Calais : nous demandons l’intervention du HCR, un statut du réfugié européen et le renforcement de la coopération
La situation à Calais ne cesse de se dégrader. Depuis des années, la politique menée est essentiellement sécuritaire et consiste à faire en sorte de rendre ce territoire hostile aux réfugiés pour éviter ce que l’on appelle l’appel d’air. Nous constatons que cette politique est totalement inefficace et ne fait qu’aggraver la détresse de celles (de plus en plus nombreuses) et ceux qui ont fuit les guerres ou les catastrophes naturelles, qu’accroître la charge impossible à assumer par les bénévoles et les associations. Les Calaisiens, les responsables des infrastructures portuaires et tous ceux qui sont concernés, constatent que les promesses et les colmatages proposés ont été inutiles.
Enfin, les crises successives sont instrumentalisées politiquement.
Les annonces du ministre de l’intérieur ne sont pas une réponse satisfaisante et constituent un renoncement par rapport aux annonces de son prédécesseur le 12 décembre 2013 à Calais. EELV Nord – Pas-de-Calais considère que les investissements pour la sécurisation du port de Calais seront inefficaces. Les réfugiés prendront plus de risque et ne seront pas moins nombreux à tenter de rejoindre l’Angleterre, car ils n’ont pas souvent pas d’autres choix. L’accueil de jour est une bonne nouvelle, car nous espérons qu’il facilitera les demandes d’asile en France ou en Angleterre. Mais comment imaginer que les centaines de réfugiés puissent à l’heure de sa fermeture retourner en plein hiver dans leur jungle ou leur campement de fortune ?
C’est pourquoi, nous continuons à demander une renégociation du Traité du Touquet et une libre circulation des réfugiés qui souhaitent l’asile en Angleterre. Nous soutenons le projet de maisons des migrants porté par les associations qui permettraient d’offrir un abri jour et nuit pour les migrants sur plusieurs sites.
Aujourd’hui, et le plus vite possible, étant donné la catastrophe humanitaire et les conditions de vie des réfugiés à Calais, nous demandons l’intervention du HCR ou de la Croix Rouge. Chaque jour, les repas servis par les volontaires ne suffisent plus et ce sont quasiment des émeutes de la faim qui ont lieu sur les sites de distribution des repas. A la veille de l’hiver, ces mesures deviennent indispensables afin de sortir de l’urgence permanente.
Plus largement, nous demandons un statut de réfugié européen et le renforcement des actions qui permettent d’éviter que les personnes soient contraintes à l’exil (coopération, aide au développement…).
Leur place n’est plus dans le pays qu’ils ont fui, un pays où ils vivaient la guerre, la torture, la discrimination.
Stéphanie BOCQUET,
Porte-parole EELV Nord – Pas-de-Calais
Majdouline SBAI,
Vice-Présidente EELV, Région Nord – Pas-de-Calais.