Des nouvelles de notre local !

Mercredi 29 janvier, le hall technique d’une université bruisse des conversations de nombreuses visiteuses et de nombreux visiteurs.

Une énorme presse hydraulique tenant dans ses mâchoires un frêle élément d’une charpente en bois de peuplier de notre région est le sujet de toutes les discussions.

Puis le silence se fait et trois étudiants de l’IUT de Béthune – non : une étudiante et deux étudiants – présentent le fruit de leurs travaux.

En liaison avec des Artisans locaux spécialisés dans l’art de la charpente, sous l’égide de l’IUT de Béthune il s’agit pour eux de démontrer que nos bois locaux et abondant de peuplier, lorsqu’ils sont sciés selon une technique particulière, assemblés sous forme de « bois courts » par des connecteurs métalliques pour former des fermettes de charpentes peuvent largement rivaliser et même dépasser la résistance des bois actuellement utilisés dans ce genre de fabrication qui proviennent … de bien trop loin.

Le test est simple : la fermette a été conçue pour pouvoir supporter une charge de plus de huit cents kilos (800) : les supportera-t-elle ?

La presse agit : la charge augmente, le peuplier supporte. 600, 700, 800, 900 … La pression est relâchée. La fermette supporte bien. La fermette se porte bien !

Plusieurs essais montrent que ce bois local mérite beaucoup d’attention.

Chacun y va de son commentaire.

Et on pose la question fatidique : « Ça supporte …. Mais jusqu’à quel moment ? »

La presse se remet à fonctionner. La pression monte sur notre fermette, et … dans l’assistance !

700, 800, 900, les causeries entre amis se font plus discrètes.

1300, 1400, 1500, silence.

3000, 3500, 4000, seul le bois ose quelques gémissements. Des connecteurs se déforment lentement, mais … ça tient !

4500, 5000. Le bois crie. La pression à fait descendre le sommet de la charpente de plus de 15cm. La courbure (la flèche nous explique nos jeunes professeurs du moment) est visible à l’œil nu. Ca plie … mais ne rompt pas aurait osé un écrivain connu !

5100 : le bois pousse un râle ! 5200 kilogrammes, un claquement sec, un connecteur a lâché prise ! Immédiatement un tronçon de bois court arrache la vis qui le relie à un autre.

Fabriqué pour résister à une charge de 850 kilogrammes, cette fermette n’a cassé qu’à 5200 kilogrammes ! Bien au-dessus de toutes les résistances des autres bois utilisée dans l’industrie de la charpente.

Bravo à la filière bois locale, à nos Artisans, aux élèves, professeurs et directeur de l’IUT de Béthune qui ont allié audace, technologie, vision du futur, volonté de montrer ce qu’est un travail commun  raisonné scientifique et innovant.

Et c’était bien là le sens des différents discours qui clôturèrent cette séquence.

Et particulièrement celui de Sandrine Rousseau qui avait suivi avec intérêt et curiosité cette démonstration. L’harmonisation d’une saine et écologique vision du futur, la recherche technologique, les savoir-faire artisanaux, l’utilisation des matériaux locaux : voilà un beau pari pour notre région demain !

 

Voyez, les nouvelles de notre local de la rue des Meuniers sont très bonnes !

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