intersticiel, contribuant à l’architecture générale

2) la co-construction :

Changer le flux du haut (les experts ministériels) vers le bas, du centre (le prestige culturel national) vers les périphéries (le niveau culturel des populations), des “grands artistes prescripteurs” vers les amateurs et vers les publics.

Prévoir des espaces et des temps pour associer les populations à la définition et à la gestion des politiques culturelles locales. Les espaces des “cultures de tous” plutôt que les terminaux de consommation de “la Culture pour tous”....

Droits culturels de chaque individu Démocratie participative Evaluation artistique Choix budgétaire(s) Spécificités et universalité

Conséquemment, six axes à mettre en œuvre nous paraissent en pleine mutation, mal abordés par les autres partis, et inter-dépendants :

1) Premier axe :

Une prise en compte sérieuse, complète et intégrée de toutes les pratiques artistiques ou culturelles des citoyens (éducation artistique, pratiques amateurs, ateliers “professionels-amateurs”, l’art en milieu scolaire ou en entreprises, etc...).

2) Deuxième axe :

Tout ce qui concerne l’articulation “création/innovation/diffusion”. Justifier sans ambigüité le soutien public à la création, l’objectif de la création, le partage de la création. Associer et responsabiliser les citoyens au processus de soutien à la création, de la manière la plus directe possible.

3) Troisième axe :

Une révision des cahiers des charges des établissements sur l’articulation “équipements-équipes”. Pas d’aménagement du territoire sans acteurs de l’aménagement. Des nouveaux lieux, certes, mais pour les confier à qui, et pour faire quoi ?

4) Quatrième axe :

Une vision rénovée et intégrée du patrimoine, du tourisme, du dialogue inter-culturel, sans sous-entendus conservatistes, communautaristes ou marchands, sans appauvrissement, sans “ré-écriture de l’Histoire”. Le contemporain, c’est le patrimoine de demain. Et nous sommes tous des “touristes culturels”...

5) Cinquième axe :

Un programme intégré de relations extérieures (et pas seulement internationales) mêlant l’intra-régional, l’inter-collectivités, l’international, la coopération décentralisée. Plus de jumelages, des compagnonnages. Plus de relations pyramidales bi-latérales, du multi-latéral partout et tout le temps, ici et là-bas.

6) Sixième axe :

La création de plate-formes permanentes et “optimisantes” d’échanges “inter-directions” au sein de la collectivité, autour du fait culturel (on affirme qu’il est dans toutes les sections des collectivités...). Difficile, mais incontournable...

Il va de soi que ces axes ne sont pas mentionnés dans un ordre d’importance, d’autant que leur “tricotage” intelligent est la clef de la réussite des futurs élus.

ANNEXE 1

Août 2007 - Journées d’Eté

Mise en perspectives des politiques culturelles pour les élections municipales de 2008

Deux rencontres, à Coutances en 2006 et à Marseille en 2007, ont dores et déjà permis d’échanger sur les projets et les politiques culturelles portés ou soutenus par des militant(e)s et des élu(e)s Vert(e)s, sous le mandat municipal en cours. Certains groupes locaux ont déjà construit des propositions de programmes, notamment dans certaines grandes villes (Paris, Bordeaux, ...).

Les situations municipales sont très hétérogènes : villes régionales regroupant des équipements de centralité, villes périphériques, bourgs centres éloignés de grands centres urbains, villages ruraux, ... Les histoires sociales et culturelles des territoires sont aussi toutes singulières.

Objectifs de la réunion de Quimper :

échanger sur les méthodes d’élaboration de programmes choisir des axes programmatiques communs pour une meilleure communication locale et nationale

partager des expériences réussies (et les échecs) et constituer une démarche collaborative entre Verts (centre ressources, bibliographies, personnes relais, fiches expériences) organiser les liens entre les personnes responsables de l’élaboration et de l’animation des programmes électoraux sur la culture - rôle de la commission

Partager un bilan et en tirer des enseignements

Il est indispensable de passer par une phase d’évaluation AVANT de construire des propositions. Des diagnostics Verts existent dans certaines communes - Paris, Bordeaux, Lyon, Evry - et peuvent inspirer une démarche pour conduire un bilan dans le domaine culturel. Par exemple, la méthode de tableaux forces/faiblesses, organisée autour de sujets génériques - lieux, offres artistiques et culturelles, territoires, populations, gouvernance, communication - permet d’organiser un diagnostic simplifié et partageable.

Il faut veiller à la plus grande objectivité et éviter les autosatisfactions comme les critiques stériles ; il est donc préférable de conduire le diagnostic à plusieurs (élus et non élus, profanes et professionnels de la culture).

Plusieurs éléments d’évaluation sont ressortis lors des RDVs de Coutances et de Marseille.

préciser les périmètres d’intervention sur « les affaires culturelles » de votre Collectivité Territoriale (patrimoine, tourisme, jeunesse, animations de toutes sortes, citoyenneté...) et les organigrammes de travail connaître les responsabilités exercées par la commune, l’intercommunalité et les autres collectivités publiques (quels transferts de compétences ont déjà eu lieu ?), identifier les niveaux de financement repérer des plans de mandats, des programmes ou des feuilles de route élaborés par des services, des professionnels ou des élus en 2001 et évaluer les réalisations construire une cartographie des équipements, des lieux et des équipes artistiques, culturels et patrimoniaux identifier les réseaux d’acteurs professionnels ou amateurs analyser les rendus des medias (au sens large, presse, radios, TVs, gratuits...) des 6 dernières années et repérer les points d’accroche (conflits, réussites, débats...) partager le bilan avec les acteurs culturels locaux et l’amender.

