Signer des chartes et après ? N°1
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Quand vous êtes candidats vous êtes soudain directement sollicités par de nombreuses associations, représentants, lobbies, etc. Chacun interpelle et c’est bien normal, nous nous efforçons d’y répondre constructive ment, même quand nous sommes en désaccord, comme je l’ai fait avec la FDSEA ou comme l’a fait Yves Coquard au nom d’EELV PDL à la fédération des transports routiers. Il s’agit à chaque fois d’accepter le dialogue tout en affirmant nos positions.

Un autre moyen d’interpellation, pour ces associations, est de proposer des chartes à signer. Plus ou moins détaillées, proposant souvent des points concrets, promesses de campagnes à reprendre, etc. En campagne, il est aisé de tout signer et tout promettre. Pour ma part j’ai déjà signé un certains nombre de chartes. Lesquelles et pourquoi ? Premier point d’étape.

Chartes Inter-LGBT & Stop-Homophobie


J’avais déjà indiqué avoir signé la Charte de l’Inter-LGBT, j’étais à l’époque le seul candidat Mayennais à l’avoir fait. Depuis  trois autres l’ont fait mais aucun dans la 1ère circonscription. La charte, assez complète, parlait aussi bien de soutenir la reconnaissance des familles homoparentales, d’agir en faveur de l’égalité (avec notamment l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes) mais aussi d’agir fortement sur l’éducation/formation, sur la prévention du VIH et de lutter continuellement contre tous types de violences et de remarques homo/bi/transphobe.

L’association SOS Homophobie a lancé un texte dans le même ordre d’idée, mais pas tellement pour proposer des actions que pour sensibiliser les candidats et les pousser à s’engager formellement à ne pas prêter force aux propos homophobes, biphobes ou transphobes. Cela passe par reconnaitre aussi cette violence, travailler fortement à l’inclusion, et à mettre en place des politiques publiques nationales et décentralisées sur la lutte contre la haine contre les LGBTI. Mon engagement sur ces questions est assez simple et connu, j’y revenais après cet entretien, et cette ces chartes sont donc une continuation logique. Comme je l’indiquais en dessous de ma signature : « Sans hésiter, jusqu’à l’égalité. » « Contre toutes formes de haines et d’ignorance, à vos côtés. ».

Animal Politique : le manifeste

Dans les questions qui me tiennent à cœur se trouve le droit des animaux. Et qu’on aille pas me dire « ha mais franchement et les gens qui vivent dans la misère » parce qu’en fait je m’en soucie aussi. Un combat n’exclut pas l’autre mais je ne comprends pas qu’il existe encore tant d’élevage intensif et de cruauté basique sur les animaux. Une dizaine d’associations dont la SPA, des assos anti-corrida, 30 millions d’ami, L214 ou Sea Shepard ont lancé un manifeste en 30 points lors de la présidentielle. 30 engagements faciles à appliquer que Yannick Jadot et Benoît Hamon avaient signé. Parmi eux : l’interdiction de la corrida, les cirques avec animaux, l’élevage intensif, soutien à la stérilisation des animaux domestiques, création d’une autorité indépendante dédiée à la protection des animaux et aux évaluations des « méthodes de remplacements ».

Pour la signer il suffit de soutenir 25 points, je m’engage pour ma part à défendre les 30 et ai ajouté « interdire la chasse à courre & promouvoir l’alimentation non-carnée ». Le premier est évident, pour l’autre il s’agit de défendre une alternative végétarienne protéinée dans les restaurations collectives. On parle bien d’une alternative qui – outre qu’elle règle tous les faux débats autour du hallal, du casher, du poisson le vendredi… – permet d’éduquer au fait que oui, on peut manger autrement. Se passer parfois (et toujours pour certains) de viande n’est pas un mal et éduquer à d’autres goûts et filières plutôt sain. Cette proposition d’alternative, que nous faisions aux régionales, répond à une réelle attente qui peut intéresser bien au delà des végétariens.

Charte de soutien aux bibliothèques (ABF-BSF)

L’Association des Bibliothécaires de France (ABF, sorte de syndicat de la profession) et Bibliothèque sans frontière (BSF, une ONG pour la lecture publique) ont publié une charte « Les bibliothèques, un enjeu pour la France », on peut la lire ici.

Bon, je suis moi même bibliothécaire et formateur de personnels de bibliothèques, je crois évidemment que la lecture publique est essentielle pour l’avenir. Que l’existence d’un réseau dense de médiathèques publiques, ancrées dans les villes mais aussi des lieux d’exclusions (hôpitaux, prisons…), est essentiel pour que la société vive. Et que tout cela doit s’accompagner de médiation, d’action culturelle, et d’écoute des usagers.

Alors oui, aucun problème pour la plupart des engagements de cette charte. Il s’avère que la Mayenne a un très bon de maillage de lecture publique, tant mieux, cela doit être soutenu. Qu’un plan d’action et développement de la lecture publique soit validé et rendu obligatoire par départements me paraît utile.

Quand à l’élargissement des horaires, je sais que cela effraie certains collègues mais oui, je suis pour. Il faut être ouvert quand les gens ne sont pas au travail, sinon on se ferme à tout ceux qui ne sont ni retraités ni sans-emploi. Un public qui a toute sa place dans les bibliothèques, mais qui ne peut être le seul. Dans les secteurs urbains, je défendrai les horaires élargis, mais cela passe par un autre point de la charte : ne pas baisser, et même augmenter, les budgets. Le président Macron veut des bibliothèques publiques ouvertes en soirées et le dimanche : très bien, mais les multiples baisses de dotations aux collectivités et son projet de suppression de fonctionnaires est en totale contradiction avec cet objectif. Donc mille fois oui à des bibliothèques aux horaires élargis, mais dans de bonnes conditions.

Cependant,  je ne suis pas en accord avec le point 4, demandant que l’affectation de 10% de la réserve parlementaire aille au soutien aux bibliothèques les moins bien dotées du territoire. Je ne crois pas raisonnable d’afficher un objectif chiffré sans avoir étudié les besoins. Tous les territoires ne sont pas équivalents et on ne peut pas promettre un saupoudrage à chaque service public.

Mais, surtout, la réserve parlementaire est un usage d’un autre âge, qui n’a aucun sens eu égard aux missions du député. Élu, je me battrai pour sa suppression pure et simple, une voie évoquée récemment par une ministre pour la loi de moralisation. C’est à mon sens une chose essentielle que de supprimer cet absurde outil du clientélisme, je ne m’engagerais donc pas sur ses reversements.