Ma réponse aux soignants du Pays d’Auge et de Lisieux
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Mesdames, Monsieur les représentant-e-s syndicaux de la santé du Pays d’Auge et de Lisieux,

En tant que candidate aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains sur la 4ème Circonscription du Calvados, vous avez souhaité m’interpeller et connaître ma position sur la situation générale de la politique de la santé en France, et sur la situation particulière vécue en Pays d’Auge et sur la Côte Fleurie qui a perdu sa maternité.

Avec le concours des ARS (Agences Régionales de Santé) et de certains élus locaux, un nouveau mode de coopération entre établissements publics de santé à l’échelle d’un territoire a été mis en place, les GHT (Groupements Hospitaliers de Territoire). Aujourd’hui, les maître-mots sont devenus « rentabilité » et « mutualisation des moyens » au détriment de la qualité du service de santé ! Les hôpitaux sont en train de se déshumaniser et sont livrés à des managers chargés de trouver 1,5 milliards d’euros d’économies.

Concrètement avec les baisses d’effectif et la réduction des moyens, nous constatons une montée en puissance des dysfonctionnements au sein des services hospitaliers avec un malaise grandissant parmi les professionnels de santé (souffrance au travail, multiplication des arrêts de travail, burn-out, suicides …). Votre surcharge de travail est réelle, votre besoin en personnel complémentaire est avéré. Mais vous n’êtes pas écoutés. L’Etat et les collectivités territoriales se désengagent de manière dangereuse. Même le Président de la Région Normandie, Hervé Morin, a programmé la fermeture de neuf Instituts de Formation en soins infirmiers et d’aides-soignants, qui offrent toute satisfaction : Vire, Mamers, Argentan, Caen EPSM, Honfleur, Coutances, Saint-Martin-des-Champs, Le Havre Coty, Bernay.

Et pour les patients – chacun d’entre nous, aujourd’hui ou demain – on ne parle plus de notre bien-être, on ne parle que de médecine ou chirurgie ambulatoire, télémédecine, hospitalisation à domicile pour réduire les durées d’hospitalisation, donc les coûts … Bref déshumanisation des soins. Moins de temps, Moins d’argent, il faut faire vite, vite…

Je suis bien consciente de la situation et je soutiens vos revendications légitimes car, derrière celles-ci il y a l’attention que nous portons à nos concitoyens affaiblis, à ceux qui sont malades et qui souffrent. L’hôpital public est malade des politiques du chiffre qui sont menées. Il est urgent de reconsidérer sa place dans notre société et ainsi que celle des soignants. C’est un service public vital, car comme tout service public, c’est parfois le seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas ! Il en va du respect de la dignité humaine. Il faut stopper la suppression des lits, maintenir un nombre décent de soignants pour une bonne prise en charge des personnes, physiquement et psychologiquement. Notre système de soins hospitaliers est en péril. Elue députée, je resterai à votre écoute, car c’est essentiel, je ferai pression contre le développement des GHT qui oublie trop la personne humaine, qui considère l’hôpital comme une entreprise qui doit faire des économies au détriment du bien-être des patients, et enfin je mettrai la santé environnementale et la prévention au cœur de mon engagement de députée écologiste.

Sophie Börner

Candidate EELV Députée 4ème Circonscription du Calvados