Construire des perspectives

La commission nationale Culture des Verts a travaillé sur de nombreux sujets depuis 2001 : décentralisation culturelle, culture(s) et territoires, économie du spectacle vivant, Europe et culture, diversité culturelle, emplois culturels et tiers secteur, loi cadre pour l’audiovisuel, droits d’auteurs ...

Le bilan 2003-2007 est retracé par Hervé Pérard pendant l’AG de la commission lors des journées d’été. De nombreuses publications thématiques (projets de loi, déclarations, livre vert, fiches programmatiques, communiqués de presse...) sont en ligne sur le site de la commission : http://comm.cultures.lesverts.fr/ ainsi que le téléchargement de la plaquette culture (48 pages) : http://www.lesverts.fr/article.php3 ?id_article=668. La commission a ainsi constitué le début d’un centre de ressources sur les positions Vertes sur la culture.

Chaque situation municipale est spécifique et oblige chaque groupe local à constituer un programme approprié. Il serait peu pertinent de décliner un programme municipal Vert universel.

Il est cependant possible de se référer à des valeurs et à une démarche générique communes qui auraient l’avantage de pouvoir communiquer sur un programme municipal aux échelles régionale et nationale, en se différenciant des partis socialiste et communiste, trop souvent référents sur la culture pour les medias et les professionnels. L’Agenda 21 de la culture est sans doute l’outil le plus approprié, à ce jour.

L’Agenda 21 de la culture est issu des conclusions du forum des cultures de Barcelone, en 2004. Il a été conçu par le groupe de travail Culture de l’organisation mondiale Cités et gouvernements locaux unis - CGLU. Pourquoi promouvoir l’Agenda 21 de la culture pendant cette campagne municipale ? Le concept est politiquement judicieux pour les Verts. Il est porté par une organisation mondiale et défend l’action locale dans une perspective de mondialisation. Il traduit les axes de la Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO à l’échelle territoriale. Il s’appuie sur la démarche de l’Agenda 21 (Sommet de la Terre de Rio). L’antériorité de la construction des politiques culturelles municipales par le parti communiste puis par le parti socialiste est un handicap pour les Verts. En France, certaines communes ont commencé à réfléchir à une démarche Agenda 21 pour la culture, mais peu ont adopté un document formel. Les Verts apparaîtront comme pionniers. Principaux axes de l’Agenda 21 de la culture

1 Démocratie participative et citoyenneté.

Il s’agit de renverser la situation actuelle qui a placé en face à face le politique et les professionnels mettant les habitants « hors jeu ». Les Verts militent pour la co-construction des politiques culturelles et pour une plus grande participation de tous et de toutes à la vie culturelle locale. Exemples : conseils d’usagers dans les équipements culturels, commissions culture des conseils de quartier, conseils consultatifs et assises de la culture, ... Expériences : En début de mandat, sur EVRY, se posaient la question de repositionner la politique culturelle pour des habitants qui ne percevaient pas la « richesse » locale de l’offre. Nous avons organisé trois jours de forums (3 samedis répartis sur 3 mois) ouverts à tous pour débattre, en compagnie d’artistes, de sociologues..., de leurs perceptions et de leurs attentes en matière de culture : les thématiques étaient inspirées de la vie quotidienne (coexistence des cultures, quartiers et centralité, dans ou hors les murs, la pratique des jeunes, l’éducation...). Cette démarche a permis de construire quelques repères qui fonctionnent encore bien, mais il faut être attentif à la poursuite du dialogue engagé et « mon » service a prétexté la surcharge de travail pour faire l’économie de ces consultations - attention ! les services sont souvent réticents à discuter avec les habitants de la pertinence de leurs missions -.

Dans la cadre du volet Culture de la politique de la Ville à LYON, la Délégation Evénements et animation culturelle a pris appui sur des structures de proximité regroupant des associations de quartier (commerçants, MJC, Maison de l’enfance, écoles, centres sociaux, ...) au sein, notamment, de comité des fêtes. Une partie de la programmation artistique de l’été est conduite par ses structures. Malheureusement, aucune expérience de co-construction de politique culturelle n’a encore été tentée à Lyon. En revanche, le Défilé de la Biennale de la danse, les résidences artistiques des fêtes dans les quartiers en politique de la ville encouragent largement la participation amateur des habitants et sont un succès sur lequel la ville et la DRAC doivent prochainement conduire une évaluation qualitative.

2 Transversalité des politiques culturelles.

Toutes les formes d’action publique et collective peuvent être abordées dans leur dimension culturelle. Le décloisonnement de la culture permet d’humaniser les approches et d’engager des populations qui ne fréquentent pas les établissements culturels « classiques », dans des démarches artistiques et culturelles en dehors des institutions (espaces publics, écoles, quartiers, ...).

Exemples : urbanisme et espaces publics, espaces verts et éducation à l’environnement, action sociale et résidences artistiques, patrimoine et déplacements modes doux, ...

EVRY * Les services scolaires ou périscolaires devraient être des partenaires naturels de la culture, malheureusement en 2002 lors de la mise en place massive (Plan Tasca-Lang) des classes à PAC, les enseignants se sont adressé directement au service scolaire avec des projets « personnels » => dans ces conditions comment travailler dans la durée la cohérence des réseaux d’intervenants et des parcours de découverte artistique ? * Un travail important a été mené avec les Centres Socioculturels autour de la musique avec des « scènes ouvertes » aux groupes amateurs pour préparer leur participation à la fête de la musique et autour des danses urbaines avec la formation des animateurs, l’association à des résidences d’artistes et la co-élaboration d’un temps fort annuel. * Trois élus Verts (Éducation, Développement Durable et Culture) ont croisé leurs délégations pour soutenir un projet éducatif et culturel, porté par une association étudiante, autour de la surconsommation en faisant intervenir des éducateurs à l’environnement, à la prévention des déchets dans les équipements socioculturels et en construisant un rendez-vous festif avec des artistes et les enfants. Nous en sommes à la modélisation d’un appel à projet annuel. * Un élu à l’intercommunalité, en charge des parcs, a fait installer de petites haltes autour de poèmes écrits sur des « bornes ». * il est aussi très important de se mêler d’urbanisme, les fêtes ou évènements culturels ont besoin d’espaces publics, or ils sont fréquemment réduits au bénéfice des espaces marchands ou d’espaces trop fonctionnels.

