Les générations futures
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C’est pour elles que nous nous battons aujourd’hui. Nous qui luttons contre le nucléaire et son monde mortifère. Il faut hélas beaucoup de temps pour inverser une tendance. Il faut au moins une génération pour que les mentalités changent.

Prenons l’exemple de la réconciliation franco-allemande. Ma mère a vécu de 17 à 87 ans dans la haine de « l’allemand ». Moi, génération suivante, j’ai écouté ses propos et j’ai compris. Je suis de la génération transition. Mon avis n’a pas été « hérité ». mon avis n’a pas été tranché. Il n’a fait qu’évoluer.

Puis arrive la génération suivante. Un très très proche a rencontré une jolie allemande durant son cursus scolaire aux Etats-Unis. Et crac ! D’où la formule : « Nos pères faisaient la guerre, nos fils font l’amour ! »

Idem avec le nucléaire : nos parents ont entendu le discours officiel expliquant le nucléaire pas cher, sûr, qui nous donne notre indépendance… Et nos enfants entendent aujourd’hui Tchernobyl, Fukushima, Bure… leur avis change.

Il faut deux générations.

Le sondage qui a été fait à l’occasion de la conférence #tcherno23 l’a montré : « le changement de jugement se fait à la frontière des 50 ans » (intervention de Jérôme FOURQUET de l’IFOP lors de #tcherno23).

Ces générations futures à qui nous ne voulons pas laisser des dettes abyssales et un environnement pourri.

Loin de nous cette pensée : « Pourquoi devrais-je me préoccuper des générations futures ? Qu’ont-elles fait, elles, pour moi ? ». 

Pour comprendre ce que nous devons aux générations suivantes, il nous suffit d’imaginer un monde où elles n’existeraient pas. Un monde où il n’y aurait plus la moindre naissance. Ce serait la fin de la famille et du projet familial, la fin de toute projection dans l’avenir, la fermeture de toutes les maternités. puis des écoles, puis des collèges, puis des lycées, puis des universités…

Le nombre des travailleurs commencerait à baisser. Le climat continuerait de se dérégler. Le niveau de vie général baisserait inexorablement.

Les gens se battraient pour survivre.

Les gens se battraient pour rester le dernier survivant.

Merci de penser aux générations futures. Et au regard de la durée de vie des radionucléides, cela en fait beaucoup. Simplifions le calcul. Prenons 1 million d’années pour la demi-vie. Prenons 25 ans pour une génération. Cela fait 40 000 générations !