LYON : plusieurs tentatives ont montré leur pertinence sous ce mandat municipal.

1 - En tout premier lieu, les actions artistiques et culturelles programmées dans la politique de la Ville, politique territorialisée : un appel à projet est lancé chaque fin d’année. Les réponses sont étudiées au sein d’un comité de pilotage regroupant trois élus et leurs services. Les trois approches sont argumentées :
-  une approche « classique » selon les critères professionnels de la culture, plutôt défendue par l’Adjoint à la culture (ancien DRAC)
-  une approche territoriale et spatiale, plutôt défendue par l’Adjoint à la politique de la Ville de Lyon
-  une approche sociale et citoyenne, plutôt défendue par l’Adjointe aux Evénements et à l’animation culturelle.

Ce dispositif très élaboré, associé à la charte de coopération culturelle, a permis d’éviter les baisses de crédits culturels dans la cadre de la politique de la ville à Lyon. La charte de coopération culturelle est un engagement formel et symbolique de la part des 22 établissements culturels majeurs de la ville à proposer des activités spécifiques en direction des populations et des territoires les plus pauvres et les plus isolés. 2 - Urbanisme, développement durable et éclairage public : la Fête des Lumières offre des opportunités de programmation artistique dans l’espace public et permet de faire évoluer la perception et les usages des lieux. De nombreuses expériences se sont déroulées à Lyon :
-  En 2004, le niveau de l’éclairage public a été baissé à celui (probable) de 1852 en concertation avec les habitants. Les lumignons (petites bougies) placés sur les fenêtres ont diffusé pendant 4 soirs un éclairage d’appoint. Cela a permis de sensibiliser les habitants à la pollution lumineuse.
-  Une artiste a exposé des photos « regards d’aveugles » et programmé des vidéos sur la perception de la lumière par les personnes aveugles ou mal voyantes, ce qui a permis au service de l’éclairage public de repenser des parcours lumineux en fonction de ce handicap. 3 - Espaces verts et éducation à l’environnement. La ville de Lyon a transformé les modes de traitement des espaces verts et obtenu une norme européenne Iso 14001. Les feuilles ne sont plus ramassées et se décomposent en humus. Pour promouvoir ces nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement dans le Parc de la Tête d’Or jardiniers et plasticiens ont imaginé un événement, la Fête des feuilles. En novembre, des artistes créent des œuvres à base de matériaux végétaux et organisent un parcours d’art contemporain dans le sous bois du Parc. Des résidences d’artistes avec des centres sociaux et des lycées agricoles sont associées. Des conférences sur arts, paysages et jardins et des sessions d’éducation à l’environnement complètent l’animation. 4 - Education artistique à la maternelle. Un centre de ressources et des résidences d’artistes qui durent 3 ans ont été mises en place dans 12 écoles maternelles, en 2002. Cette expérience unique en France a fortement mobilisé enseignants, parents et instituions éducatives. Elle a été reconduite en 2006 pour 3 ans.

3 - Diversité culturelle et droits culturels.

En France, les élus républicains et les professionnels de la culture ont un rapport contrarié avec la diversité des cultures. Il s’agit tout à la fois de reconnaître à chacun le droit d’exprimer sa culture (identités d’origine, reconstruite, métissées) et de favoriser les processus d’interculturalité.

Exemples : forums des cultures, histoires et pratiques des populations locales issues des différentes immigrations, centre interculturels, maisons des cultures du monde, cultures de genre, écomusées....

Expériences LYON : Un espace interculturel a vu le jour dans un quartier multiculturel de la ville. Il programme un festival « 6ème Continent » qui assure la promotion des cultures étrangères. Des manifestations artistiques et culturelles ont

vu le jour afin de valoriser les cultures non européennes présentes sur le territoire de la ville (Y Salsa, Absolute Godspel, ...) De sérieux efforts restent à faire pour instaurer DANS la politique culturelle un espace de rencontres entre des cultures d’origine. L’expérience la plus aboutie est probablement celle conduite par le CMTRA - centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes. Une collecte des pratiques de musique, de danse et de chants est faite sur un quartier (Croix-Rousse, Guillotière...) pendant plusieurs années et donne lieu à l’édition d’un atlas sonore qui restitue la diversité du patrimoine du quartier. Cela donne lieu à des animations lors de différents événements de ma ville, fête de la musique, programme estival, fête de quartier...

4- Territoires, proximité et nouvelle gouvernance.

Les équipements culturels sont historiquement regroupés en centre ville. Les quartiers excentrés et les territoires ruraux sont le plus souvent déficitaires en matière de lieux, d’équipes et de dynamiques artistiques et culturelles. Pour les Verts, il s’agit de militer pour un rééquilibrage spatial de l’action culturelle. Il est aussi urgent de proposer des transferts de compétences à l’échelle intercommunale.

Exemples : volet culture de la politique de la ville, occupation de friches industrielles par des artistes, transferts de charges d’équipements à la communauté d’agglomération pour retrouver des moyens financiers de proximité, dotation d’animation culturelle dans les arrondissements (PLM)et les quartiers, relations villes/campagnes, ...

Il y a 2 questions distinctes mais imbriquées dans ce chapitre : 1) la question de la compétence culturelle répartie entre les différents échelons de gouvernance locale - intercommunalité, communes et quartiers - qui provoquent un cloisonnement néfaste ; 2) le problème du désert culturel des quartiers excentrés face à l’offre pléthorique des centres villes - qui de plus reflète la question des inégalités d’accès à la culture-. 4-1 - À Évry, l’une des 8 Villes Nouvelles conçues dans les années 70, les équipements dits structurants (Médiathèque, conservatoire, Théâtre, musée...) sont de compétence intercommunale ; au départ c’était un véritable atout pour ouvrir les pratiques locales à des réseaux régionaux, nationaux ou internationaux qui mutualisent des expériences et des réussites, maintenant cela est vécu comme un handicap par la population (voir les forums organisés en début de mandat). * Il est absolument indispensable de croiser les compétences entre par exemple les services culturels de l’agglo (environ 250 à 300 salariés) avec les services scolaires, périscolaires et socioculturels des villes (600 salariés à Évry). À Nantes, les élus ont créé deux directions culturelles : l’une a en charge les équipements et l’autre le développement culturel et regroupe des représentants des différentes strates de compétences. 4-2 - Une meilleure répartition territoriale des équipements structurants est possible, ils peuvent être l’occasion de désenclaver des quartiers ; il est aussi possible de mettre en valeur des spécificités locales. * Les Pyramides, un quartier de référence du nouvel urbanisme dans les années 70, dont l’Histoire a été transmise par une association (Mémoire de la Ville Nouvelle),

bénéficie d’un contrat ANRU de rénovation ; à proximité le Conseil Général a créé un Maison de l’Habitat et des solidarités... Il serait pertinent de renforcer la synergie entre le Conseil de Quartier, l’association et le CAUE hébergé par le CG91 pour créer une petite « Maison de l’Urbanisme » sur le modèle du Musée Tony Garnier de Lyon. * Un autre projet d’équipement « décentralisé » : la création d’un Centre Ressource sur la culture scientifique et technique au siège de l’Université d’Évry qui permettrait de créer une mutualisation de moyens entre les divers labos ou école doctorale, l’École du gène (financé par le Généthon-Théléthon), les petits Débrouillards et Planète Science (financés par la Ville et le Conseil Général).

A Lyon, la ville « bourgeoise » a développé une offre artistique et culturelle de très grande qualité et assez diversifiée au travers de grands équipements de centralité : Opéra National, CNR, réseau de bibliothèques, salles de concerts, théâtres, Maison de la danse, Biennales, Musées, ...Le budget de Lyon pour la culture est de 20% du budget municipal. Pour entretenir ces grands paquebots, la ville ne retrouve plus les marges de manœuvre financières qui lui permettraient de soutenir des initiatives au plus prés des habitants. De fait, les projets culturels de quartiers s’accommodent de reliquats budgétaires qui ne permettent pas d’avoir des ambitions artistiques et culturelles : notamment dans les relais en line avec les habitants tels que les centres sociaux, les MJC ou les écoles. Or la revalorisation d’un quartier passe aussi par son image culturelle et les dynamiques de créativité que l’on peut impulser. A l’occasion de la réhabilitation de la cité Mermoz nord (dossier ANRU) ;, des résidences d’artistes (lumière, danse, art contemporain) ont permis aux habitants de ne pas désespérer de leur quartier pendant la période douloureuse du délogement / relogement. Il faut tout à la fois re-territorialiser l’action culturelle et la mettre en réseau au niveau de la vile et de l’agglomération. .La question du transfert des « compétences » culturelles à l’échelle communautaire devient de ce fait urgente. De même, la création de budgets culturels aux échelles des arrondissements permettrait de développer une plus grande proximité et une meilleure implication des habitants.

5 - Solidarité internationale et coopération équitable.

Dans la tradition nationale de rayonnement de la culture française, les municipalités soutiennent aujourd’hui plus facilement les opérations « vitrine » que les projets de coopération culturelle durable. Les Verts militent pour un véritable partenariat équitable en matière artistique et culturelle qui permettent de promouvoir les cultures d’ailleurs et d’aider à la mobilité des artistes locaux. Exemples : fonds de mobilité, aide à l’ingénierie de projets, recherches de financements adaptés, projets avec les habitants et les écoles, ...

Expériences : LYON : Gertrude Production conduit depuis 2002 une opération d’échanges culturels et artistiques durable avec Sétif et Alger. Des comédiens, danseurs, régisseurs, vidéastes, slameurs, écrivains... sont intervenus au théâtre de Sétif à de nombreuses reprises pour échanger avec des artistes algériens sur la création contemporaine. Une coproduction a vu le jour avec la compagnie de Théâtre

La Chrysalide. L’Opéra de Lyon a accueilli pendant une semaine une programmation de spectacles et de conférences en langue arabe et en langue française. Des artistes algériens sont intervenus dans des quartiers de Lyon et de Vénissieux. Une convention triennale a été signée par la Ville de Lyon pour continuer cette coopération entre acteurs culturels avec les villes d’Alger et de Sétif.

6 - Economie, emplois culturels et tiers secteur.

La crise de l’intermittence a été révélatrice du manque d’attention de tous les partenaires (Audiovisuel privé et public, institutions, collectivités, associations artistiques) aux conditions de production et d’emploi dans le secteur culturel. Il faut être vigilant sur l’équilibre local entre secteur marchand, service public et tiers secteur et proposer le recours à des formes d’économie sociale et solidaire.

Exemples : durée et modalité de contractualisation des subventions, évaluation des contrats d’objectifs à leur terme, évaluation des politiques salariales, mutualisation des outils et coopération entre des structures fixes (théâtre, médiathèque...) et des équipes de production (mise à disposition d’espaces de travail, une assistance technique, administrative et de communication et des moyens financiers)...

Il est important, lorsque l’on réalise un état des lieux de l’offre culturelle, de prendre en compte la diversité des services marchands qui participent aux échanges culturels. Si vous vous trouvez en banlieue ou en territoire rural, vous aurez des attentes ou des demandes (voir les forums organisés en début de mandat) différentes de villes centres : café-concert, restaurant galerie d’exposition, librairie, salle de cinéma... Il peut être très utile d’imaginer des aides ponctuelles pour que des initiatives privées puissent ainsi se maintenir, il faut aussi se référer à des mécanismes d’économie sociale et solidaire pour accompagner ces projets. Dans la réponse de Dominique Voynet au Syndicat National des Théâtres de Ville (interpellation du SNDTV durant la Présidentielle), la commission culture a beaucoup insisté sur la responsabilité des équipements publics municipaux dans la mutualisation des moyens. Un théâtre municipal, un conservatoire ou une médiathèque n’ont pas que des missions catégorielles, ils doivent être des Centres de Ressources pour des projets et des équipes artistiques locales. Enfin, la responsabilité des collectivités face à l’intermittence est grande et un élu Vert doit s’assurer que le coût des prestations artistiques qu’il finance correspond à la rémunération du travail des artistes ; ce sujet ne peut être tabou et il faut parler de cette question dans l’approche budgétaire que vous menez avec vos partenaires.

ANNEXE 2 Programme Culture des Verts Paris Depuis 2001, certes, le budget de la culture a augmenté, de nouveaux lieux ont été mis en chantier, de nouvelles manifestations ont été initiées, mais sans s’inscrire dans un véritable projet politique culturel pour les Parisiens. Les opérations de prestige se succèdent et font de la culture une vitrine, un élément de communication au service d’une image de Paris conformiste. De fait, une vision très institutionnelle de la création se développe, qui a négligé l’animation culturelle, la création dans les quartiers, et tout ce qui relève d’une pratique vivante des arts et de la culture. Une conception centralisatrice des décisions a prévalu, et aucune transversalité n’a été introduite dans les méthodes de travail des services qui n’ont pas été réformés. La part du budget qui permet de jouer sur le soutien à ce qui est innovant ou l’enveloppe allouée à la politique de la ville sont restées très faibles. L’engagement d’affecter un euro par habitant en gestion décentralisée aux arrondissements n’a pas toujours été mis en œuvre par ceux-ci. L’éducation artistique et culturelle et plus largement la politique en direction des publics n’ont pas évolué. De nombreuses attentes, exprimées de manière enthousiaste pendant la précédente campagne municipale, ont été déçues. La délégation culture est particulière puisque Christophe Girard a été élu sur la liste des Verts et qu’il a ensuite rejoint le PS. Dans les arrondissements les quatre élus VertEs : une adjointe (DF dans le 18ème), et trois conseillers d’arrondissement (NP dans le 9ème, F. de B dans le 12ème, LT dans le 20ème) ont très rapidement constaté des divergences de fond et ont fait avancer, dans l’action, un certain nombre d’idées. Au cœur de nos réalisations, les nécessaires démocratisation et transparence de l’aide aux projets culturels, (du conseil à l’accompagnement et l’évaluation, principe de co-décision, ...) la défense des squats artistiques et la mise en place de lieux de création partagés pour les artistes, la reconnaissance des droits des artistes par les droits de monstration ... mais aussi la mise en place d’un équipement (le grand parquet) qui prend en compte la diversité des citoyens qui résident à Paris et dont le propos artistique s’articule avec des préoccupations sociales, une politique ouverte à la création contemporaine avec les artistes et pour les habitants. A chaque fois, ce sont les citoyens et non « la ville » qui ont été au cœur de nos réalisations. C’est là toute la différence ! A Paris, la culture est un enjeu politique de premier ordre, par le nombre d’artistes qui y résident et y travaillent, le nombre d’associations qui interviennent, le nombre d’institutions municipales et nationales qui s’y trouvent et surtout par le nombre de citoyens/acteurs qui participent à la vie artistique et culturelle. Son poids symbolique dépasse largement le cadre du budget qui lui est réservé et lui donne une dimension transversale indéniable. Notre conception de la culture et des arts est fondée sur l’échange, le partage, l’imaginaire et le développement de la création. Nous réfutons les politiques culturelles orientées par la recherche de prestige ou entrant dans une logique de consommation et promouvons une politique publique d’action artistique et de développement culturel. Nous défendons une politique municipale et départementale de soutien à l’emploi et à l’insertion des artistes et des techniciens du secteur, favorisant les expressions créatrices de tous, ouvrant des espaces d’expérimentations artistiques, promouvant la diversité des cultures.

Nous voulons :

-  Signer l’agenda 21 de la culture,
-  Inscrire la politique culturelle dans une vision transversale,
-  Soutenir l’apprentissage des pratiques artistiques sans hiérarchie,
-  Favoriser la diversité des pratiques et des acteurs,
-  Veiller à la juste répartition des équipements et des moyens pour tous les citoyens, acteurs de la culture,
-  Associer les arrondissements aux grandes décisions concernant les choix et les orientations culturelles parisiennes
-  Opter pour une décentralisation des services, pour une réaction plus proche aux spécificités des besoins.
-  Affirmer la mission de solidarité de la culture, en reconnaissant clairement que le travail social et la culture ont leurs spécificités,
-  Œuvrer pour le renouvellement de l’éducation populaire.

Propositions

5.1.1. DIVERSITE des cultures, comme dynamique de Paris

Paris, ville capitale d’un pays fortement centralisé, est largement dotée d’équipements nationaux visant au « rayonnement » de la France. La programmation d’opérations de prestige, patrimoniales ou événementielles consolide cette image passéiste de la ville. Pour les Verts, une nouvelle dynamique qui permettra de renouveler l’image de Paris est possible : elle s’appuie sur les artistes, le foisonnement des arts, les pratiques des citoyens, l’expression de la richesse culturelle de Paris. La singularité de Paris, c’est la culture vivante de tous les Parisiens, dans leur diversité.

Pour cela, il faut s’inscrire dans l’agenda 21 de la culture, signé à Barcelone en 2004 et dont le premier principe est le suivant : « La diversité culturelle est le principal patrimoine de l’Humanité. Elle est le produit de milliers d’années d’histoire, le fruit de la contribution collective de tous les peuples, à travers leurs langues, leurs idées, leurs techniques, leurs pratiques et leurs créations. La culture revêt différentes formes, qui se sont toujours construites dans une relation dynamique entre sociétés et territoires. La diversité culturelle contribue à une « existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle plus satisfaisante pour tous » (Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, article 3) et constitue l’un des éléments essentiels de transformation de la réalité urbaine et sociale. Parler de culture c’est parler de citoyenneté et parler de citoyenneté c’est parler d’identités culturelles et de diversité culturelle..

Cette politique s’appuie sur des principes et des propositions :

Diversité des cultures : La reconnaissance de la place des cultureS du monde à Paris, aussi bien dans leurs formes « légitimes » que leurs formes populaires est urgent. Il est nécessaire de se mettre à l’écoute du métissage, du brassage des cultures, propre à Paris et de soutenir l’expression de toutes les cultures, dans une perspective interculturelle. La reconnaissance des cultures issues de l’immigration est non seulement un des éléments fondamentaux de la diversité culturelle mais aussi un facteur essentiel du renouvellement des formes artistiques. Diversité du/des publics : les politiques basées sur les « publics spécifiques » semblent dépassées et il faut œuvrer pour un public mêlé, divers. On peut segmenter à l’infini les politiques culturelles en direction des publics, mais il faut considérer chacun, tour à tour, comme public et acteur. Diversité des propositions et des formes artistiques. Les formes hybrides, novatrices, mélangées doivent être soutenues. D’autre part, le champ du culturel doit être élargi à différentes formes de culture, comme par exemple la culture scientifique, ...

Nous préconisons : Le soutien à la diversité des formes de diffusion et d’information alternatives doit s’affirmer : radios, télés associatives, forums, réseaux de diffusion ... L’accueil d’artistes étrangers en résidence doit être développé, avec une attention particulière pour les artistes réfugiés ou persécutés dans leur pays. Les jumelages culturels doivent être mis en place : au-delà du formalisme des relations que Paris entretient avec toutes les grandes capitales, des jumelages avec des artistes et des associations culturelles du monde entier, à l’échelle des quartiers, doivent être mis en place . Les projets communs, à une échelle accessible aux citoyens permettront des partenariats vivants avec d’autres villes du monde L’ouverture aux cultureS doit aussi faire évoluer la relation entre culture et solidarité : la culture ne doit pas être une forme d’exclusion supplémentaire mais un élément fondateur de partage et les associations qui travaillent dans ce domaine doivent bénéficier d’un soutien accru. La mise en place d’une politique culturelle intercommunale avec la banlieue proche doit s’affirmer : faire de la culture la passerelle qui relie Paris et la banlieue. Il faut conjuguer la diversité des approches culturelles, de part et d’autres du périphérique, pour mieux le franchir. La promotion d’autres formes de tourisme doit voir le jour : un tourisme culturel diffus dans tous les quartiers, à la découverte d’un Paris pluriel, ouvert sur le monde. La création de Conseils artistiques et culturels, doit permettre d’associer des représentants d’usagers, d’associations et de professionnels de la culture, dans la diversité de leurs points de vue. Le champ du patrimoine doit être élargi afin de l’inscrire dans une dynamique de lien social et de reconnaissance des cultures populaires comme bien commun à partager.

5.1.2. Une DISTRIBUTION équitable

L’offre culturelle parisienne est très importante du fait notamment de la forte présence des institutions nationales et internationales (ambassades). L’offre culturelle proposée par la ville ne doit pas se positionner en concurrence mais en complémentarité dans un territoire souvent bien mal équilibré.

Ainsi nous pensons qu’il faut faire une pause dans la construction des gros équipements, dévoreurs de crédits d’investissements et de fonctionnement. Pour les cinq "grands projets" en cours de réalisation : la Gaîté Lyrique, le Louxor, les trois Baudets, le Forum des images, le 104, et la Maison des Métallos- auxquels il faudra ajouter bientôt " le Grand auditorium" ce sont des millions d’euros (une vingtaine sans compter l’auditorium) qu’il faudra trouver pour faire marcher ces gros machins. Et où les trouver ? Une ponction sur le budget actuel des subventions, impliquant de fait une diminution de la part allouée aux projets associatifs et citoyen, à l’aide à la création non institutionnelle, au soutien à des politiques de diffusion et de médiation dans les quartiers, à la défense des projets de proximité. ? Si nous souhaitons défendre une augmentation du budget de la culture (Paris est parmi les grandes villes de France celle qui dépense le moins pour la culture (environ 5,5% de son budget et nous ne comptons pas la part que devrait amener le département 75 comme de plus en plus de département le font), nous devons envisager une autre distribution, plus solidaire, moins institutionnelle.

Pour cela nous interviendrons pour : • Augmenter le budget de la culture à 8 ou 10% du budget de la ville-département. • Freiner la croissance des « gros » équipements et leur tendance hégémonique au toujours plus. • Donner la priorité aux petits et moyens équipements de quartier, accompagner d’une réflexion territoriale, intra et extra muros afin de favoriser les liens Paris -banlieues. Faire évoluer les centres d’animation • Créer des d’équipements style « ruche »’organisés autour du partage de l’espace, de la mutualisation des moyens techniques, et d’une charte d’utilisation permettant à un artiste ou une équipe artistique (professionnelle ou amateur), formateurs, enseignants ; de travailler sans qu’il y ait nécessairement un objectif de rentabilisation par une présentation ou monstration publique. • Créer des ateliers d’artistes, diversifiés, ouverts à toutes les disciplines, en mettant l’accent sur la mutualisation et la possibilité de résidence • Ouvrir la réflexion sur l’absence de lieux pour certaines disciplines : jazz (ONJ), BD : quels sont les rôles respectifs du privé, de l’associatif, du ministériel ET de la municipalité ? • Créer des "Régies culturelles de quartier" pour aider les artistes, professionnels et amateurs, et les associations à réaliser leurs projets par exemple en mutualisant la communication, la médiation et les outils techniques. • Inscrire systématiquement tous les équipements, futurs et actuels, dans une démarche d’économie d’énergie et de respect de l’environnement (non utilisation de

produits toxiques, gestion des déchets, récupération et réutilisation des matériaux et constructions éphémères..) et ne plus construire de nouveaux projets sans une démarche HQE forte et sincère. (Quelle sera l’empreinte énergétique des "grands projets" encours ?) • Permettre à tout établissement ou projet dépendant de la Ville ou subventionné par elle de s’engager concrètement dans une politique de soutien à l’emploi culturel et artistique : Notamment donner les moyens financiers afin que tous les projets produits ou diffusés par ces structures assurent la rémunération des artistes et techniciens. • Réformer les théâtres d’arrondissements pour en faire des outils aux services des compagnies, ouverts sur les quartiers et les pratiques amateurs. Ces équipements seront co-gérés par un service représentant la ville (administration ou régie culturelle) et les compagnies en résidence, à durée déterminée, • Soutenir les initiatives indépendantes de diffusion culturelle, telles que les cinémas indépendants, les librairies..., en développant des initiatives d’économie public/privé. • Mettre en oeuvre une vraie diversité architecturale • Réaménager et moderniser les bibliothèques de quartier, notamment les secteurs jeunesse, afin qu’elles deviennent des lieux de consultation et de pratique utilisant tous les supports (livres, revues, classiques et accès au numérique).

5.1.3. DEVELOPPEMENT des pratiques et des initiatives culturelles : des cultureS pour des citoyens.

Quel que soit son degré d’implication et de compétence, chaque habitant de Paris est un acteur de la culture. La politique culturelle doit s’adresser avec autant d’attentions et de moyens aux quatre acteurs du secteur : les apprenants (élèves de tous niveaux), les amateurs (pratiquants non salariés), les artistes, le public. Ce sont eux pour lesquels la politique culturelle est faite, ce sont eux par lesquels elle est vivante, ce sont eux les citoyens acteurs de la culture. L’expression de chacun doit pouvoir trouver des lieux pour développer tous les désirs de cultureS, en dehors des logiques marchandes. Ainsi, la ville se doit de lui fournir des espaces et des accompagnements pour réaliser ses projets, par :

• Un soutien aux propositions des associations qui sont en relation directe avec les habitants et qui sont porteuses de projet solitaires et communautaires. • Une mise à disposition d’espaces polyvalents ouverts à des pratiques multiples, disponibles pour le travail de petits groupes d’amateurs. • Une mise en place de lieux « intermédiaires. Entre les lieux institutionnels gérés par la Ville (type Théâtre de la Ville) et les squats (qui ne dépendent pas de la Ville), la Mairie doit contribuer à faire vivre des lieux de création « intermédiaires » (le Grand Parquet dans le 18°, La Forge dans le 20°, le 100, rue de Charonton dans le 12° en sont des illustrations). Ces « lieux intermédiaires » consomment moins d’argent public que les lieux institutionnels. Ils mêlent social et artistique, ont des fonctionnements plus horizontaux, s’inspirent de l’éducation populaire, s’ancrent dans le local, permettent la rencontre des professionnels et des amateurs. En bref, c’est dans ces lieux qu’une culture nouvelle peut s’inventer.

• Un développement des centres d’animations. Leur rôle de lieux ressource, dans les arrondissements, pour l’apprentissage de techniques et la pratique culturelle encadrée, demande de s’interroger si leur gestion doit être confiée à la DJS. L’action culturelle doit travailler avec d’autres délégations que la culture, mais, au-delà de la DJS, il y a celles de la politique de la ville, les écoles, ... • Une mise en place de partenariat entre des artistes et la population du quartier dans lequel ils sont impliqués, par le partage de problématiques et de savoir faire. • Une attention particulière aux besoins en locaux des artistes : pour les plasticiens qui ont besoin d’ateliers pour un travail fait dans la durée, des ateliers ressource, équipés, doivent être à leur disposition le temps d’un projet ; pour les artistes des arts vivants, d’autres espaces, attribués par roulement, doivent être envisagés. • Une aide apportée aux enseignements artistiques dans les lieux d’éducation des jeunes (écoles, centre d’animations), en réfléchissant à une « tarification jeunesse », plus juste pour les sorties culturelles, valable toute l’année (période scolaire et vacances). • Une réflexion sur les propositions culturelles à apporter aux parisiens, petits et grands, qui restent en ville, durant la période de vacances d’été. • Un plan de moyens de communication mis à disposition pour l’information culturelle : affichage associatif et culturel à reprendre sur l’affichage commercial, développement des espaces libres d’expression, soutien des médias associatifs, non commerciaux (radios, télévisions, revues...).

5.1.4. DEMOCRATISATION des prises de décision et accompagnement des projets

La politique culturelle de la Ville doit fortement évoluer vers la transparence de ses modes de décisions (un travail préalable est nécessaire dans le cadre d’une refonte de la DAC sur les critères, les modalités de décisions). Les projets retenus doivent être accompagnés et évalués pour s’inscrire dans une démarche réflexive et dans un esprit de coopération. Une mise en réseau des informations et des acteurs doit permettre des discussions approfondies sur les projets culturels concernant la Ville en général et incluant fortement les arrondissements. Des moyens pour une autonomie des arrondissements doivent être donnés

Nous voulons : Doter les arrondissements d’un budget conséquent pour développer et soutenir des actions locales, avec des moyens techniques à disposition. • Impliquer les arrondissements dans les choix d’attribution des subventions "localisées" en mettant en place une déconcentration des crédits et des services administratifs alloués . Mettre en place dans les arrondissements des commissions de répartition de l’aide aux projets, incluant des habitants et gérant un vrai budget décentralisé Associer les habitants par la mise en place de conseils artistiques et culturels au niveau des arrondissements mais également au niveau de la ville. Développer les actions participatives dans la prise de décision, le suivi, par exemple, penser la commande publique dans une démarche participative.

Améliorer le service aux associations en versant les subventions qui leur sont accordées dans des délais corrects et en les accompagnant dans leurs projets et leurs demandes d’aide. Simplifier fortement le circuit du subventionnement et des aides aux projets : Améliorer les conventionnements de subventions ou d’aide aux associations • Mettre en place des « chartes de développement culturel local ». pour maintenir et développer les emplois culturels dans leur diversité. Encourager la mutualisation des projets, le partage d’expériences, l’échange Respecter la transparence : dans la prise de décision, l’information des citoyens

Note budgétaire : Le budget de la culture à Paris reste très faible comparé à la moyenne des dépenses des Villes de plus de 150 000 habitants (13,7 % en 2002, chiffres DEP, avec plusieurs villes comme Grenoble, Strasbourg qui atteignent plus de 15 %) avec 5,1 % du budget municipal en 2002 (235 millions ; chiffres DEP) et 253,6 millions en 2005 (chiffres Ville). A signaler une part en investissement très forte en 2006 (110 millions d’euros) qui peut poser questions sur l’imputation en fonctionnement à venir. Une augmentation significative du budget et surtout un rééquilibrage apparaît indispensable notamment en faveur de l’appui aux lieux petits et moyens, au développement culturel, à l’éducation artistique et culturelle, aux politiques des publics et ce dans le cadre d’un renforcement fort du mouvement de décentralisation parisienne. Structures des dépenses : La grande masse des dépenses va au fonctionnement et à l’investissement ; les subventions aux lieux représentent une part importante des dépenses mais un nombre peu important de lieux mobilise une part prépondérante de ces subventions. La Ville consacre une part extrêmement faible à l’aide aux projets ainsi qu’ au développement culturel , à la solidarité, à la Politique de la Ville. Nous rappelons que : • Les cultures émergentes ou minoritaires doivent trouver leur place dans la politique culturelle de la ville. Avec l’éducation artistique et les pratiques amateur, elles doivent bénéficier d’un soutien et d’un accompagnement à la hauteur de l’implication de ces citoyens-acteurs culturels. Une politique de soutien à l’emploi et à l’insertion des artistes et techniciens doit être mise en place Les aides à la création et à la résidence dans le cadre d’une diversité des disciplines doivent être soutenues. L’ouverture aux pratiques amateurs, aux relations professionnels / amateurs doit être largement développée ; Les actions favorisant la mutualisation et la communication associative doivent être soutenues Les partenariats public/privé doivent être encadrés et les recours aux sponsors limités. Il faut mettre en place effectivement la charte pour contrôler et choisir ces partenariats. La culture doit se développer dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. La création de regroupements d’artistes, de coopératives de production et de diffusion doit être soutenue.

5.1.5. DECENTRALISATION, DECONCENTRATION de la gestion de la DAC,

Paris a depuis 2001 timidement amorcé une tentative de décentralisation de la Mairie centrale vers les Mairies d’arrondissement dans le secteur culturel. Ce mouvement de décentralisation doit s’amplifier très fortement Des habitudes de travail en coopération doivent se développer, ainsi que la construction de référentiels de travail et de partage d’expériences et de compétences. Une décentralisation administrative est indispensable en même temps qu’une forte augmentation des moyens donnés aux arrondissements en la matière. La décentralisation peut se faire selon plusieurs modalités qu’il convient de mettre en cohérence avec les autres délégations mais il est possible d’imaginer des pôles géographiques dotés de services locaux décentralisés au service d’un ou plusieurs arrondissements. Les arrondissements, par leur proximité, par leur position de premier interlocuteur du citoyen sont particulièrement bien positionnés pour accompagner notamment des projets territoriaux de type développement culturel, expérimental ... Paris pourrait alors développer une politique culturelle beaucoup plus riche, ouverte à tous, diverse, jouant sur toutes les couleurs de son territoire.

La DAC constitue aujourd’hui un service des affaires culturelles largement obsolète, bien outillé uniquement pour le suivi des équipements de prestige, pour le développement des nouveaux projets à fort retentissement ; elle doit faire l’objet d’une refonte de sa structuration, de ses moyens de ses missions par :

La mise en place d’un service de la DAC dédié à la coordination avec les arrondissements avec des référents par pôles géographiques et un référent transversal permettant de développer aussi le travail entre arrondissements. Ce service devrait travailler tout particulièrement (mais pas seulement, également avec tous les services selon les dossiers) avec un service du développement culturel, de la Politique de la Ville, véritablement doté de moyens d’action et de personnel. La mise en place de régies communes à plusieurs arrondissements (mise à disposition de matériel, mutualisation de salles etc.). Le développement de la coopération intercommunale et des relations entre les arrondissements dans ce cadre.

La redéfinition de l’organisation de la DAC de manière transversale et plus largement l’intégration de la transversalité de la culture (travail avec les autres délégations)

La réflexion sur l’empreinte écologique de la culture : obligation des structures et projets subventionnés d’ intégrer cette dimension.


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